Combats à Kiev, les Occidentaux promettent des armes à l'Ukraine

Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)
Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Combats à Kiev, les Occidentaux promettent des armes à l'Ukraine

  • Au troisième jour de l'offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées en Ukraine, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko
  • Washington a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars.

KIEV : Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont annoncé samedi vouloir livrer des armes et des équipements militaires à l'Ukraine, dont la capitale Kiev est plus que jamais la cible principale des forces de Moscou.

Poursuivant une guerre de l'information, le Kremlin a de son côté accusé l'Ukraine d'avoir refusé une trêve et des négociations vendredi. La Russie s'était en fait dite prête à des négociations à condition que les Ukrainiens déposent les armes, ce que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans plusieurs videos filmées depuis le centre de Kiev, a exclu.

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Cette capture d'écran tirée d'une vidéo mise à disposition sur le compte Facebook du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le montre à Kiev en train de parler face caméra le 26 février 2022. (Photo, AFP)

Au troisième jour de l'offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées en Ukraine, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko.

"Notre armée contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale", a assuré Volodymyr Zelensky sur Facebook, affirmant avoir "cassé le plan" de Moscou. Il a appelé la population à prendre les armes et juré de rester à Kiev.

Washington --qui accuse Moscou de vouloir prendre le contrôle de Kiev pour "décapiter le gouvernement" ukrainien et y installer un pouvoir qui lui soit favorable-- a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 350 millions de dollars.

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Des militaires ukrainiens déplacent des missiles FIM-92 Stinger fabriqués par les États-Unis à l'aéroport de Boryspil à Kiev le 13 février 2022. (Photo, AFP)

De leur côté, les Pays-Bas ont annoncé livrer "dès que possible" 200 missiles antiaériens Stinger à l'Ukraine, la République tchèque a dit envoyer "dans les heures qui viennent" des armes pour une valeur de 7,6 millions d'euros, et la Belgique a affirmé fournir à Kiev 2 000 mitrailleuses et 3 800 tonnes de fuel.

"Armes et équipements" sont en route de la part des alliés de l'Ukraine, a déclaré M. Zelensky, après un appel avec son homologue français Emmanuel Macron.

"La guerre est revenue en Europe" et elle "durera", a averti M. Macron samedi matin à Paris.

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Cartes d'Ukraine comparant les zones sous contrôle russe au 24 février à 19h GMT et au 25 février à 18h GMT. (AFP)

 

Washington annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 350 millions de dollars

Les Etats-Unis vont fournir une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 350 millions de dollars, pour aider Kiev à combattre l'invasion russe, a annoncé samedi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

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Blinken a rappelé que les Etats-Unis avaient débloqué à l'automne 60 millions de dollars d'assistance militaire à l'Ukraine, puis 200 millions de plus en décembre, "alors que la menace (russe) se concrétisait". (Photo, AFP)

"Cette aide comprendra de nouveaux moyens militaires défensifs qui permettront à l'Ukraine de combattre les menaces blindées, aéroportées et autres auxquelles elle fait face aujourd'hui", a affirmé M. Blinken dans un communiqué.

"C'est un autre signal clair que les Etats-Unis se tiennent aux côtés du peuple ukrainien au moment où il défend sa nation souveraine, courageuse et fière", a ajouté le secrétaire d'Etat.

M. Blinken a rappelé que les Etats-Unis avaient débloqué à l'automne 60 millions de dollars d'assistance militaire à l'Ukraine, puis 200 millions de plus en décembre, "alors que la menace (russe) se concrétisait".

Avec les 350 millions annoncés samedi, "cela porte à plus d'un milliard de dollars l'aide sécuritaire totale que les Etats-Unis ont accordée à l'Ukraine au cours de l'année écoulée", indique-t-il.

Affrontements à Kiev 

Dans Kiev, ville-fantôme désertée par ses habitants, des combats opposent les forces russes et ukrainiennes ont lieu sur l'avenue de la Victoire, une des artères principales de la capitale.

Toute personne dans la rue entre 17H00 et 08H00 (15H00 à 06H00 GMT) sera traitée en ennemie, a annoncé le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Des soldats ukrainiens en patrouille ont assuré à l'AFP que les forces russes étaient en position de tir à quelques kilomètres de là. Sous un ciel bleu, la carcasse d'un camion militaire pulvérisé par un missile fumait encore au milieu des débris, tandis que des détonations étaient entendues au loin.

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Des militaires ukrainiens récupèrent des obus non explosés après un combat avec un groupe de raids russes dans la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)

Le métro de Kiev est à l'arrêt et sert désormais d'abri antiaérien à la population, a annoncé M. Klitschko, sur Telegram.

Un immeuble résidentiel d'une trentaine d'étages a été frappé de plein fouet samedi matin par un missile qui a fait des dégâts importants, sans que les autorités ne fassent état de victimes dans l'immédiat.

La nuit de vendredi à samedi a été "difficile", selon le maire. Des "unités de sabotage" de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des unités régulières de l'armée russe, a-t-il dit.

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Un militaire ukrainien patrouille sur la route vide du côté ouest de la capitale ukrainienne de Kiev dans la matinée du 26 février 2022. (Photo, AFP)

L'armée ukrainienne a dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires, dont un char, sur l'avenue de la Victoire à Kiev. Dans la nuit, les autorités ont fait état d'une attaque russe contre une centrale électrique du quartier de Troieshchyna, au nord-est de Kiev.

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Carte situant les lieux où ont été enregistrées des explosions, des frappes et des combats entre forces ukrainiennes et russes, les zones où les troupes russes sont passées à l'offensive et les territoires sous contrôle russe, au 26 février à 8h GMT. (AFP)

Jusqu'à présent, le ministère russe de la Défense n'a pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est --où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk-- et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

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Un immeuble résidentiel d'une trentaine d'étages a été frappé de plein fouet samedi matin par un missile qui a fait des dégâts importants. (Photo, AFP)

Exode
Des unités russes ont été identifiés à Borodianki (à 70 km au nord-ouest de Kiev) à Butcha, dans la banlieue nord-ouest de la capitale, et à Vychgorod, dans sa banlieue nord, a indiqué sur Facebook l'armée ukrainienne.

Les forces russes "continuent leur attaque pour bloquer Kiev depuis le nord-est (du pays), mais elles ont été arrêtées par les forces armées ukrainiennes", a-t-elle encore affirmé.

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Des personnes venant d'Ukraine descendent d'un ferry pour entrer en Roumanie après avoir traversé le Danube au poste frontière d'Isaccea-Orlivka entre la Roumanie et l'Ukraine le 26 février 2022. (Photo, AFP)

A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l'armée ukrainienne qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l'armée russe. Moscou ne donne aucune information quant à son bilan.

Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l'est de l'Ukraine, des journalistes de l'AFP ont constaté la présence de très nombreux convois militaires ukrainiens. Des check-points ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville de cette zone.

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Des gens attendent un train pour la Pologne à la gare de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 26 février 2022. (Photo, AFP)

La Pologne affirme que 100 000 Ukrainiens ont franchi la frontière polonaise depuis jeudi. Neuf centres d'accueil ont été mis en place.

"Nous avons quitté notre maison très, très vite parce que nous avions peur d'un assaut massif", a raconté à l'AFP Dania, parmi les réfugiés.

Ils sont plus de 116 000 à avoir fui au total vers les pays voisins - comme la Hongrie, la Moldavie, la Slovaquie et la Roumanie -, un nombre "en augmentation", a tweeté samedi le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR).

 

La Russie ferme son espace aérien aux avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque

La Russie a annoncé samedi la fermeture de son espace aérien pour les avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque, après une décision similaire prise par Varsovie, Prague et Sofia à l'encontre des compagnies aériennes russes.

"En raison des décisions inamicales des autorités aériennes de Bulgarie, de Pologne et de République tchèque à partir de 15H00 heure de Moscou (12H00 GMT) le 26 février 2022" la Russie ferme son espace aérien aux "compagnies aériennes de ces pays et/ou celles qui y sont enregistrées", a déclaré le régulateur aérien russe Rosaviatsia.

Cette fermeture concerne également les vols en transit.

Des dérogations sont toutefois possibles en cas de délivrance d'une autorisation spéciale de Rosaviatsia ou du ministère russe des Affaires étrangères, selon le régulateur russe.

La Pologne, la République tchèque et la Bulgarie ont annoncé vendredi la fermeture de leur espace aérien aux compagnies aériennes russes, à la suite de l'agression de l'Ukraine par Moscou.

La compagnie nationale polonaise LOT a par ailleurs annoncé la suspension dès vendredi après-midi de ses vols à destination de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Ces annonces suivent une décision similaire, frappant la compagnie nationale russe Aeroflot, prise jeudi par la Grande-Bretagne.

La Russie a pour sa part réagi en interdisant le survol de son territoire à tous les avions liés au Royaume-Uni, y compris aux vols en transit.

La Moldavie avait fermé dès jeudi son espace aérien.

Samedi, le Premier ministre estonien, Kaja Kallas, a annoncé sur Twitter que son pays fermait son espace aérien aux compagnies aériennes russes.

"Nous invitons tous les pays membres de l'UE à agir ainsi", a-t-elle ajouté. 

Le Premier ministre slovène Janez Jansa a cité le tweet de son homologue estonienne, soulignant que la Slovénie allait appliquer la même mesure.

Et le ministre letton des transports Talis Linkaits a indiqué, toujours sur Twitter, que son pays allait "fermer son espace aérien aux compagnies aériennes enregistrées en Russie, pour les vols commerciaux", précisant que cette décision serait formellement approuvée lors du prochain conseil des ministres. 

Coup d'Etat

Vendredi, la Russie a bloqué au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution déplorant son "agression contre l'Ukraine" et réclamant le retrait immédiat de ses troupes. Le texte était soutenu par 11 des 15 pays y siégeant.

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Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté lors d'une réunion au siège des Nations Unies le 25 février 2022 à New York. (Photo, AFP)

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son offensive, jusqu'à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu'il qualifie de "drogués" et "néonazis". Il a aussi appelé l'armée ukrainienne à prendre le pouvoir.

Selon Moscou, il s'agit d'une "opération militaire spéciale" pour le "maintien de la paix" afin de "démilitariser" et "dénazifier" un pays accusé d'un prétendu génocide des populations russophones de l'Est.

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Graphique sur le résultat du vote au Conseil de sécurité de l'ONU déplorant l'"agression contre l'Ukraine". (AFP)

Le régulateur russe des médias a ainsi ordonné samedi aux médias nationaux de supprimer de leurs contenus toute référence à des civils tués par l'armée russe en Ukraine ainsi que les termes "d'invasion", "d'offensive" ou de "déclaration de guerre".

M. Zelensky, dans une vidéo, a exhorté pour sa part les Russes en langue russe, à exiger la fin de la guerre.

L'Otan, dont les dirigeants se sont retrouvés vendredi en visioconférence, a répété ne pas envoyer de troupes en Ukraine, tout en autorisant le déploiement de troupes supplémentaires en Europe, notamment dans les pays de l'Est.

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Zelensky, dans une vidéo, a exhorté pour sa part les Russes en langue russe, à exiger la fin de la guerre. (Photo, AFP)

 Sanctions 
Le président ukrainien a appelé samedi Berlin et Budapest à approuver l'exclusion de la Russie du système interbancaire SWIFT, une sanction considérée comme l'"arme nucléaire économique" et examinée par l'Union européenne (UE).

Il a reçu samedi le soutien du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, qui a dénoncé à Berlin "l'égoïsme en béton" de certains pays occidentaux comme l'Allemagne, et réclamé que ceux-ci acceptent "des sanctions vraiment écrasantes" contre la Russie.

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Le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le 26 février 2022 à l'intérieur de la chancellerie à Berlin le président lituanien, alors qu'ils se rencontrent pour des pourparlers, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo, AFP)

Le camp occidental se concentre sur le durcissement des sanctions contre la Russie après avoir restreint son accès aux marchés financiers et aux technologies.

Les Occidentaux ont franchi un nouveau palier vendredi en imposant, fait exceptionnel, des sanctions à Vladimir Poutine lui-même et à son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.

Les autorités françaises ont de leur côté indiqué avoir intercepté dans la Manche un navire de commerce russe de 127 mètres qui avait quitté le port de Rouen (nord-ouest) en direction de Saint-Pétersbourg, et est  soupçonné d'appartenir à une entreprise visée par les sanctions prises par l'UE.

Moscou a de son côté annoncé la fermeture de son espace aérien aux avions venant de Bulgarie, Pologne ou de République tchèque en représailles d'une mesure similaire prise par ces pays.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.