La Corée du Nord reprend ses lancements de missiles après un mois d'accalmie

Écran de télévision montrant un journal télévisé avec des images d'archives d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare ferroviaire de Séoul. (AFP).
Écran de télévision montrant un journal télévisé avec des images d'archives d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare ferroviaire de Séoul. (AFP).
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Publié le Dimanche 27 février 2022

La Corée du Nord reprend ses lancements de missiles après un mois d'accalmie

  • La Corée du Nord a tiré dimanche un missile balistique, le huitième cette année, au moment où l'attention internationale est focalisée sur l'Ukraine
  • En janvier, la Corée du Nord avait effectué sept tirs, un nombre record en un mois, alors que les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort

SEOUL: La Corée du Nord a tiré dimanche un missile balistique, le huitième cette année, après un mois d'accalmie pendant les Jeux olympiques de Pékin et au moment où l'attention internationale est focalisée sur l'Ukraine.

L'armée sud-coréenne a "détecté un missile balistique lancé en direction de la mer de l'Est" (la mer du Japon), a indiqué l'armée sud-coréenne dans un communiqué.

Le projectile, lancé à 22H52 GMT samedi depuis Sunan, dans les environs de Pyongyang, a parcouru environ 300 km à une altitude maximale de 620 km, a-t-elle ajouté.

La présidence sud-coréenne a exprimé sa "profonde préoccupation" face à ce lancement survenant "au moment où le monde s'efforce d'arrêter la guerre en Ukraine".

En janvier, la Corée du Nord avait effectué sept tirs, un nombre record en un mois, y compris celui de son plus puissant missile depuis 2017, alors que les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort.

Le régime a aussi averti qu'il pourrait renoncer à son moratoire auto-imposé sur les tests de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et les essais nucléaires.

La Corée du Nord s'est abstenue de tout test d'armes pendant les Jeux olympiques d'hiver de Pékin, peut-être par respect pour son voisin et allié chinois. Cependant, alors que l'attention de la communauté internationale est focalisée sur la guerre en Ukraine, beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que Pyongyang en profite pour reprendre ses tirs.

"Ils relancent la machine", a déclaré à l'AFP Shin Beom-chul, chercheur au Research Institute for Economy and Society.

"Ils se sont retenus de toute provocation pendant les Jeux de Pékin pour ménager leurs relations avec la Chine. Mais alors que l'intérêt des Etats-Unis s'est tourné vers l'Europe avec la crise en Ukraine et que le Conseil de sécurité s'avère incapable de fonctionner, Pyongyang a saisi l'occasion", a expliqué cet analyste.

Samedi, la Corée du Nord a jugé les Etats-Unis responsables de la guerre en Ukraine, dans sa première réaction officielle après l'invasion russe.

"La cause profonde de la crise ukrainienne réside (...) dans l'autoritarisme et l'arbitraire des Etats-Unis", a affirmé un message publié sur le site du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

«Dépendance» aux missiles

"La Corée du Nord n'allait pas faire plaisir à quiconque en restant tranquille pendant que le reste du monde s'occupe de l'agression de la Russie contre l'Ukraine", a estimé pour sa part Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul.

Alors que l'économie nord-coréenne pâtit des sanctions internationales et de l'isolement draconien que s'est imposé le pays pour se protéger de la pandémie, "la force et la légitimité du régime de Kim dépendent désormais de tests de missiles toujours meilleurs", a-t-il ajouté.

Cette nouvelle démonstration de force de Pyongyang intervient alors que la Corée du Sud s'apprête à élire son prochain président le 9 mars.

Le président sud-coréen sortant, Moon Jae-in, a averti à plusieurs reprises que la Péninsule risque à tout moment de replonger dans la crise qu'elle a traversée il y a cinq ans, si Pyongyang reprend ses tirs de missiles intercontinentaux voire ses essais nucléaires.

Défilé en préparation 

Les analystes estiment que Pyongyang pourrait utiliser la date la plus importante de son calendrier politique, le 15 avril, pour procéder à un test d'armement de grande importance.

Cette date marque l'anniversaire (110 ans cette année) de la naissance de Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord et grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong Un.

Des images satellites récentes suggèrent que le régime nord-coréen prépare un grand défilé militaire pour exhiber ses armes à cette occasion.

Mais pour Park Won-gon, professeur d'études nord-coréennes à l'Université Ewha, "la Corée du Nord devra se montrer prudente concernant un lancement d'ICBM, car il s'agit de sa dernière carte pour faire pression sur les Etats-Unis".

Depuis l'investiture du président américain Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. Et Kim Jong Un a réaffirmé en décembre que sa priorité était de moderniser l'arsenal du pays.

La Corée du Nord a menacé le 20 janvier de reprendre ses essais nucléaires ou de missiles, s'y disant contrainte par la politique "hostile" des Etats-Unis à son égard. Et dix jours plus tard, Pyongyang a lancé un missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12, le plus puissant projectile qu'elle ait testé depuis 2017.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.