Invasion de l'Ukraine: Biden expose jeudi la riposte américaine

Le président Joe Biden prononce une allocution sur les développements en Ukraine et en Russie, et annonce des sanctions contre la Russie, depuis la Maison Blanche le 22 février 2022 à Washington, DC. (AFP)
Le président Joe Biden prononce une allocution sur les développements en Ukraine et en Russie, et annonce des sanctions contre la Russie, depuis la Maison Blanche le 22 février 2022 à Washington, DC. (AFP)
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Publié le Jeudi 24 février 2022

Invasion de l'Ukraine: Biden expose jeudi la riposte américaine

  • Les Américains ont par ailleurs d'ores et déjà décidé de couper l'accès du gouvernement russe au marché international de la dette souveraine
  • Les Etats-Unis ont aussi laissé entendre qu'ils pourraient couper l’accès de la Russie aux transactions en dollars, la devise reine des échanges mondiaux

WASHINGTON: Rarement l'allocution d'un président américain n'aura été aussi attendue: Joe Biden doit s'adresser aux Américains jeudi, quelques heures après que Vladimir Poutine a lancé l'invasion de l'Ukraine, et annoncer des représailles massives contre l'économie russe.

Il prendra la parole à 18h30 GMT (12h30 locale).

Dans une première réaction nocturne à l’annonce par le président russe du lancement d'une "opération militaire" contre l'Ukraine, le président américain avait dénoncé, par communiqué, "une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques".

Joe Biden, qui a exclu toute intervention militaire américaine, a réuni jeudi matin en urgence ses conseillers à la sécurité nationale dans la célèbre "Situation Room" de la Maison Blanche.

Puis il a tenu, de 09h17 à 10h27 locale (14h17 à 15h27 GMT) une réunion virtuelle avec les chefs d'Etat et de gouvernement du G7, afin de coordonner la riposte des grandes démocraties occidentales.

Le président et ses homologues du Canada, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que des représentants de l'Union européenne et de l'Otan, ont dénoncé, dans un communiqué, "une menace sérieuse pour l'ordre international".

 Sanctions à court et long terme 

Les Etats-Unis avaient déjà dévoilé mardi, puis mercredi, des premières salves de représailles économiques, en réponse à la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des territoires sécessionnistes dans l'est de l'Ukraine.

Les Américains entendent à la fois ébranler à court terme la Russie en tarissant ses flux financiers, et saper à long terme les projets de diversification industrielle d'un pays ultra-dépendant de ses ventes d'hydrocarbures.

Le tout en tapant au portefeuille des oligarques russes, qui ont investi leurs immenses fortunes à l'étranger et qui dépensent sans compter dans les lieux de villégiature du monde entier.

Sont d'ores et déjà sanctionnés par Washington: l'entreprise chargée d'exploiter le gazoduc Nord Stream 2 - soit 11 milliards de dollars d'investissement qui gisent désormais "au fond de la mer", pour reprendre une terminologie chère à l'administration américaine.

Mais aussi deux banques publiques russes (Vnesheconombank, VEB, et Promsvyazbank, PSB), et cinq oligarques proches du président russe, qui voient leurs avoirs gelés et se retrouvent interdits de toute transaction avec des entités américaines.

Les Américains ont par ailleurs d'ores et déjà décidé de couper l'accès du gouvernement russe au marché international de la dette souveraine.

Cartouches au sec 

Mais Joe Biden a assuré que la première puissance économique mondiale avait encore des cartouches au sec.

Et sa porte-parole Jen Psaki a dévoilé une piste mercredi: "Il existe d'autres institutions financières, par exemple les deux plus grandes banques russes, qui ne font pas partie" des sanctions déjà annoncées. 

En l’occurrence Sberbank et VTB Bank, deux établissements qui ensemble détiennent "750 milliards de dollars d'actifs, la moitié du système bancaire russe", avait rappelé mercredi le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Le président américain a, de plus, déjà fait savoir qu'il n'excluait pas de sanctionner financièrement Vladimir Poutine lui-même, et qu'il envisageait aussi d'interdire l'exportation vers la Russie de technologies américaines.

Les Etats-Unis ont aussi laissé entendre qu'ils pourraient couper l’accès de la Russie aux transactions en dollars, la devise reine des échanges mondiaux.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs réclamé jeudi une sanction massive: interdire aux banques russes d'utiliser le système de messagerie SWIFT, un rouage essentiel de la finance mondiale.

Cela reviendrait à isoler la Russie sur le plan bancaire, non sans conséquences pour les établissements financiers d'autres pays.

Une telle décision - déjà mise en oeuvre à l'initiative des Etats-Unis contre l'Iran - ne peut toutefois être prise par les seuls Américains.

Au-delà des détails techniques des sanctions, ce discours sera aussi pour Joe Biden un moment crucial à la fois sur le plan national, et sur la scène internationale.

Loin de proclamer l'union sacrée face à l'offensive militaire russe, certains adversaires républicains ont choisi d'étriller la gestion de la crise autour de l'Ukraine par Joe Biden, l'accusant d'avoir été trop timoré face à Vladimir Poutine.

Les alliés des Etats-Unis jaugeront eux aussi la détermination d'un président américain qui, après le tumultueux mandat Trump, a promis que les Etats-Unis mèneraient le grand combat des démocraties contre les autocrates du monde entier.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.