Jordanie: Etudiants et importations à l'épreuve de la crise ukrainienne

 Des parents jordaniens appellent leur fille qui étudie en Ukraine, le 26 février (Photo, Reuters).
Des parents jordaniens appellent leur fille qui étudie en Ukraine, le 26 février (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 28 février 2022

Jordanie: Etudiants et importations à l'épreuve de la crise ukrainienne

  • Les experts économiques préviennent que les prix de certains produits, comme le blé et l'orge, vont augmenter
  • Des milliers de Jordaniens en Ukraine, dont beaucoup d'étudiants, tentent de quitter le pays avec le soutien du ministère des Affaires étrangères

AMMAN: La Jordanie s’apprête à faire face à une situation économique difficile en raison de l’invasion russe en Ukraine.
Interrogé par Arab News, Musa Saket, homme d’affaires et ancien directeur adjoint de la Chambre de commerce d’Amman, explique que les effets économiques de l’invasion russe en Ukraine seraient ressentis par les Jordaniens.
 «Nous nous attendons à ce que le prix du pétrole franchisse la barre des 3 %, bien que le budget jordanien ait été établi sur la base d'une hausse ne dépassant pas les 2,4 %», détaille-t-il.
Une hausse des prix mondiaux de pétrole se répercuterait selon lui sur les consommateurs, étant donné que la Jordanie importe 85 % des matières premières nécessaires à l'industrie locale.
Saket craint également que les problèmes de chaîne d'approvisionnement dus aux retards d'importation et d'exportation n'aient eux aussi des retombées économiques. «Les prix du blé et de l'orge vont sans aucun doute augmenter et nous nous attendons à ce que certains produits chimiques soient également affectés, même si les exportations de certains de ces produits représentent entre 2 et 3 millions de dinars jordaniens (JOD), soit 2,8 à 4,2 millions de dollars.»
D’autre part, le ministre jordanien des Affaires étrangères s’efforce à aider des milliers de Jordaniens qui vivent en Ukraine et qui cherchent refuge. Selon des sources du ministère, 3 500 Jordaniens résident dans le pays, un chiffre qui englobe les citoyens de double nationalité.
D'après un porte-parole du ministère, un grand nombre de personnes essayent de quitter l’Ukraine. «Cent Jordaniens sont déjà partis, et 1 430 autres se sont inscrits sur une plateforme qui a rapidement été mise en place dans le but de communiquer avec les Jordaniens en Ukraine qui souhaitent être rapatriés», a-t-il dit.
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué à Arab News qu’il était en contact avec des responsables ukrainiens et qu’il espérait que des passages sécurisés seraient créés pour que les gens puissent quitter le pays ravagé par la guerre.
Le dirigeant du Centre ukrainien pour la communication et le dialogue, a quant à lui déclaré qu'aucun Jordanien n'avait été blessé.
 «On a proposé à tous les Jordaniens qui vivent en Ukraine de quitter le pays depuis un mois, mais personne ne s’attendait à ce que les choses évoluent si vite», explique Al-Rub. Il raconte que plusieurs étudiants jordaniens essayent d’obtenir le transfert vers d’autres universités. «Lorsque les Jordaniens franchiront les frontières, ils seront transportés gratuitement par des bus que nous avons loués pour l'occasion» détaille-t-il.
Selon Khaldoun Heina, directrice de la Commission des Affaires étrangères au Parlement, «les Jordaniens ont tardé à quitter l’Ukraine. Ils ont été avertis du danger depuis quatre semaines par le ministère des Affaires étrangères et ont été incités à s’inscrire sur la plateforme, mais ils n’ont rien fait. C’est seulement lorsque la guerre a commencé qu’ils ont réagi et que le nombre d’inscrits a flambé.» Heina a cependant mentionné que les Jordaniens allaient bien et que les étudiants pourraient poursuivre leur éducation dans des universités jordaniennes.
Malgré le fait que la Jordanie n'importe pas de blé de l’Ukraine ni de la Russie, les prix de l'huile végétale ont brutalement augmenté dès les premiers jours de l'invasion.
Pour Khalil Hajj Tewfik, chef de l’Association des produits alimentaires, il n'y a cependant pas lieu de s’inquiéter. «À l'exception de l'huile de tournesol et du poulet congelé, la Jordanie ne reçoit aucun produit alimentaire de base de l'Ukraine ni de la Russie.» Le riz, le sucre, le lait en poudre ainsi que d'autres aliments sont des produits essentiels que la Jordanie acquiert d'ailleurs.
La Jordanie et l'Ukraine ont enregistré un échange commercial de 132 millions d'euros en 2021, soit une augmentation de 14 % par rapport aux 128 millions échangés en 2020. La Jordanie exporte des marchandises vers l'Ukraine estimées à 3,5 millions d'euros par an. Il s'agit principalement de médicaments, d'engrais et de produits chimiques.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.