La Russie, imprévisible première puissance nucléaire mondiale

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou (à droite) et le chef d'état-major général Valery Gerasimov assistent à une réunion avec le président russe à Moscou le 27 février 2022. (AFP)
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou (à droite) et le chef d'état-major général Valery Gerasimov assistent à une réunion avec le président russe à Moscou le 27 février 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 28 février 2022

La Russie, imprévisible première puissance nucléaire mondiale

  • Les chiffres sont indiscutables et indiscutés : la Russie est la puissance équipée du plus grand nombre d'ogives nucléaires
  • Selon l'Institut de recherche international pour la paix de Stockholm (Sipri), les Russes affichent 6.255 ogives nucléaires contre 5.550 pour les Américains

PARIS : Toutes les estimations la placent en tête du peloton des puissances nucléaires mondiales et les analystes s'inquiètent sur la réalité de sa doctrine : coup de projecteur sur l'arsenal nucléaire russe, son organisation et les craintes qui l'entourent.

Numéro un mondial

Les chiffres sont indiscutables et indiscutés : la Russie est la puissance équipée du plus grand nombre d'ogives nucléaires, même si les Etats-Unis disposent d'un nombre supérieur d'ogives déployées, c'est-à-dire utilisables très rapidement 

Selon l'Institut de recherche international pour la paix de Stockholm (Sipri), les Russes affichent 6.255 ogives nucléaires contre 5.550 pour les Américains. Les autres puissances ne jouent pas dans la même cour. La Chine, la 3e puissance nucléaire mondiale, n'en dispose que de 350, la France de 290.

Ces chiffres ne sont pourtant que des estimations. Les arsenaux dits non-stratégiques sont particulièrement complexes à évaluer, notamment parce que la plupart sont utilisables via des lanceurs aussi capables de porter une charge conventionnelle.  

Selon la Campagne internationale pour abolir l'arme nucléaire (ICAN), prix Nobel de la paix en 2017, la Russie a dépensé en 2020 quelque huit milliards de dollars pour "fabriquer et entretenir ses forces nucléaires".

Chaîne de commandement 

Qui ordonne le feu nucléaire ? Le président, en vertu de la Constitution, mais la transmission de l'ordre et son authentification passent par le ministre de la Défense et le chef d'état-major. En l’occurrence respectivement Sergueï Choïgou et son bras droit Valeri Guerassimov.  

Poutine "a l'autorité de déclencher", commente pour l'AFP Pavel Podvig, un expert russe indépendant. "A quel point d'autres peuvent faire partie du processus, on n'en sait rien. Ils ne peuvent mettre leur veto, mais il y a une certaine forme de collégialité".   

Le scénario-catastrophe reste donc complexe à envisager. Le président ne dispose pas d'un bouton sur son bureau, le processus n'a rien d'automatique et il demeure impossible de prévoir la réaction des différents individus d'un bout à l'autre de la procédure.

Là intervient la question de l'armée russe et de son degré d'obéissance, si Vladimir Poutine emmenait son pays vers le chaos nucléaire. 

"Je ne suis pas sûr que toute l'armée soutienne Poutine. Ils (les militaires) ne sont ni fous ni fanatiques. Mais nous ne pouvons deviner si l'armée exécutera un ordre d'utiliser l'arme nucléaire", assure Pavel Louzine, un expert de l'armée russe travaillant à Moscou pour le centre de réflexion Riddle.

Les analystes occidentaux sont nombreux à affirmer que Vladimir Poutine a plus à perdre qu'à gagner dans l'invasion de l'Ukraine. Et certains suggèrent que des responsables russes pourraient eux mêmes être en proie au doute. 

"Je ne pense pas que l'élite militaire russe se réjouira d'un usage nucléaire limité en (Ukraine) ou à propos de l'Ukraine", tweetait lundi Kristin Ven Bruusgaard, du Centre pour la coopération et la sécurité internationale (CISAC) de l'Université de Stanford. 

"Mais qui préviendra Poutine que cela pourrait en réalité ne pas fonctionner - et être aussi parfaitement contreproductif que ses autres efforts pour produire ce qu'il recherche ?" 

Doctrine et réalité 

Dans un article paru jeudi dans le "Bulletin of the Atomic Scientists", les experts Hans Kristensen et Matt Korda rappelaient que Vladimir Poutine avait validé en 2020 une doctrine nucléaire, avec quatre cas justifiant l'usage du feu : des tirs de missiles balistiques contre la Russie ou un allié, l'usage d'une arme nucléaire par un adversaire, une attaque contre un site d'armement nucléaire russe ou une agression mettant en jeu "l'existence même de l'Etat". 

Mais les doutes sont réels quant à la sincérité de cette doctrine. La Russie affirme avoir modernisé près de 90% de son arsenal et Vladimir Poutine revendique le besoin de la Russie de suivre "le rythme du changement".

"Ce n'est pas de la Formule 1, c'est du supersonique. Arrêtez une seconde et vous commencez immédiatement à tomber", a assuré le maître du Kremlin, cité par les deux experts.

Ils ajoutent que "les responsables russes ont fait de nombreuses déclarations qui semblent aller bien au-delà de la doctrine publiée". La modernisation intensive de l'arsenal suggère que celle-ci "va plus loin que la dissuasion élémentaire et vers des stratégies de combats régionaux ou même d'armes destinées à provoquer la terreur".  

 


Netanyahou «entraîne l’Occident dans une guerre totale», selon un diplomate iranien

Un missile balistique iranien (à droite) tombé en Israël le week-end dernier, aperçu lors d’une tournée des médias dans la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d’Israël, le 16 avril 2024 (AFP).
Un missile balistique iranien (à droite) tombé en Israël le week-end dernier, aperçu lors d’une tournée des médias dans la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d’Israël, le 16 avril 2024 (AFP).
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  • Une «autre erreur» de la part d’Israël provoquerait une riposte «plus forte», selon le chargé d’affaires de Téhéran au Royaume-Uni
  • La salve de plus de drones et de missiles lancée le week-end dernier était une opération de défense «légitime», l’Occident reçoit un «avertissement considérable»

LONDRES: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, tente d’entraîner l’Occident dans une «guerre totale» au Moyen-Orient, a averti le chargé d’affaires iranien au Royaume-Uni.

Dans ses premiers commentaires depuis l’attaque de drones et de missiles balistiques menée par Téhéran la semaine dernière, Seyed Mehdi Hosseini Matin a déclaré qu’une «autre erreur» de la part d’Israël provoquerait une riposte, a rapporté The Guardian.

Téhéran mènerait une attaque plus forte sans avertissement, contrairement à l’attaque de la semaine dernière, qui a été communiquée plusieurs jours à l’avance, a-t-il ajouté.

Une salve de plus de 300 drones et missiles balistiques a été lancée en réponse à l’attaque israélienne du 1er avril contre le consulat iranien en Syrie, qui a fait plusieurs morts parmi les hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).

«La riposte à la prochaine erreur des sionistes ne prendra pas douze jours. Elle sera décidée dès que nous verrons ce que le régime hostile a fait. Elle sera immédiate et sans avertissement. Elle sera plus forte et plus sévère», a averti M. Matin.

Israël s’est engagé à répondre à l’attaque iranienne, mais il n’a pas encore communiqué d’informations.

M. Matin a indiqué que l’Iran n’envisageait pas d’attaquer des cibles civiles ou d’achever son programme d’armement nucléaire, aussi bien avant l’escalade qu’après une éventuelle riposte israélienne.

Les dirigeants américains et européens ont appelé au calme lors de leurs conversations avec M. Netanyahou, mais ils ont également insisté sur l’imposition d’une nouvelle série de sanctions contre l’Iran à la suite de l’attaque de la semaine dernière.

M. Matin a estimé que Téhéran n’avait pas commis d’erreur stratégique en lançant l’attaque. Il a en effet affirmé que les puissances occidentales «perdent leur crédibilité» au Moyen-Orient et que les États-Unis finiront par quitter la région.

«C’est une bonne occasion pour les pays occidentaux de démontrer qu’ils sont des acteurs rationnels et qu’ils ne vont pas se laisser piéger par M. Netanyahou et son objectif, qui est de rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le peut», a ajouté M. Matin.

«L’Iran a longuement réfléchi à ses actions et il a compris qu’il y avait un piège. Cependant, ce piège n’est pas pour lui, mais pour les pays occidentaux et les pays alliés. Ces derniers sont entraînés par l’État sioniste dans une guerre totale à l’intérieur du Moyen-Orient, et le monde entier pourrait bientôt être incapable d’en maîtriser les conséquences.»

Avant que l’Iran ne riposte à l’attaque israélienne contre son consulat, Téhéran avait exhorté les responsables occidentaux à condamner l’attaque de Damas et à réclamer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a rappelé M. Matin.

Toutefois, certaines personnalités, dont le secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères, David Cameron, ont rejeté les demandes iraniennes. «Comme l’a mentionné M. Cameron à juste titre, chaque nation a le droit de se défendre contre ce type de violation flagrante du droit diplomatique et international», a souligné M. Matin, ajoutant que les attaques de drones et de missiles balistiques menées par l’Iran n’avaient visé que des sites militaires israéliens.

«Les forces iraniennes n’ont pas visé de sites peuplés afin d’éviter les pertes humaines. Elles n’ont pas non plus attaqué les bâtiments ni les centres gouvernementaux. Il s’agissait d’une opération de défense légitime qui a été menée de manière à donner un avertissement considérable», a-t-il expliqué.

«Maintenant, je peux dire que la mission est accomplie. Et c’est tout. C’est ce que nous avons annoncé très publiquement – que cette mission est accomplie.»

Téhéran a été contraint de rétablir ses mesures de dissuasion à la suite de l’attaque du consulat, a précisé M. Matin, qui a ajouté que la riposte avait montré «des capacités militaires, des missiles et des drones plus puissants que ce que toute la communauté internationale attendait de l’Iran.»

«Personne ne peut, à l’heure actuelle, imaginer que l’Iran est l’Iran de la guerre Iran-Irak. L’Iran est aujourd’hui une superpuissance régionale.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pétition demandant la suspension des ventes d’armes britanniques à Israël remise à Downing Street

Le directeur de la CFP, Ben Jamal, ainsi que des députés et des militants à l’extérieur du 10, rue Downing. (CFP)
Le directeur de la CFP, Ben Jamal, ainsi que des députés et des militants à l’extérieur du 10, rue Downing. (CFP)
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  • Document de la Palestine Solidarity Campaign, basée au Royaume-Uni, signé par près de 70000 personnes
  • La manifestation contre les ventes d’armes à Israël aura lieu mercredi devant le Parlement

LONDRES : Une pétition demandant au gouvernement britannique d’arrêter les ventes d’armes à Israël a été remise au 10 Downing Street mardi par une organisation militante pro palestinienne et un groupe multipartite de législateurs.

Lancé le 2 avril et signé par près de 70000 personnes, le document, adressé au ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, exhorte également le gouvernement à publier tout avis juridique qu’il a reçu concernant d’éventuelles violations du droit international.

« Le 2 avril 2024, Israël a tué sept travailleurs humanitaires de World Central Kitchen, dont des citoyens britanniques, dans des frappes aériennes ciblées dans la bande de Gaza », a déclaré la pétition, rédigée par la Palestine Solidarity Campaign, basée au Royaume-Uni.

« Cette attaque contre une agence distribuant de la nourriture à une population confrontée à la famine fait partie du crime de guerre israélien plus large - comme l’a reconnu le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell - qui utilise intentionnellement la famine comme arme de guerre.

« Elle intervient également après le siège israélien de deux semaines de l’hôpital d’Al-Shifa, qui a tué plus de 400 Palestiniens et laissé le complexe hospitalier en ruines. »

Le Strategic Export Licensing Criteria du Royaume-Uni, selon lequel toutes les exportations d’armes sont évaluées, précise que le gouvernement n’accordera pas de licence s’il détermine « qu’il existe un risque évident que les articles puissent être utilisés pour commettre ou faciliter la répression interne… Ou une violation grave du droit international humanitaire », selon un rapport de janvier 2023 sur l’évolution des contrôles stratégiques des exportations au Royaume-Uni.

« La décision de la CIJ (Cour internationale de justice) sur le génocide plausible exige donc que le Royaume-Uni arrête immédiatement les transferts d’armes à Israël », a déclaré la pétition. « Il est également entendu que le gouvernement a reçu, bien que non publié, un avis juridique selon lequel Israël enfreint le droit humanitaire international, ce qui nécessiterait également une suspension des exportations d’armes. »

La CIJ a rendu une décision historique en janvier, jugeant plausible que les actes d’Israël puissent équivaloir à un génocide, offrant la première étape concrète vers d’éventuelles sanctions. « Les experts de l’ONU ont demandé à tous les États de suspendre immédiatement les exportations d’armes vers Israël, comme l’exigent les Conventions de Genève de 1949 et de se conformer à la Convention sur le génocide », a déclaré la pétition.

« Le Royaume-Uni s’expose à un risque juridique en ignorant ces conseils et s’isole également de ses principaux partenaires internationaux, dont le Canada, la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas et l’Italie, qui ont tous suspendu leurs exportations d’armes vers Israël. »

La députée conservatrice Alicia Kearns, qui préside le Comité spécial des affaires étrangères, a déclaré vendredi que le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni « a reçu un avis juridique officiel selon lequel Israël a enfreint le droit international humanitaire, mais le gouvernement ne l’a pas annoncé ».

Lundi au Parlement, le Premier ministre Rishi Sunak a refusé de nier que le ministère des Affaires étrangères avait reçu de tels conseils et lorsque la députée travailliste Zarah Sultana lui a demandé si Kearns disait la vérité : « Israël est déterminé à respecter le droit international humanitaire et est capable de le faire. »

Ben Jamal, directeur du CPS, a déclaré : « L’attaque génocidaire d’Israël contre les Palestiniens et ses attaques contre le Liban, la Syrie et l’Iran prouvent que le fait de l’armer rend non seulement le Royaume-Uni complice de la violation du droit international, mais aussi dans le déclenchement d’une guerre régionale aux conséquences catastrophiques.

« Continuer à armer Israël ne peut pas aider la cause de la paix ou de la justice au Moyen-Orient. Tout gouvernement véritablement déterminé à faire respecter le droit international ne vend pas d’armes à un État qui y contrevient continuellement. »

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré mardi que plus de 33000 Palestiniens avaient été tués depuis qu’Israël a lancé son assaut sur Gaza le 7 octobre. 70 pour cent d’entre eux des femmes et des enfants. La plupart des infrastructures civiles dans l’enclave assiégée ont été détruites et l’ONU a émis des avertissements que la famine est imminente pour sa population de 2 millions d’habitants.

Israël utilise des armes britanniques, des technologies de surveillance et des équipements militaires sur les Palestiniens, et 15 pour cent des composants utilisés par ses avions F-35 pour bombarder Gaza sont fournis par le Royaume-Uni, selon l’organisation non gouvernementale pro palestinienne Friends of Al-Aqsa.

« Des bombardiers israéliens sont utilisés dans le génocide en cours à Gaza », a déclaré le groupe britannique. Selon une déclaration de la CFP, plus de 1000 avocats, universitaires et juges à la retraite, dont l’ancienne présidente de la baronne de la Cour suprême, Brenda Hale a signé une lettre ouverte indiquant que « la fourniture continue d’armes à Israël met le Royaume-Uni en violation du droit international. »

Le 27 mars, Mme Sultana et un groupe multipartite de 134 législateurs britanniques ont écrit à M. Cameron et au secrétaire d’État aux Affaires, M. Kemi Badenoch, pour leur demander de suspendre immédiatement les licences d’exportation pour les transferts d’armes à Israël, car « le cas est accablant ».

Plus tôt ce mois-ci, Cameron a déclaré que le Royaume-Uni ne suspendrait pas les ventes d’armes à Israël, malgré l’annonce du Canada, des Pays-Bas, du Japon, de l’Espagne et de la Belgique. La CFP a déclaré qu’elle mènerait un rassemblement « Arrêtez d’armer Israël » devant le Parlement à 18 heures mercredi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La BBC demande aux experts de l'ONU de condamner le « harcèlement » de ses journalistes en persan

Parmi d'autres entités et individus britanniques, la BBC est ciblée depuis octobre 2022 par des sanctions de la part de Téhéran, qui l'a placée sur sa liste noire, comme mesures de rétorsion à celles prises par Londres après la mort de la jeune femme et les manifestations sévèrement réprimées en Iran. (AFP).
Parmi d'autres entités et individus britanniques, la BBC est ciblée depuis octobre 2022 par des sanctions de la part de Téhéran, qui l'a placée sur sa liste noire, comme mesures de rétorsion à celles prises par Londres après la mort de la jeune femme et les manifestations sévèrement réprimées en Iran. (AFP).
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  • Selon la BBC, des documents publiés fin février 2024 par un groupe de hacker semblent révéler qu'"un certain nombre de journalistes anciens et actuels de la BBC News en persan ont été condamnés en leur absence par un tribunal de Téhéran en février 2022
  • Le groupe audiovisuel public britannique affirme que le "harcèlement" de ses journalistes s'est intensifié après les manifestations suivant la mort de Mahsa Amini

LONDRES: La BBC a demandé aux experts de l'ONU de condamner le "harcèlement continu" de ses journalistes en persan après que certains auraient été condamnés en leur absence il y a deux ans pour "propagande contre la République islamique" d'Iran, a-t-elle annoncé mardi.

Selon la BBC, des documents publiés fin février 2024 par un groupe de hacker semblent révéler qu'"un certain nombre de journalistes anciens et actuels de la BBC News en persan ont été condamnés en leur absence par un tribunal de Téhéran en février 2022 pour +propagande contre la République islamique+".

Le groupe audiovisuel public britannique affirme que le "harcèlement" de ses journalistes s'est intensifié après les manifestations suivant la mort de Mahsa Amini après son arrestation par la police des moeurs en septembre 2022.

Parmi d'autres entités et individus britanniques, la BBC est ciblée depuis octobre 2022 par des sanctions de la part de Téhéran, qui l'a placée sur sa liste noire, comme mesures de rétorsion à celles prises par Londres après la mort de la jeune femme et les manifestations sévèrement réprimées en Iran.

Le géant public de l'audiovisuel britannique a indiqué mardi avoir transmis une plainte actualisée de son appel à des actions urgentes, adressée à plusieurs rapporteurs spéciaux de l'ONU, dont, pour la première fois, à celui sur la promotion et la protection des droits humains et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste.

La BBC demande notamment "une déclaration publique commune des experts de l'ONU condamnant le ciblage et le harcèlement continus des journalistes de BBC News en persan".

Selon Liliane Landor, directrice de BBC World Service, "les événements récents ont amplifié la gravité de la situation à laquelle sont confrontés notre personnel de BBC News en persan quotidiennement". "Nous appelons les experts de l'ONU à condamner fermement le harcèlement des autorités iraniennes et demander des comptes au régime", a-t-elle ajouté.

Selon la BBC, la moitié du personnel de BBC News en persan qui a répondu à une enquête cette année a affirmé avoir reçu des menaces en ligne ou été harcelé en ligne du fait de sa fonction. Plus de 60% des répondants ont dit avoir été harcelés, menacés ou questionnés en Iran, selon la BBC.

Soutenant la démarche de la BBC, la secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (NUJ), Michelle Stanistreet, a  exhorté l'ONU à "exercer son influence pour apporter sécurité et justice aux journalistes iraniens et leurs familles qui sont ciblés sans pitié".