Dans l'est ukrainien, des obus contre un ministre et des combats qui redoublent

Les Forces de défense territoriale ukrainiennes et la réserve militaire des Forces armées ukrainiennes, participent samedi à un exercice militaire à l'extérieur de Kiev. (AFP)
Les Forces de défense territoriale ukrainiennes et la réserve militaire des Forces armées ukrainiennes, participent samedi à un exercice militaire à l'extérieur de Kiev. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Dans l'est ukrainien, des obus contre un ministre et des combats qui redoublent

  • L'incident, qui n'a pas fait de blessés, s'est produit près du village de Novolouganské, dans la région de Donetsk, sur la ligne de front avec les séparatistes soutenus par la Russie, où le ministre et des députés ukrainiens se sont rendus
  • Les obus ont explosé lorsque Monastyrsky quittait des tranchées qui séparent les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses, après avoir accordé des interviews à des médias internationaux

NOVOLOUGANSKE : A demi-accroupi, le ministre ukrainien de l'Intérieur Denys Monastyrsky court le long de la route jonchée de véhicules abandonnés allant de la ligne de front en direction de la petite ville de Novolouganské, dans l'est du pays.

Autour de lui, d'abord un, puis une dizaine d'obus de mortiers se sont soudainement abattus en sifflant.

Plus de peur que de mal au final pour le ministre. L'incident n'a pas fait de blessés et M. Monastyrsky, portant un gilet pare-balle et un casque estimera plus tard que c'était l'armée ukrainienne, et pas lui personnellement, qui était visé.

Ce bombardement témoigne néanmoins de la recrudescence des violences cette semaine dans l'est de l'Ukraine sur fond de crainte d'une invasion russe. 

Kiev et les séparatistes soutenus par Moscou s'accusent mutuellement d'envenimer ce conflit qui a fait plus de 14.000 morts en huit ans.

L'armée ukrainienne a fait état de deux soldats tués et quatre autres blessés dans les bombardements samedi, pire bilan quotidien depuis des mois. 

L'un d'eux, Anton Sydorov, un capitaine de 35 ans, père de trois enfants, a été tué dans la matinée par un éclat de missile d'artillerie près de la Novolouganské.

"La situation est encore pire qu'hier (...) Ca tire à l'aide d'armes interdites, des obus de calibre de 152 mm sont tombés près de la ville", confie à l'AFP Andriï, un soldat ukrainien de 26 ans posté près de cette localité. 

"Il y a des blessés dans plusieurs bataillons. C'est de plus en plus chaud", ajoute le jeune homme. Il confirme la position du gouvernement assurant que l'armée s'abstient de riposter aux bombardements séparatistes sauf si ceux-ci les visent directement.

«La paix, le calme, la tranquillité»

Pour se rendre à Novolouganské, 4.000 habitants avant le début du conflit, la route est crevassée de nids-de-poule, résultat d'un absence d'entretien. A pied, il faut slalomer entre les champs de mine délimités par des petits poteaux peints en rouge.

La ville, à seulement trois kilomètres des positions séparatistes, est une de ces zones grises située en plein no man's land, dont seuls quelques habitants n'ont pas abandonné les immeubles décrépis.

"On n'a pas peur", lance d'un ton bravache Rouslan, 10 ans, qui fait les cent pas avec son berger allemand et quelques copains entre le stade endommagé et un centre de commandement de l'armée ukrainienne, à 50 mètres de là.

Gérante d'un magasin d'alimentation, Elena Valerievna, la cinquantaine, est plus inquiète. "Ca fait longtemps que ça n'avait pas autant bombardé", assure-t-elle, évoquant des tirs "très puissants" et faisant "très peur" à partir de 08H00 du matin.

Alors que les Occidentaux craignent une invasion de la Russie, qui a massé quelque 150.000 de soldats à la frontière ukrainienne, le ministre Monastyrsky tenait à démontrer à des journalistes le niveau de préparation de l'armée ukrainienne en leur faisant visiter les tranchées.

Les autorités ukrainiennes ne cessent aussi d'assurer que contrairement aux affirmations des séparatistes et de Moscou, aucune offensive contre les rebelles n'est prévue.

"Nous n'avons pas peur. Nous sommes prêts pour tous les scénarios", assurait à l'AFP quelques minutes seulement avant le bombardement le jeune ministre de 41 ans. "J'ai l'impression qu'il n'y a pas la moindre chance pour l'ennemi ici".

En bonnet et doudoune par une température proche de zéro degrés, Elena Valerievna a moins d'espoir: "Je veux que ce soit la paix, le calme, la tranquillité. Voilà ce que je veux. Pas de guerre, mais ça je pense que ce n'est pas possible", soupire-t-elle. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.