Au Brésil, le tourisme tente de remonter la pente

La fresque Science et foi rend hommage aux travailleurs de la santé à Sao Paulo, Brésil, le 15 février 2022 (Photo, AFP)..
La fresque Science et foi rend hommage aux travailleurs de la santé à Sao Paulo, Brésil, le 15 février 2022 (Photo, AFP)..
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Publié le Dimanche 27 février 2022

Au Brésil, le tourisme tente de remonter la pente

  • Dans un monde sans Covid-19, les rues de Rio seraient remplies de touristes, pour une semaine de fête jour et nuit
  •  l'augmentation exponentielle des contaminations due au variant Omicron a poussé les autorités à reporter les défilés du sambodrome à fin avril

RIO DE JANEIRO: Sans les défilés somptueux des chars monumentaux au sambodrome, reportés au mois d'avril, la semaine du carnaval de Rio de Janeiro perd de sa splendeur, un rude coup pour le secteur du tourisme au Brésil, déjà ébranlé par la pandémie.

Dans un monde sans Covid-19, les rues de Rio seraient remplies de touristes, pour une semaine de fête jour et nuit: en 2020, la "Ville merveilleuse" avait reçu pas moins de 2,1 millions de visiteurs à la même époque.

Mais à Rio comme dans les autres destinations normalement très prisées pour le carnaval, on attend moins de voyageurs, et surtout très peu d'étrangers.

Pour une véritable embellie, il faudra encore attendre, pour ce secteur qui a touché le fond en 2020.

"C'était un vrai traumatisme", dit à l'AFP Alexandre Sampaio, président de la Fédération brésilienne d’hôtellerie et de restauration (FBHA), citant l'effondrement du chiffre d'affaires de 35% en cette année marquée par le début des restrictions dues à la pandémie.

Et le rebond de 20% en 2021 est loin d'avoir compensé les pertes.

La semaine du carnaval de Rio ne sera pas totalement dépourvue de festivités: des concerts et des fêtes privées auront lieu, avec une jauge à 70% et certificat de vaccination obligatoire.

Mais l'augmentation exponentielle des contaminations due au variant Omicron a poussé les autorités à reporter les défilés du sambodrome à fin avril.

"Il y aura de quoi gagner de l'argent en avril", grâce aux défilés qui auront bien lieu, contrairement à l'année dernière, "mais sera loin des recettes d'avant la pandémie", déplore Fabio Bentes, économiste de la Confédération nationale du commerce et du tourisme (CNC).

Et pour la semaine du carnaval, il prévoit un chiffre d'affaires amputé d'un tiers par rapport à la période pré-pandémie.

Selon lui, le secteur du  tourisme, représentait 7,7% de Produit Intérieur Brut brésilien en 2019, avec un chiffre d'affaires de 551,5 milliards de réais (environ 95 milliards d'euros).

Depuis l'arrivée du Covid, il a subi 84 milliards d'euros de pertes, et la suppression de 340.000 emplois.

«Pas beaucoup d'affluence»

Le Brésil est pourtant une destination touristique de choix, et pas seulement à Rio, avec la forêt amazonienne, la faune exubérante du Pantanal, les spectaculaires chutes d'Iguaçu ou les plages paradisiaques du nord-est. 

Mais le coronavirus a fait des ravages dans tout le pays, le deuxième le plus endeuillé après les Etats-Unis, avec près de 650.000 morts.

La situation s'est améliorée grâce à l'avancée de la vaccination, mais les visiteurs étrangers se font encore rares, seulement 5 à 7% du total d'avant l'arrivée du coronavirus, estime Alexandre Sampaio.

Flavio Miranda attend des clients au pied de la colline du Corcovado, où l'iconique statue du Christ rédempteur étend ses bras sur la ville de Rio.

Ce chauffeur de 52 ans, qui habite une favela toute proche, propose aux visiteurs de les amener aux principales attractions touristiques.

Au plus fort de la pandémie, il s'est retrouvé huit mois sans travailler, dépendant de dons pour nourrir sa famille.

"Ici, ça grouillait de touristes. En ce moment, il n'y a pratiquement personne, même si ça commence à revenir", dit-il à l'AFP, précisant que ses revenus actuels étaient en baisse de 80% par rapport à avant la pandémie.

Tourisme local

Selon les spécialistes, la chute drastique du nombre de touristes étrangers a été en partie compensée par l'augmentation du nombre de touristes brésiliens.

"Avant, on voyageait surtout à l'étranger. Mais après de longs mois d'isolement, on a décidé de partir à Rio", dit Maria Augusta Rosa, 40 ans, fonctionnaire venue de Goiania (centre-ouest).

La remise à flot complète du secteur n'est attendue que courant 2023, mais ceux qui vivent du tourisme ne sont pas à l'abri d'autres mauvaises surprises.

Remy Harbonnier, qui propose dans son agence Heliconia des croisières sur l'Amazone et des séjours au coeur de la forêt vierge, a vu son activité chuter de 80% depuis le début de la pandémie.

Il espère revenir à 50% cette année, mais s'inquiète à présent du conflit armé en Ukraine. 

"Ça joue sur le taux de change, l'euro baisse, c'est un peu flippant. Mais on essaie de dire qu'on sort de deux années de Covid et on va essayer de résister à un conflit en Europe".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.