Combats à Kiev, les Occidentaux promettent des armes à l'Ukraine

Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)
Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Combats à Kiev, les Occidentaux promettent des armes à l'Ukraine

  • Au troisième jour de l'offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées en Ukraine, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko
  • Washington a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars.

KIEV : Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont annoncé samedi vouloir livrer des armes et des équipements militaires à l'Ukraine, dont la capitale Kiev est plus que jamais la cible principale des forces de Moscou.

Poursuivant une guerre de l'information, le Kremlin a de son côté accusé l'Ukraine d'avoir refusé une trêve et des négociations vendredi. La Russie s'était en fait dite prête à des négociations à condition que les Ukrainiens déposent les armes, ce que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans plusieurs videos filmées depuis le centre de Kiev, a exclu.

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Cette capture d'écran tirée d'une vidéo mise à disposition sur le compte Facebook du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le montre à Kiev en train de parler face caméra le 26 février 2022. (Photo, AFP)

Au troisième jour de l'offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées en Ukraine, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko.

"Notre armée contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale", a assuré Volodymyr Zelensky sur Facebook, affirmant avoir "cassé le plan" de Moscou. Il a appelé la population à prendre les armes et juré de rester à Kiev.

Washington --qui accuse Moscou de vouloir prendre le contrôle de Kiev pour "décapiter le gouvernement" ukrainien et y installer un pouvoir qui lui soit favorable-- a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars.

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Des militaires ukrainiens déplacent des missiles FIM-92 Stinger fabriqués par les États-Unis à l'aéroport de Boryspil à Kiev le 13 février 2022. (Photo, AFP)

De leur côté, les Pays-Bas ont annoncé livrer "dès que possible" 200 missiles antiaériens Stinger à l'Ukraine, la République tchèque a dit envoyer "dans les heures qui viennent" des armes pour une valeur de 7,6 millions d'euros, et la Belgique a affirmé fournir à Kiev 2 000 mitrailleuses et 3 800 tonnes de fuel.

"Armes et équipements" sont en route de la part des alliés de l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky, après un appel avec son homologue français Emmanuel Macron.

"La guerre est revenue en Europe" et elle "durera", a averti M. Macron samedi matin à Paris.

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Cartes d'Ukraine comparant les zones sous contrôle russe au 24 février à 19h GMT et au 25 février à 18h GMT. (AFP)

 

Washington annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 350 millions de dollars

Les Etats-Unis vont fournir une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 350 millions de dollars, pour aider Kiev à combattre l'invasion russe, a annoncé samedi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

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Blinken a rappelé que les Etats-Unis avaient débloqué à l'automne 60 millions de dollars d'assistance militaire à l'Ukraine, puis 200 millions de plus en décembre, "alors que la menace (russe) se concrétisait". (Photo, AFP)

"Cette aide comprendra de nouveaux moyens militaires défensifs qui permettront à l'Ukraine de combattre les menaces blindées, aéroportées et autres auxquelles elle fait face aujourd'hui", a affirmé M. Blinken dans un communiqué.

"C'est un autre signal clair que les Etats-Unis se tiennent aux côtés du peuple ukrainien au moment où il défend sa nation souveraine, courageuse et fière", a ajouté le secrétaire d'Etat.

M. Blinken a rappelé que les Etats-Unis avaient débloqué à l'automne 60 millions de dollars d'assistance militaire à l'Ukraine, puis 200 millions de plus en décembre, "alors que la menace (russe) se concrétisait".

Avec les 350 millions annoncés samedi, "cela porte à plus d'un milliard de dollars l'aide sécuritaire totale que les Etats-Unis ont accordée à l'Ukraine au cours de l'année écoulée", indique-t-il.

Affrontements à Kiev 

Dans Kiev, ville-fantôme désertée par ses habitants, des combats opposent les forces russes et ukrainiennes ont lieu sur l'avenue de la Victoire, une des artères principales de la capitale.

Toute personne dans la rue entre 17H00 et 08H00 (15H00 à 06H00 GMT) sera traitée en ennemie, a annoncé le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Des soldats ukrainiens en patrouille ont assuré à l'AFP que les forces russes étaient en position de tir à quelques kilomètres de là. Sous un ciel bleu, la carcasse d'un camion militaire pulvérisé par un missile fumait encore au milieu des débris, tandis que des détonations étaient entendues au loin.

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Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)

Le métro de Kiev est à l'arrêt et sert désormais d'abri antiaérien à la population, a annoncé M. Klitschko, sur Telegram.

Un immeuble résidentiel d'une trentaine d'étages a été frappé de plein fouet samedi matin par un missile qui a fait des dégâts importants, sans que les autorités ne fassent état de victimes dans l'immédiat.

La nuit de vendredi à samedi a été "difficile", selon le maire. Des "unités de sabotage" de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des unités régulières de l'armée russe, a-t-il dit.

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Un militaire ukrainien patrouille sur la route vide du côté ouest de la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)

L'armée ukrainienne a dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires, dont un char, sur l'avenue de la Victoire à Kiev. Dans la nuit, les autorités ont fait état d'une attaque russe contre une centrale électrique du quartier de Troieshchyna, au nord-est de Kiev.

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Carte situant les lieux où ont été enregistrées des explosions, des frappes et des combats entre forces ukrainiennes et russes, les zones où les troupes russes sont passées à l'offensive et les territoires sous contrôle russe, au 26 février à 8h GMT. (AFP)

Jusqu'à présent, le ministère russe de la Défense n'a pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est --où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk-- et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

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Un immeuble résidentiel d'une trentaine d'étages a été frappé de plein fouet samedi matin par un missile qui a fait des dégâts importants. (Photo, AFP)

Exode
Des unités russes ont été identifiés à Borodianki (à 70 km au nord-ouest de Kiev) à Butcha, dans la banlieue nord-ouest de la capitale, et à Vychgorod, dans sa banlieue nord, a indiqué sur Facebook l'armée ukrainienne.

Les forces russes "continuent leur attaque pour bloquer Kiev depuis le nord-est (du pays), mais elles ont été arrêtées par les forces armées ukrainiennes", a-t-elle encore affirmé.

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Des personnes venant d'Ukraine descendent d'un ferry pour entrer en Roumanie après avoir traversé le Danube au poste frontière d'Isaccea-Orlivka entre la Roumanie et l'Ukraine le 26 février 2022. (Photo, AFP)

A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l'armée ukrainienne qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l'armée russe. Moscou ne donne aucune information quant à son bilan.

Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l'est de l'Ukraine, des journalistes de l'AFP ont constaté la présence de très nombreux convois militaires ukrainiens. Des check-points ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville de cette zone.

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Des gens attendent un train pour la Pologne à la gare de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 26 février 2022. (Photo, AFP)

La Pologne affirme que 100 000 Ukrainiens ont franchi la frontière polonaise depuis jeudi. Neuf centres d'accueil ont été mis en place.

"Nous avons quitté notre maison très, très vite parce que nous avions peur d'un assaut massif", a raconté à l'AFP Dania, parmi les réfugiés.

Ils sont plus de 116 000 à avoir fui au total vers les pays voisins - comme la Hongrie, la Moldavie, la Slovaquie et la Roumanie -, un nombre "en augmentation", a tweeté samedi le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR).

 

La Russie ferme son espace aérien aux avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque

La Russie a annoncé samedi la fermeture de son espace aérien pour les avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque, après une décision similaire prise par Varsovie, Prague et Sofia à l'encontre des compagnies aériennes russes.

"En raison des décisions inamicales des autorités aériennes de Bulgarie, de Pologne et de République tchèque à partir de 15H00 heure de Moscou (12H00 GMT) le 26 février 2022" la Russie ferme son espace aérien aux "compagnies aériennes de ces pays et/ou celles qui y sont enregistrées", a déclaré le régulateur aérien russe Rosaviatsia.

Cette fermeture concerne également les vols en transit.

Des dérogations sont toutefois possibles en cas de délivrance d'une autorisation spéciale de Rosaviatsia ou du ministère russe des Affaires étrangères, selon le régulateur russe.

La Pologne, la République tchèque et la Bulgarie ont annoncé vendredi la fermeture de leur espace aérien aux compagnies aériennes russes, à la suite de l'agression de l'Ukraine par Moscou.

La compagnie nationale polonaise LOT a par ailleurs annoncé la suspension dès vendredi après-midi de ses vols à destination de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Ces annonces suivent une décision similaire, frappant la compagnie nationale russe Aeroflot, prise jeudi par la Grande-Bretagne.

La Russie a pour sa part réagi en interdisant le survol de son territoire à tous les avions liés au Royaume-Uni, y compris aux vols en transit.

La Moldavie avait fermé dès jeudi son espace aérien.

Samedi, le Premier ministre estonien, Kaja Kallas, a annoncé sur Twitter que son pays fermait son espace aérien aux compagnies aériennes russes.

"Nous invitons tous les pays membres de l'UE à agir ainsi", a-t-elle ajouté. 

Le Premier ministre slovène Janez Jansa a cité le tweet de son homologue estonienne, soulignant que la Slovénie allait appliquer la même mesure.

Et le ministre letton des transports Talis Linkaits a indiqué, toujours sur Twitter, que son pays allait "fermer son espace aérien aux compagnies aériennes enregistrées en Russie, pour les vols commerciaux", précisant que cette décision serait formellement approuvée lors du prochain conseil des ministres. 

Coup d'Etat

Vendredi, la Russie a bloqué au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution déplorant son "agression contre l'Ukraine" et réclamant le retrait immédiat de ses troupes. Le texte était soutenu par 11 des 15 pays y siégeant.

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Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté lors d'une réunion au siège des Nations Unies le 25 février 2022 à New York. (Photo, AFP)

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son offensive, jusqu'à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu'il qualifie de "drogués" et "néonazis". Il a aussi appelé l'armée ukrainienne à prendre le pouvoir.

Selon Moscou, il s'agit d'une "opération militaire spéciale" pour le "maintien de la paix" afin de "démilitariser" et "dénazifier" un pays accusé d'un prétendu génocide des populations russophones de l'Est.

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Graphique sur le résultat du vote au Conseil de sécurité de l'ONU déplorant l'"agression contre l'Ukraine". (AFP)

Le régulateur russe des médias a ainsi ordonné samedi aux médias nationaux de supprimer de leurs contenus toute référence à des civils tués par l'armée russe en Ukraine ainsi que les termes "d'invasion", "d'offensive" ou de "déclaration de guerre".

M. Zelensky, dans une vidéo, a exhorté pour sa part les Russes en langue russe, à exiger la fin de la guerre.

L'Otan, dont les dirigeants se sont retrouvés vendredi en visioconférence, a répété ne pas envoyer de troupes en Ukraine, tout en autorisant le déploiement de troupes supplémentaires en Europe, notamment dans les pays de l'Est.

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Zelensky, dans une vidéo, a exhorté pour sa part les Russes en langue russe, à exiger la fin de la guerre. (Photo, AFP)

 Sanctions 
Le président ukrainien a appelé samedi Berlin et Budapest à approuver l'exclusion de la Russie du système interbancaire SWIFT, une sanction considérée comme l'"arme nucléaire économique" et examinée par l'Union européenne (UE).

Il a reçu samedi le soutien du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, qui a dénoncé à Berlin "l'égoïsme en béton" de certains pays occidentaux comme l'Allemagne, et réclamé que ceux-ci acceptent "des sanctions vraiment écrasantes" contre la Russie.

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Le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le 26 février 2022 à l'intérieur de la chancellerie à Berlin le président lituanien, alors qu'ils se rencontrent pour des pourparlers, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo, AFP)

Le camp occidental se concentre sur le durcissement des sanctions contre la Russie après avoir restreint son accès aux marchés financiers et aux technologies.

Les Occidentaux ont franchi un nouveau palier vendredi en imposant, fait exceptionnel, des sanctions à Vladimir Poutine lui-même et à son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.

Les autorités françaises ont de leur côté indiqué avoir intercepté dans la Manche un navire de commerce russe de 127 mètres qui avait quitté le port de Rouen (nord-ouest) en direction de Saint-Pétersbourg, et est  soupçonné d'appartenir à une entreprise visée par les sanctions prises par l'UE.

Moscou a de son côté annoncé la fermeture de son espace aérien aux avions venant de Bulgarie, Pologne ou de République tchèque en représailles d'une mesure similaire prise par ces pays.


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
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  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
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  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.