Le retour du carnaval offre une respiration aux Guyanais

Des participants jouent du tambour lors du traditionnel défilé du Carnaval à Cayenne dans le département français de la Guyane le 20 février 2022. (Jody Amiet/AFP)
Des participants jouent du tambour lors du traditionnel défilé du Carnaval à Cayenne dans le département français de la Guyane le 20 février 2022. (Jody Amiet/AFP)
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Publié le Mardi 22 février 2022

Le retour du carnaval offre une respiration aux Guyanais

  • Débuté le 8 janvier, avec l'épiphanie, le carnaval de Guyane s'achèvera le 2 mars, mercredi des Cendres
  • Covid oblige, exit la grande parade de Kourou mais aussi les "vidés" qui consistent à suivre à pied un groupe de musiciens juché sur un char

CAYENNE, France : Perruque blonde et mini-short fluo, Rico et Samy vont au carnaval à Cayenne pour leur avant-dernière parade de la saison car, explique Rico ,«on fait carnaval, on est né dedans, c'est dans notre ADN».

Pour l'occasion, à Cayenne, Rico et Samy se sont habillés «chiti», «sexy» en créole.

«Chaque semaine, on définit un thème. Là, c'est +coupeur de cannes+ mais on a fait une dissidence», rigole Rico, 42 ans, membre du groupe carnavalesque «New cocoy band» du quartier de Montabo à Cayenne (Guyane). «On redevient des gosses», rajoute son ami Samy, 40 ans.

Débuté le 8 janvier, avec l'épiphanie, le carnaval de Guyane s'achèvera le 2 mars, mercredi des Cendres, mais cette année, les événements sont moins nombreux qu'à l'accoutumée. Covid oblige, exit la grande parade de Kourou mais aussi les «vidés» qui consistent à suivre à pied un groupe de musiciens juché sur un char.

Quant aux dancings, limités en jauge et soumis au pass vaccinal, ils sont particulièrement boudés.

Mais pour Emilie, 41 ans, de Rémire-Montjoly, le carnaval reste «la fête de l'année». Elle est venue en famille, toute déguisée, pour «se positionner à l'arrière des groupes» carnavalesques qui défilent dans le centre-ville de Cayenne, explique-t-elle à l'AFP. Pour rien au monde, cette passionnée ne raterait sa parade.

Même l'annulation du carnaval en 2021 en raison de la pandémie ne l'a pas empêché de défiler «pour les jours gras», malgré les interdictions.

«Le carnaval, une soupape»

«C'est comme si on nous avait supprimé Noël», abonde Florent, 58 ans, originaire des Antilles. Lui aime «l'ambiance, la musique, le côté festif» du carnaval.

«C'est l'occasion de se lâcher et derrière un masque, on peut se le permettre». Pour autant, Florent ne participe que «de loin», »trop timide» pour intégrer un groupe.

Camille, 68 ans, qui habite le centre-ville de Cayenne, faisait parti d'un groupe carnavalesque. Aujourd'hui, elle est inquiète «de ne pas y arriver physiquement parce que l'on marche beaucoup pendant la parade», explique-t-elle à l'AFP, «mais on se sent pousser des ailes et quand on est tombé dedans, difficile d'en sortir».

L'année dernière, Camille s'est sentie «triste» du fait de l'annulation. «Pendant deux ans, on a été enfermé, privé. Le carnaval est une soupape pour les gens. Ça leur permet de se défouler», confie-t-elle.

«Quand on a passé une mauvaise semaine, on vient au carnaval et on oublie tout», assure Morgann, 16 ans. «C'est dans nos gènes, même avec le Covid, on ne peut pas nous l'enlever», revendique-t-il.

Ce qui lui a le plus manqué en 2021 ? «La musique, ce que je préfère», explique-t-il en sautillant. En particulier «la batucada», cet orchestre de percussions brésiliennes présent dans de nombreux groupes carnavalesques dimanche à Cayenne.

S'amuser et s'exprimer

Helan Da Silva, 43 ans, dirige d'ailleurs une batucada. Il est le leader du groupe »ASC Koute-mo», reconnaissable par son maillot en lycra, typique des «bloco», ces groupes de quartier du carnaval brésilien.

Musiciens à l'avant, grosse sono montée sur un pick-up à l'arrière, l'«ASC Koute-mo» charrie derrière lui de nombreux jeunes aux abords de la place des Palmistes, le centre névralgique de Cayenne.

«Le carnaval est un moyen de s'amuser, mais la rue permet aussi de s'exprimer, montrer que les Brésiliens font partie de la culture guyanaise», confie Helan Da Silva.

«Ça rassemble les gens de plein de communautés. Le carnaval est une part importante de la culture, de la Caraïbe au Brésil», assure Damien, 47 ans, venu avec sa fille Sarah, âgée de 8 ans. «J'adore cette liesse populaire. C'est ça le carnaval!»


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.