Présidentielle: les candidats en campagne malgré la guerre en Ukraine

Une photo aérienne prise à Paris le 9 mai 2019 montre l'Elysée la nuit. (AFP)
Une photo aérienne prise à Paris le 9 mai 2019 montre l'Elysée la nuit. (AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Présidentielle: les candidats en campagne malgré la guerre en Ukraine

  • Une guerre en Europe, un président accaparé par la situation internationale, des candidats sans adversaire déclaré, des Français encore peu mobilisés et à peine sortis de la crise sanitaire
  • Emmanuel Macron, dont l'entrée dans l'arène est sans cesse repoussée, est tout occupé à gérer les conséquences de l'invasion russe en Ukraine

 

PARIS: A un mois et demi du premier tour, la guerre en Ukraine bouleverse l'ordre du jour des candidats à la présidentielle. Certains faisaient malgré tout campagne vendredi au risque parfois d'apparaître décalés.


Une guerre en Europe, un président accaparé par la situation internationale, des candidats sans adversaire déclaré, des Français encore peu mobilisés et à peine sortis de la crise sanitaire: jamais sans doute une campagne présidentielle n'avait donné l'impression d'être comme happée par les évènements et suspendue au temps.


Emmanuel Macron, dont l'entrée dans l'arène est sans cesse repoussée, est tout occupé à gérer les conséquences de l'invasion russe en Ukraine.


Au lendemain d'un sommet de l'Union européenne, il  participait vendredi à un sommet de l'Otan en visioconférence. Dans une lettre lue devant les deux chambres du Parlement par leurs présidents, M. Macron a indiqué que l'UE, qui est sous pression de durcir ses sanctions contre Moscou, s'apprêtaient à viser les "plus hauts dirigeants" de Russie.


Il a auparavant reçu à l'Elysée ses prédécesseurs de gauche François Hollande et de droite Nicolas Sarkozy.


L'entourage d'Emmanuel Macron avait cité le Salon de l'Agriculture, passage obligé pour tout candidat et qui s'ouvre samedi, comme possible rampe de lancement de sa campagne pour sa réélection. Au vu de la crise, il devra se contenter d'un passage court dans la matinée, loin du marathon qu'il affectionne entre vaches et produits du terroir. 


Le temps presse pourtant à 44 jours du premier tour pour lequel M. Macron part ultra-favori.

Russie: selon Zemmour, «les sanctions en elles-mêmes seront inefficaces»

"Les sanctions en elles-mêmes" contre la Russie "seront inefficaces" et "toucheront" les "intérêts" français, a affirmé le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour vendredi lors de son meeting de Chambéry (Savoie), en pleine invasion russe de l'Ukraine.


"Elles gêneront la Russie, peut-être, mais elles affaibliront l'Europe. Elles touchent directement nos intérêts", a estimé le candidat Reconquête! devant plus de 3 000 partisans.


"Alors que nous sortons à peine de la crise sanitaire, le prix du gaz va exploser, le prix du baril d'essence va augmenter, le prix des céréales va s'envoler ! (...) Les conséquences peuvent être lourdes et terriblement concrètes. (...) L'intérêt national, c'est de ne pas créer une deuxième guerre froide !", a martelé l'ancien éditorialiste du Figaro et de CNews.


Le candidat a repris sa critique sur "l'expansion ininterrompue de l'OTAN à l'Est", "un motif d'inquiétude pour les Russes" et a plaidé pour une "voix indépendante" de la France, plutôt que de "soumettre" l'Europe "chaque jour davantage aux Etats-Unis".


Il plaide "pour un traité de paix" afin "d'inscrire dans le marbre la fin de l'extension de l'OTAN à l'est de l'Europe" avec "comme corollaire immédiat, le cessez-le feu", "le retrait des troupes russes des zones séparatistes et le respect par les Russes de l'intégrité territoriale de ses voisins".


"La Russie est venue porter la guerre en Europe", avait-il souligné en préambule, en rendant hommage aux "blessés" et aux "morts".

Campagne bousculée 
Chez les candidats, on s'adapte tant bien que mal, eux qui peinent déjà à être audibles auprès des Français sur fond de craintes d'une abstention record les 10 et 24 avril.


La campagne "est de fait bousculée par la guerre en Ukraine", a reconnu Marine Le Pen sur BFMTV et RMC. Interrogée pour savoir si M. Macron serait avantagé du fait de sa posture internationale, elle a répondu : "Objectivement, je ne le souhaite pas" mais "il pourrait être tenté de réduire" sa campagne "à quelques jours".


Dans l'entourage de son rival d'extrême droite Éric Zemmour, attendu en meeting vendredi soir à Chambéry, on avoue s'être interrogé sur le maintien de ce déplacement.


"Il me semble qu'il faut continuer à aller voir les Français", s'est expliqué le candidat dans l'après-midi. "Évidemment l'événement est grave. Il y a la guerre en Europe. Mais il n'y a pas la guerre en France" et "nous devons respecter les Français" et "la démocratie", a-t-il ajouté.


"En démocratie, on s'arrête pas parce que la Russie a envahi l'Ukraine", a également lancé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, depuis l'île de la Réunion à des milliers de kilomètres du continent européen.


Toujours à gauche, l'écologiste Yannick Jadot, qui a biffé de son agenda un déplacement à Clermont-Ferrand, la socialiste Anne Hidalgo ou encore Christiane Taubira ont participé jeudi à Paris à des manifestations de soutien à l'Ukraine.


La candidate socialiste est allée vendredi matin à la rencontre de la communauté ukrainienne et a appelé, tout comme M. Jadot, à fournir des armes aux Ukrainiens. Elle a aussi dit "transformer" sa réunion publique prévue samedi à Bordeaux en "meeting de solidarité avec les Ukrainiens".


Quant à la candidate LR Valérie Pécresse, en déplacement à Sainte-Opportune-la-Mare, en Normandie, pour y rencontrer des chasseurs, elle a dit "comprendre que ce rendez-vous puisse paraître un peu décalé par rapport à l'actualité". 


"La campagne doit avoir lieu", a-t-elle ajouté, "mais le contexte nous inquiète énormément et si l'embrasement continue à nos portes, évidement ça justifie que nous soyons dans une logique de responsabilité et d'action, et les yeux tournés vers l'Ukraine".

Talon d'Achille 
En perte de vitesse dans les sondages, Mme Pécresse a pu enregistrer une bonne nouvelle avec la démission de l'ex-Premier ministre LR François Fillon de ses mandats dans des conseils d'administration russes, en raison de l'invasion russe en Ukraine.


Des candidats comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, placés sur la défensive en raison de leurs positions prorusses exprimées par le passé même s'ils ont condamné Moscou, se sont inquiétés des conséquences de cette guerre en Europe sur le pouvoir d'achat des Français.


Selon les sondages, c'est la principale préoccupation des Français, avant même que le conflit n'éclate, et cela a contribué ces dernières années à provoquer des mouvements sociaux d'ampleur comme les "gilets jaunes".


Dans le viseur, une nouvelle augmentation des prix du gaz, du blé et du pétrole ainsi que les possibles rétorsions russes aux sanctions occidentales.


Marine Le Pen a appelé à "ne pas traiter par dessus la jambe" les conséquences potentiellement "terrifiantes" sur le pouvoir d'achat des Français.


Parlant à l'AFP, un ministre confiait que si "la France n'est pas le pays le plus exposé par rapport à la Russie" (...) ce "qu'on ne mesure pas, c'est le niveau de réponses de Poutine face aux sanctions" citant en particulier l'approvisionnement de gaz russe en Europe, véritable talon d'Achille des Européens.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.