Malgré l'Ukraine, Biden veut remonter le moral de l'Amérique dans son premier discours sur l'état de l'Union

Joe Biden aurait sans doute préféré évoquer une sorte de retour à la normale pour des Américains las de la pandémie et démoralisés par une forte poussée d'inflation. (AFP)
Joe Biden aurait sans doute préféré évoquer une sorte de retour à la normale pour des Américains las de la pandémie et démoralisés par une forte poussée d'inflation. (AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

Malgré l'Ukraine, Biden veut remonter le moral de l'Amérique dans son premier discours sur l'état de l'Union

  • Ce rituel majeur de la vie politique américaine voit le président livrer chaque année devant le Congrès un discours dont chaque tournure a été mille fois soupesée
  • Si l'exercice se concentre d'habitude sur des problématiques intérieures, l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine va évidemment s'imposer cette fois

WASHINGTON: Alors que le monde est pris dans la tempête de la guerre en Ukraine, c'est un Joe Biden impopulaire et grevé par plusieurs échecs politiques cuisants qui va tâcher mardi de remonter malgré tout le moral des Américains, dans son tout premier discours sur l'état de l'Union.


Ce rituel majeur de la vie politique américaine voit le président livrer chaque année devant le Congrès un discours dont chaque tournure a été mille fois soupesée.


Si l'exercice se concentre d'habitude sur des problématiques intérieures, l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine va évidemment s'imposer cette fois.


Cette guerre vient éprouver l'une des grandes promesses faites par le président américain: être le champion des démocraties face aux régimes autoritaires, le rassembleur des alliés de l'Amérique.


"Les gens peuvent s'attendre à ce qu'il (évoque) l'importance des Etats-Unis pour mener la défense des valeurs et des normes internationales", a dit sa porte-parole Jen Psaki lundi.


Joe Biden aurait sans doute préféré évoquer une sorte de retour à la normale pour des Américains las de la pandémie et démoralisés par une forte poussée d'inflation, plus concrète que les triomphales statistiques sur la croissance ou l'emploi des Etats-Unis.


Il aurait pu pour cela s'appuyer sur une image forte, laissant espérer que l'étau du Covid-19 se desserre enfin: celle de parlementaires sans masques, dont le port est désormais facultatif dans l'enceinte du Capitole.


Mais en arrivant dans l'imposant bâtiment dont la coupole blanche est visible de loin à Washington, le président sera confronté à une autre vision, plus sombre: les barrières qui ont protégé l'édifice pendant six mois après son attaque, le 6 janvier 2021, par des partisans de l'ancien président Donald Trump, ont fait leur retour pour son discours.


De quoi rappeler cruellement au président que sa promesse de réconcilier une Amérique ultra-divisée est bien lointaine, alors que samedi encore, Donald Trump s'est fait acclamer par ses fans lors de la grande convention annuelle des conservateurs américains.


C'est un président profondément impopulaire qui prendra la parole mardi soir, à 21H00 (1H00 GMT mercredi).


Selon le dernier sondage publié par la chaîne ABC, sa cote de confiance - qui avait commencé à décrocher l'été dernier après un retrait chaotique d'Afghanistan - est tombée à 37%.


Joe Biden lui-même semble avoir de plus en plus de mal, lors de ses apparitions publiques, à jouer avec conviction de cet optimisme chaleureux qui était jusqu'ici sa marque de fabrique.

«Héritage»
A son actif, Le 46e président des Etats-Unis a pourtant quelques succès: il a lancé un plan massif d'investissements dans les infrastructures, il vient de nommer pour la première fois une femme noire, Ketanji Brown Jackson, à la Cour suprême... 


Mais le président a dû enterrer deux grandes promesses, faute de majorité assez solide pour les démocrates au Congrès.


Joe Biden, qui risque bien de perdre cette majorité aux élections législatives de l'automne, n'a éussi à faire voter ni un pharaonique programme de dépenses sociales, ni une profonde réforme du droit électoral, censée protéger l'accès des Afro-Américains aux urnes. 


Dans son discours, il fera malgré tout la part belle à des projets économiques et sociaux, selon la Maison Blanche. Exit toutefois les grands plans abstraits, place aux annonces plus ciblées et surtout plus concrètes, sur le fret maritime, sur les maisons de retraite, ou sur l'énergie verte.


Joe Biden, qui n'a pas rompu, loin de là, avec toutes les orientations industrielles de son prédécesseur républicain, devrait aussi plaider sans complexes pour la relocalisation d'activités et d'emplois aux Etats-Unis.


Mais il faudra plus qu'un grand discours au président - qui n'a rien d'un orateur flamboyant, il est le premier à le reconnaître - pour lever le spleen paradoxal qui pèse sur l'Amérique.


Selon un sondage publié fin janvier par l'institut Gallup, 85% des Américains se disent en effet satisfaits de leurs propres vies, un niveau proche du plus haut historique. Mais seulement 17% estiment que leur pays va dans la bonne direction.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.