Ukraine : Macron et Poutine d'accord pour viser un cessez-le-feu, la diplomatie continue

Les deux dirigeants sont d’accord sur "la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir". (Photo, AFP)
Les deux dirigeants sont d’accord sur "la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir". (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Ukraine : Macron et Poutine d'accord pour viser un cessez-le-feu, la diplomatie continue

  • «Les deux chefs d'État, c'est très important, se sont mis d'accord sur la nécessité de rétablir le cessez-le-feu», a expliqué Paris, tandis que Moscou a confirmé que durant leur entretien de 1h45, ils ont convenu « d'intensifier les efforts diplomatique»
  • Les deux dirigeants sont d’accord sur « la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir», a ajouté la présidence française

PARIS : Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine sont convenus dimanche de tout faire pour aboutir rapidement à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine et de privilégier la voie diplomatique, a annoncé l'Élysée, pour qui "chaque jour sans guerre est un jour gagné".

"Les deux chefs d'État, c'est très important, se sont mis d'accord sur la nécessité de rétablir le cessez-le-feu", a expliqué Paris, tandis que Moscou a confirmé que durant leur entretien de 1h45, ils ont convenu "d'intensifier les efforts diplomatique".

"Chaque jour qui passe sans qu'il y ait de guerre est un jour gagné pour la paix. Notre inquiétude est vive mais nous pensons que les ressources de la diplomatie ne sont pas épuisées. La balle est dans le camp de M. Poutine", selon les conseillers d'Emmanuel Macron, alors que les États-Unis estimaient toujours dimanche après-midi que la Russie est "sur le point" d'envahir l'Ukraine.

MM. Poutine et Macron ont cependant "constaté leur différence d'interprétation" quant à la responsabilité de la détérioration de la situation le long de la ligne de contact, attribuable aux Ukrainiens selon Moscou et aux séparatistes pro-russes selon Paris.

Vladimir Poutine a par ailleurs redit à son homologue français Emmanuel Macron "son intention de retirer ses troupes" du Bélarus "au terme des exercices en cours", a assuré l'Elysée, pour qui "il va falloir vérifier tout cela". Dans la matinée, Minsk avaient dit que les militaires russes allaient rester pour des exercices militaires supplémentaires. 

 

Biden prêt à rencontrer Poutine "à tout moment" pour éviter une guerre

Le président américain Joe Biden est prêt à "rencontrer" son homologue russe Vladimir Poutine "à tout moment, qu'importe le format si cela permet d'éviter une guerre" en Ukraine, a indiqué dimanche son chef de la diplomatie, Antony Blinken.

Le secrétaire d'Etat, se démultipliant dans la matinée sur les plateaux télés de toutes les grandes chaînes américaines, a aussi réaffirmé que la voie diplomatique était encore possible "jusqu'à ce que les chars soient réellement en mouvement et les avions dans le ciel".

Après avoir échangé ces derniers jours avec de nombreux dirigeants européens, "le président Biden a indiqué très clairement qu'il était prêt à rencontrer le président Poutine à tout moment et qu'importe le format", a souligné Antony Blinken sur CBS.

Le dernier appel entre les deux dirigeants remonte au 12 février, après lequel le Kremlin avait dénoncé une hystérie américaine "à l'apogée".

Les deux dirigeants sont d’accord sur "la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir", a ajouté la présidence française, en annonçant de multiples échanges diplomatiques entre chefs d'État.

Emmanuel Macron doit ainsi s'entretenir "dans les heures qui viennent" avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le président américain Joe Biden et pourrait également s'entretenir avec les Premiers ministres britannique Boris Johnson et italien Mario Draghi.

Pour obtenir un engagement de cessez-le-feu sur la ligne de contact, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont dit vouloir œuvrer "pour permettre la tenue d'une réunion du groupe trilatéral de contact" qui réunit l'Ukraine, la Russie et l'OSCE dans le cadre des Accords de Minsk conclus en 2015.

Les deux présidents ont également appelé à la reprise des discussions au format Normandie entre la Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne, sur "la base des propositions faites par l'Ukraine ces derniers jours".

Interrogé sur les risques d'une incursion russe dans le Donbass, l'Elysée l'a jugée peu probable, car la région est déjà tenue par leurs alliés séparatistes. Quand à l'avancée de forces russes qui iraient rejoindre les séparatistes le long de la ligne de contact pour affronter les Ukrainiens, cette hypothèse n'est pas non plus "la plus probable", car la Russie a jusque-là veillé à maintenir l'idée qu'elle n'est pas impliquée dans ce conflit, commente-t-on à l'Élysée.

Les deux présidents sont enfin convenus de poursuivre les efforts pour aboutir à une "rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe". "Cette discussion sera longue et difficile mais doit être engagée le plus vite possible", fait valoir Paris.

 

Réunion extraordinaire de l'OSCE lundi sur l'Ukraine

L'OSCE tiendra lundi une réunion extraordinaire de ses représentants permanents pour tenter de trouver une issue à la crise autour de l'Ukraine, a annoncé dimanche la présidence polonaise de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

"La réunion a été convoquée pour lundi", a déclaré le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Pawel Jablonski à l'agence de presse PAP, répondant à une demande de l'Ukraine au moment où les tensions russo-occidentales autour de ce pays sont au plus haut.

Des responsables américains ont précisé que le début de cette réunion est programmée pour 14H00 GMT.

Les observateurs de l'OSCE ont recensé ces derniers jours une recrudescence des combats entre rebelles séparatistes prorusses et l'armée ukrainienne, avec plusieurs centaines d'attaques de mortier et d'artillerie. Le conflit dure depuis 2014 et a fait 14 000 morts.

Ces violations du cessez-le-feu interviennent alors que les États-Unis accusent la Russie de vouloir envahir l'Ukraine et d'avoir massé environ 150.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, des plans démentis par Moscou.

L'Ukraine a demandé à l'OSCE une réunion pour discuter de "la rapide détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain", selon un tweet du représentant polonais à l'OSCE Adam Halacinski.

"Son but est de discuter de tout ce qui se passe ces dernières heures et quelles sont les mesures à prendre pour l'OSCE dans cette situation afin surtout de conduire à une désescalade de la tension", a précisé M. Jablonski.

"Nous nous servons de tous les outils disponibles pour éviter un conflit armé", a-t-il ajouté.

La Pologne assure cette année la présidence tournante de l'OSCE, organisation basée à Vienne dont la Russie et l'Ukraine sont membres.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.