Les tensions entre l'Ukraine et la Russie à leur comble, une guerre serait «catastrophique» avertit Guterres

Le vice-président américain Kamala Harris (en haut à droite) rencontre le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg (en haut à gauche), lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich, le 18 février 2022. Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept nations les plus développées tiennent des pourparlers sur la crise en Ukraine à Munich, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Le vice-président américain Kamala Harris (en haut à droite) rencontre le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg (en haut à gauche), lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich, le 18 février 2022. Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept nations les plus développées tiennent des pourparlers sur la crise en Ukraine à Munich, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Les tensions entre l'Ukraine et la Russie à leur comble, une guerre serait «catastrophique» avertit Guterres

  • A la mi-journée, le son de bombardements était audible à Stanitsa Louganska, une ville de l'Est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales
  • Il serait "catastrophique" que la crise entre la Russie et l'Ukraine dégénère en guerre, a déclaré vendredi le chef de l'ONU, Antonio Guterres

STANITSA LOUGANSKA: L'Est de l'Ukraine connaissait vendredi de nouveaux bombardements, l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses s'accusant mutuellement d'utiliser des armes lourdes, un regain de violences qui nourrit les craintes d'invasion russe.

Le dialogue de sourds se poursuivait lui aussi entre les Etats-Unis, qui redoutent désormais une attaque de l'Ukraine "dans les prochains jours", et la Russie qui balaye ces accusations.


A la mi-journée, le son de bombardements était audible à Stanitsa Louganska, une ville de l'Est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Déjà touchée la veille par des tirs qui ont endommagé une école maternelle et plusieurs maisons, la localité restait partiellement privée d'électricité vendredi. 


Dans cette situation très tendue, les regards étaient tournés de nouveau vers le président russe Vladimir Poutine dont les intentions concernant l'Ukraine restent troubles. 


Vendredi après-midi, il reçoit son allié bélarusse Alexandre Loukachenko chez qui de vastes exercices militaires conjoints sont en cours. 


Samedi, le maître du Kremlin doit superviser des manoeuvres de ses "forces stratégiques", dont des essais de missiles balistiques et de croisière.

Une guerre serait « catastrophique », avertit le chef de l'ONU

Il serait "catastrophique" que la crise entre la Russie et l'Ukraine dégénère en guerre, a déclaré vendredi le chef de l'ONU, Antonio Guterres, lors de son discours d'ouverture de la Conférence sur la sécurité de Munich qui rassemble de nombreux dirigeants internationaux.


"Avec une concentration de troupes russes autour de l'Ukraine, je suis profondément préoccupé par l'augmentation des tensions et des spéculations sur un conflit militaire en Europe", a affirmé Antonio Guterres. Si cela se produisait, "ce serait catastrophique", a-t-il averti, estimant qu'"il n'y a pas d'alternative à la diplomatie".


Dirigeants internationaux et diplomates de haut rang se réunissent à Munich, dans le sud de l'Allemagne, de vendredi à dimanche, pour trois jours de discussions sur des questions de défense et de sécurité.


Cette conférence annuelle intervient en pleines tensions entre Moscou et les Occidentaux, ces derniers craignant que les troupes russes ne se préparent à envahir l'Ukraine. 


Les réunions sous différents formats vont s'enchaîner à Munich où sont notamment présents la vice-présidente américaine Kamala Harris, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les principaux chefs des diplomaties de l'UE, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 


Les Russes, régulièrement présents à cette conférence, n'ont pas envoyé de représentants cette année.

 

Escalade des tirs

La Russie a affirmé vendredi procéder à de nouveaux retraits de la frontière ukrainienne, des informations qui laissent Kiev et les Occidentaux sceptiques. 


"Cela n'a pas lieu", a déclaré vendredi devant les députés le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, selon lequel la Russie a massé 149.000 soldats à la frontière ukrainienne. 


Faisant état d'une situation "anormale", il a accusé les séparatistes soutenus par Moscou d'avoir commis jeudi 60 violations de la trêve contre "deux à cinq par jours en moyenne" ces derniers mois. 


Les rebelles prorusses ont rapporté de leur côté 27 tirs de l'armée ukrainienne.

Les séparatistes pro-russes de Donetsk ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie

Le dirigeant de la "république" séparatiste pro-russe de Donetsk, en guerre contre l'Ukraine, a annoncé vendredi l'évacuation de civils vers la Russie voisine, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts.


"Aujourd'hui, un départ massif et centralisé de la population est organisé vers la Fédération de Russie, en premier lieu, les femmes, les enfants et les personnes âgées doivent être évacués", a déclaré Denis Pouchiline dans une adresse vidéo publiée sur son compte Telegram.

 

                


Jeudi, l'école maternelle de Stanitsa Louganska a été touchée par des obus séparatistes alors que 20 enfants et 18 adultes s'y trouvaient, perçant un trou dans le mur de l'école, un rappel des pires heures du conflit qui dure depuis 2014 et a fait plus de 14.000 morts.  


"Moi je n'ai qu'un souhait, que la guerre se termine", a déclaré à l'AFP Natalia Slessareva, une employé, légèrement blessée après avoir été projetée vers la porte par la déflagration.  


Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont rapporté une hausse significative des tirs, avec 189 violations du cessez-le-feu enregistrées dans la région de Donetsk jeudi, contre 24 le jour précédent. Dans la région de Lougansk, autre bastion séparatiste, 402 violations ont été rapportées contre 129 mercredi.


Les séparatistes ont de leur côté accusé l'armée ukrainienne d'avoir tiré depuis un char vers Gorlivka, dans la région de Donetsk, dans la matinée.


Les deux camps s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cette nouvelle flambée de violences. 


Des accords de paix signés en 2015 à Minsk avaient permis l'instauration d'un cessez-le-feu et une baisse considérable des affrontements, mais des violences sporadiques éclatent régulièrement sur la ligne de front.

Provocation

Le ministre américain de la Défense et l'Otan ont mis en garde jeudi à Bruxelles contre une provocation dans l'Est ukrainien orchestrée par Moscou pour justifier une intervention militaire.


La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a dénoncé le "déploiement sans précédent de troupes à la frontière avec l'Ukraine" et estimé que la Russie avait des exigences datant de la Guerre froide" et voulait remettre en "cause les principes fondamentaux de l'ordre de paix européen". 


Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est venu devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour exhorter les Russes à "abandonner la voie de la guerre".


"Toutes les indications que nous avons, c'est que (les Russes) sont prêts à entrer en Ukraine, à attaquer l'Ukraine", avait dit auparavant le président américain Joe Biden. 

Ukraine: Macron appelle à la "cessation" des bombardements

Emmanuel Macron a appelé vendredi à Bruxelles à la "cessation des actes militaires" qui "se sont multipliés" dans l'Est de Ukraine, où "la pression militaire russe ne faiblit pas".

"La situation est extrêmement préoccupante" et a fait "plusieurs victimes apparemment ces dernières heures". "Nous n'avons pas la preuve des désengagements militaires russes à ce stade", a déclaré le président français devant la presse à l'issue du sommet UE-Union africaine.

"Les bombardements dans la zone de contact ont repris. Premièrement, nous appelons à la cessation de ces actes militaires et à la désescalade rapide, deuxièmement, à la reprise de négociations constructives car nous continuons de dire que c'est par le dialogue que cette situation peut trouver son évolution", a-t-il détaillé.

"Je salue les déclarations du président Poutine, mais si on veut être un partenaire fiable, il est toujours bon que les actes soient conformes aux déclarations. Donc nous voulons pouvoir avoir les éléments concrets qui les suivent", a martelé Emmanuel Macron.

En appelant à "garder son calme", M. Macron a rappelé que "les prochaines heures, donneront lieu à une coordination étroite entre alliés européens et américains", une visioconférence étant prévue vendredi entre le président américain Joe Biden, plusieurs dirigeants européens dont la France, ainsi que l'Otan.

La Russie, qui dément tout projet d'invasion mais réclame des garanties pour sa sécurité comme le retrait de l'Otan d'Europe de l'Est, est considérée comme le parrain militaire et financier des séparatistes de l'Est de l'Ukraine.


L'augmentation des bombardements le long de la ligne de front ukrainienne rappelle la situation en Géorgie en 2008, lorsque les forces géorgiennes ont lancé un assaut sur la région séparatiste d'Ossétie du Sud après des jours d'échanges de tirs de mortier et d'artillerie. 


Accusant Tbilissi d'agression contre les Casques bleus russes et les résidents sud-ossètes de nationalité russe, Moscou a lancé une offensive dévastatrice. 


Le conflit de cinq jours a fait plusieurs centaines de morts et Moscou a fini par reconnaître l'Ossétie du Sud et une autre région géorgienne séparatiste, l'Abkhazie, en tant qu'États indépendants.


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

 

 


Le suspect d'un des incendies de Los Angeles plaide non coupable

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
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  • Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades
  • C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux

LOS ANGELES: L'homme soupçonné d'avoir déclenché volontairement l'un des incendies meurtriers de Los Angeles en janvier a plaidé non coupable jeudi lors de sa comparution devant la justice américaine.

Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades.

C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux.

Le "Palisades Fire" a causé la mort de 12 personnes dans la zone, sur les 31 personnes qui ont péri au total dans les incendies de Los Angeles. Un autre incendie, le "Eaton Fire", probablement déclenché par une ligne électrique défectueuse, a ravagé la banlieue d'Altadena et tué les 19 victimes restantes.

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison.

Vêtu d'une combinaison blanche de détenu, M. Rinderknecht a nié toutes les accusations qui le visent. Notamment poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens par le feu, il risque jusqu'à 45 ans de prison, selon les procureurs.

La date provisoire de son procès a été fixé au 16 décembre.

Arrêté en Floride début octobre, M. Rinderknecht est un ancien habitant du quartier de Pacific Palisades, qui a grandi en France.

Les données de géolocalisation récoltées par les enquêteurs montrent qu'il se trouvait à environ 10 mètres de l'incendie, lorsqu'il a lui-même tenté d'appeler les secours pour signaler le feu, selon l'accusation.

Les enquêteurs n'ont pas identifié de mobile clair, mais ont retrouvé une image de ville en feu généré par le suspect à l'aide d'une intelligence artificielle dans les semaines avant l'incendie.

Dans les jours précédant, M. Rinderknecht a aussi écouté à plusieurs reprises une chanson du rappeur français Josman, dont le clip montre l'artiste mettant le feu à une poubelle, selon l'enquête.

Cette semaine, son père, qui vit en France dans le Var, a publié un communiqué dénonçant "de nombreuses informations erronées", qui "ont donné une image fausse de notre fils Jonathan".

"Contrairement aux allégations relayées, nous réaffirmons notre soutien à la déclaration de son avocat: +Faire de Jonathan Rinderknecht un bouc émissaire et tenter de le tenir pénalement responsable des fautes commises par d'autres est tout simplement absurde.+", a-t-il ajouté.