Les tensions entre l'Ukraine et la Russie à leur comble, une guerre serait «catastrophique» avertit Guterres

Le vice-président américain Kamala Harris (en haut à droite) rencontre le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg (en haut à gauche), lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich, le 18 février 2022. Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept nations les plus développées tiennent des pourparlers sur la crise en Ukraine à Munich, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Le vice-président américain Kamala Harris (en haut à droite) rencontre le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg (en haut à gauche), lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich, le 18 février 2022. Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept nations les plus développées tiennent des pourparlers sur la crise en Ukraine à Munich, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Les tensions entre l'Ukraine et la Russie à leur comble, une guerre serait «catastrophique» avertit Guterres

  • A la mi-journée, le son de bombardements était audible à Stanitsa Louganska, une ville de l'Est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales
  • Il serait "catastrophique" que la crise entre la Russie et l'Ukraine dégénère en guerre, a déclaré vendredi le chef de l'ONU, Antonio Guterres

STANITSA LOUGANSKA: L'Est de l'Ukraine connaissait vendredi de nouveaux bombardements, l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses s'accusant mutuellement d'utiliser des armes lourdes, un regain de violences qui nourrit les craintes d'invasion russe.

Le dialogue de sourds se poursuivait lui aussi entre les Etats-Unis, qui redoutent désormais une attaque de l'Ukraine "dans les prochains jours", et la Russie qui balaye ces accusations.


A la mi-journée, le son de bombardements était audible à Stanitsa Louganska, une ville de l'Est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Déjà touchée la veille par des tirs qui ont endommagé une école maternelle et plusieurs maisons, la localité restait partiellement privée d'électricité vendredi. 


Dans cette situation très tendue, les regards étaient tournés de nouveau vers le président russe Vladimir Poutine dont les intentions concernant l'Ukraine restent troubles. 


Vendredi après-midi, il reçoit son allié bélarusse Alexandre Loukachenko chez qui de vastes exercices militaires conjoints sont en cours. 


Samedi, le maître du Kremlin doit superviser des manoeuvres de ses "forces stratégiques", dont des essais de missiles balistiques et de croisière.

Une guerre serait « catastrophique », avertit le chef de l'ONU

Il serait "catastrophique" que la crise entre la Russie et l'Ukraine dégénère en guerre, a déclaré vendredi le chef de l'ONU, Antonio Guterres, lors de son discours d'ouverture de la Conférence sur la sécurité de Munich qui rassemble de nombreux dirigeants internationaux.


"Avec une concentration de troupes russes autour de l'Ukraine, je suis profondément préoccupé par l'augmentation des tensions et des spéculations sur un conflit militaire en Europe", a affirmé Antonio Guterres. Si cela se produisait, "ce serait catastrophique", a-t-il averti, estimant qu'"il n'y a pas d'alternative à la diplomatie".


Dirigeants internationaux et diplomates de haut rang se réunissent à Munich, dans le sud de l'Allemagne, de vendredi à dimanche, pour trois jours de discussions sur des questions de défense et de sécurité.


Cette conférence annuelle intervient en pleines tensions entre Moscou et les Occidentaux, ces derniers craignant que les troupes russes ne se préparent à envahir l'Ukraine. 


Les réunions sous différents formats vont s'enchaîner à Munich où sont notamment présents la vice-présidente américaine Kamala Harris, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les principaux chefs des diplomaties de l'UE, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 


Les Russes, régulièrement présents à cette conférence, n'ont pas envoyé de représentants cette année.

 

Escalade des tirs

La Russie a affirmé vendredi procéder à de nouveaux retraits de la frontière ukrainienne, des informations qui laissent Kiev et les Occidentaux sceptiques. 


"Cela n'a pas lieu", a déclaré vendredi devant les députés le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, selon lequel la Russie a massé 149.000 soldats à la frontière ukrainienne. 


Faisant état d'une situation "anormale", il a accusé les séparatistes soutenus par Moscou d'avoir commis jeudi 60 violations de la trêve contre "deux à cinq par jours en moyenne" ces derniers mois. 


Les rebelles prorusses ont rapporté de leur côté 27 tirs de l'armée ukrainienne.

Les séparatistes pro-russes de Donetsk ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie

Le dirigeant de la "république" séparatiste pro-russe de Donetsk, en guerre contre l'Ukraine, a annoncé vendredi l'évacuation de civils vers la Russie voisine, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts.


"Aujourd'hui, un départ massif et centralisé de la population est organisé vers la Fédération de Russie, en premier lieu, les femmes, les enfants et les personnes âgées doivent être évacués", a déclaré Denis Pouchiline dans une adresse vidéo publiée sur son compte Telegram.

 

                


Jeudi, l'école maternelle de Stanitsa Louganska a été touchée par des obus séparatistes alors que 20 enfants et 18 adultes s'y trouvaient, perçant un trou dans le mur de l'école, un rappel des pires heures du conflit qui dure depuis 2014 et a fait plus de 14.000 morts.  


"Moi je n'ai qu'un souhait, que la guerre se termine", a déclaré à l'AFP Natalia Slessareva, une employé, légèrement blessée après avoir été projetée vers la porte par la déflagration.  


Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont rapporté une hausse significative des tirs, avec 189 violations du cessez-le-feu enregistrées dans la région de Donetsk jeudi, contre 24 le jour précédent. Dans la région de Lougansk, autre bastion séparatiste, 402 violations ont été rapportées contre 129 mercredi.


Les séparatistes ont de leur côté accusé l'armée ukrainienne d'avoir tiré depuis un char vers Gorlivka, dans la région de Donetsk, dans la matinée.


Les deux camps s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cette nouvelle flambée de violences. 


Des accords de paix signés en 2015 à Minsk avaient permis l'instauration d'un cessez-le-feu et une baisse considérable des affrontements, mais des violences sporadiques éclatent régulièrement sur la ligne de front.

Provocation

Le ministre américain de la Défense et l'Otan ont mis en garde jeudi à Bruxelles contre une provocation dans l'Est ukrainien orchestrée par Moscou pour justifier une intervention militaire.


La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a dénoncé le "déploiement sans précédent de troupes à la frontière avec l'Ukraine" et estimé que la Russie avait des exigences datant de la Guerre froide" et voulait remettre en "cause les principes fondamentaux de l'ordre de paix européen". 


Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est venu devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour exhorter les Russes à "abandonner la voie de la guerre".


"Toutes les indications que nous avons, c'est que (les Russes) sont prêts à entrer en Ukraine, à attaquer l'Ukraine", avait dit auparavant le président américain Joe Biden. 

Ukraine: Macron appelle à la "cessation" des bombardements

Emmanuel Macron a appelé vendredi à Bruxelles à la "cessation des actes militaires" qui "se sont multipliés" dans l'Est de Ukraine, où "la pression militaire russe ne faiblit pas".

"La situation est extrêmement préoccupante" et a fait "plusieurs victimes apparemment ces dernières heures". "Nous n'avons pas la preuve des désengagements militaires russes à ce stade", a déclaré le président français devant la presse à l'issue du sommet UE-Union africaine.

"Les bombardements dans la zone de contact ont repris. Premièrement, nous appelons à la cessation de ces actes militaires et à la désescalade rapide, deuxièmement, à la reprise de négociations constructives car nous continuons de dire que c'est par le dialogue que cette situation peut trouver son évolution", a-t-il détaillé.

"Je salue les déclarations du président Poutine, mais si on veut être un partenaire fiable, il est toujours bon que les actes soient conformes aux déclarations. Donc nous voulons pouvoir avoir les éléments concrets qui les suivent", a martelé Emmanuel Macron.

En appelant à "garder son calme", M. Macron a rappelé que "les prochaines heures, donneront lieu à une coordination étroite entre alliés européens et américains", une visioconférence étant prévue vendredi entre le président américain Joe Biden, plusieurs dirigeants européens dont la France, ainsi que l'Otan.

La Russie, qui dément tout projet d'invasion mais réclame des garanties pour sa sécurité comme le retrait de l'Otan d'Europe de l'Est, est considérée comme le parrain militaire et financier des séparatistes de l'Est de l'Ukraine.


L'augmentation des bombardements le long de la ligne de front ukrainienne rappelle la situation en Géorgie en 2008, lorsque les forces géorgiennes ont lancé un assaut sur la région séparatiste d'Ossétie du Sud après des jours d'échanges de tirs de mortier et d'artillerie. 


Accusant Tbilissi d'agression contre les Casques bleus russes et les résidents sud-ossètes de nationalité russe, Moscou a lancé une offensive dévastatrice. 


Le conflit de cinq jours a fait plusieurs centaines de morts et Moscou a fini par reconnaître l'Ossétie du Sud et une autre région géorgienne séparatiste, l'Abkhazie, en tant qu'États indépendants.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.