«Très fiers», les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes

Les visiteurs présents à l’exposition des œuvres restituées à Cotonou, la capitale du Bénin, le 20 février 2022 (Photo, AFP).
Les visiteurs présents à l’exposition des œuvres restituées à Cotonou, la capitale du Bénin, le 20 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 21 février 2022

«Très fiers», les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes

  • Un espace muséal de plus de 2.000 m2 a été aménagé au sein du palais présidentiel à Cotonou, qui accueille cette exposition intitulée «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation»
  • Les 26 trésors avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes

COTONOU:"C'est une immense fierté, c'est notre grandeur qui nous a été enlevée et que nous retrouvons aujourd'hui", dit très ému Abdou Malehossou, venu découvrir pour la première fois, les 26 trésors restitués en novembre par la France au Bénin, exposés à partir de dimanche à Cotonou.

Pour "ce jour historique", ce Béninois de 32 ans est venu avec sa fille de deux ans, voir et "apprendre en famille cette histoire que l'on ne connaît pas", celle avant la colonisation, dit-il.

Ces 26 trésors avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes.

Toujours détenus 129 ans après par la France, ces œuvres, dont certaines revêtent un caractère sacré, ont finalement été restituées en novembre dernier au Bénin, après plus de deux ans de négociations entre Paris et Cotonou.

Pour les montrer au peuple béninois, un espace muséal de plus de 2.000 m2 a été aménagé au sein du palais présidentiel à Cotonou, qui accueille cette exposition intitulée "Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation", jusqu’au 22 mai.

Trois salles aux immenses parois peintes en noir, tel un écrin leur donnant un caractère solennel, accueillent les trésors. 

Dès leur entrée, les Béninois font face au trône d'apparat du roi Ghézo (1797-1818), majestueuse sculpture de bois de près de deux mètres, surmontée d'une tablette incurvée.

Étudiants par dizaines, couples venus avec leurs enfants se placent respectueusement en arc de cercle face au trône, avant que l'un des médiateurs de l'exposition, ne les enjoigne à s'approcher. 

"N'ayez pas peur, c'est votre patrimoine", leur lance-t-il. 

Il n'en faut pas plus pour que les visiteurs se l'approprient. Certains collent presque leur visage à la vitrine pour scruter ses incroyables motifs afro-brésiliens sculptés dans le bois. D'autres s'interpellent pour venir se placer de tel ou tel côté et l'admirer sous tous ses angles. Tous se prennent en photo avec lui.

Devant chaque vitrine, de la statue mi-homme mi-lion du roi Glèlè aux portes du palais royal, l'émotion et surtout la fierté se lisent sur les visages. 

Médiateurs pris d'assaut

Les médiateurs sont nombreux, mais bientôt il n'y en a plus un de libre. Les questions fusent. "Qui était le roi Glèlè?", "Que représente ce symbole?", "Est-ce que les Français étaient déjà là?", tous veulent en savoir davantage sur ces œuvres. Sur leur histoire, au sens large. 

"Nous n'avions pas de livres, mais nous avions ces objets, ce sont ces objets qui racontaient notre histoire avant qu'on nous les prenne", dit à l'AFP Cosme Houegbe Lo Béhanzin, arrière petit-fils du roi Béhanzin, dont la statue mi-homme mi-requin est également exposée.

"C'est la première fois que je la vois, et j'ai du mal à y croire", dit ce membre de la cour royale, qui a noué autour de sa taille un tissu traditionnel Kanvo jaune, sur lequel est brodé en bleu... un requin. 

"C'est un honneur que ces œuvres soient le patrimoine de tous les Béninois, et pas seulement des descendants des rois d'Abomey", ajoute le dignitaire.

Après les trésors, les Béninois sont invités à découvrir la seconde partie de l'exposition, où 34 artiste contemporains sont également exposés.

Une volonté du gouvernement de lier "l'histoire au présent", et montrer que le "génie artistique béninois a perduré", malgré la dépossession d'une partie de son patrimoine.

«Connaitre son passé»

Des tapisseries monumentales d'Yves Apollinaire Pèdé mettant à l'honneur le vaudou, à l'installation réalisée à partir de cheveux de Dimitri Fagbohoun, en passant par les robots afro-futuristes d'Emo de Medeiros, la centaine d'oeuvres montrent la vitalité artistique de la scène contemporaine béninoise. 

Depuis cinq minutes, Tireria Kalilou, étudiant en médecine de 32 ans, ne décolle plus ses yeux d'une photographie de la béninoise Laeila Adjovi.

Une femme regarde vers le ciel. Les ailes multicolores d'un oiseau messager, dont la particularité est de voler la tête tournée vers l'arrière, se déploient derrière elle. 

"Ca parait peut-être simple, mais pour mieux appréhender le futur, il faut connaître son passé", dit ce Malien, arrivé à l'âge de cinq ans à Cotonou, et qui se sent Béninois. "Un Béninois, très fier", souligne-t-il.

A la sortie, on comprend mieux pourquoi à l'entrée de l'exposition, les visiteurs s'étaient longuement arrêtés, pensifs, devant une citation inscrite sur un mur.

"Restituer au pays qui l'a produit telle ou telle œuvre d'art (...) c'est permettre à un peuple de recouvrer une partie de sa mémoire et de son identité". 

Cet appel lancé en juin 1978 par Amadou-Mahtar M’Bow, alors directeur général de l’Unesco, fait largement écho. Il ne s'agit pas seulement d’œuvres matérielles qui ont été enlevées aux Béninois, mais bien une partie d'eux-mêmes. 

Cette inscription est aussi un rappel poignant que les demandes de restitution d'oeuvres par les pays anciennement colonisés ne sont pas nouvelles. Mais que celles-ci commencent seulement à être écoutées.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.