Athlétisme, volley, patinage: les sanctions pleuvent sur le sport russe

Le géant mondial de l'équipement sportif Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football. (Photo, AFP)
Le géant mondial de l'équipement sportif Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

Athlétisme, volley, patinage: les sanctions pleuvent sur le sport russe

Le géant mondial de l'équipement sportif Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football. (Photo, AFP)
  • Ski, basket, hockey sur glace, rugby: les Russes sont bannis de nombreux autres sports
  • La Fifa et l'UEFA ont immédiatement réagi lundi en excluant la Russie du Mondial, dont elle devait disputer les barrages contre la Pologne le 24 mars

PARIS: Les sanctions se sont succédé mardi au lendemain de l'appel du Comité international olympique (CIO) à bannir les Russes des compétitions sportives internationales: comme leurs footballeurs, leurs athlètes et leurs patineurs ont été bannis et l'organisation du Mondial de volley leur a été retirée.  

Avec son appel à « ne pas inviter ou permettre la participation d'athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales » et son retrait de toute distinction olympique aux hauts responsables dont Vladimir Poutine, le CIO a rompu avec une longue tradition de non intervention dans les débats politiques ou géopolitiques.  

Et pour l'instant, cette recommandation semble globalement suivie d'effet: la Russie semble bel et bien suivre la voie de la Yougoslavie de Slobodan Milosevic et de l'Afrique du sud de l'apartheid dans l'histoire des parias du sport. 

La Fifa et l'UEFA ont immédiatement réagi lundi en excluant la Russie du Mondial, dont elle devait disputer les barrages contre la Pologne le 24 mars.  

Mardi, les annonces se sont succédé, notamment de deux fédérations particulièrement symboliques pour les Russes, le patinage et l'athlétisme, alors même que ces deux disciplines organisent des championnats du monde ce mois-ci prochain, respectivement à Montpellier et à Belgrade (salle).   

Hégémoniques chez les femmes, les Russes ont remporté six médailles dont deux en or en patinage artistique à Pékin. Quant aux athlètes, qui n'avaient pu concourir sous le maillot de leur pays à Tokyo pour cause de scandale de dopage, ils voient s'éloigner leur retour de plein droit dans la famille de l'athlétisme: après Belgrade, ils seront également exclus des Mondiaux en plein air à Eugene (Oregon) l'été prochain.  

Longtemps silencieuse, la Fédération internationale de volley (FIVB) a annoncé elle qu'elle allait confier à un autre pays l'organisation du Mondial, initialement prévu en août et en septembre en Russie. La FIVB était sous pression depuis que la France et la Pologne, respectivement championnes olympique et du monde, avaient annoncé qu'elles boycotteraient la compétition si elle n'était pas organisée ailleurs.  

L'escrime et le cas Usmanov 

Ski, basket, hockey sur glace, rugby: les Russes sont bannis de nombreux autres sports. Il n'y aura plus de combats de boxe professionnels dans un pays déjà privé de son Grand Prix de Formule 1 de Sotchi et de la finale de la Ligue des champions, deux événements de portée mondiale dont Moscou avait fait des instruments d'influence et de communication. 

La Fina (natation), qui avait déjà annulé toutes les compétitions sur le sol russe, a toutefois suivi de manière moins radicale les recommandations: les Russes pourront continuer à s'aligner mais en tant qu'individuels, en aucun cas sous les bannières russe et bélarusse.  

Même décision prise dans un communiqué laconique par l'escrime, dont la fédération internationale est dirigée depuis 2008 par le milliardaire russo-ouzbèke Alisher Usmanov, visé par les sanctions européennes et qui s'est mis en retrait de l'organisation dont il est aussi un financier.   

Autre discipline où les Russes sont une force majeure: le tennis. Alors qu'approchent les tournois WTA et ATP d'Indian Wells, en Californie, les organisations qui régissent le tennis mondial n'ont toujours pas pris position.  

La colère de Svitolina 

Au grand dam d'Elina Svitolina et d'autres joueuses ukrainiennes qui se sont étonnées du silence de la WTA, et du contraste avec sa réaction dans l'affaire Peng Shuai.  

Engagée au tournoi de Monterrey, Svitolina a refusé d'affronter la Russe Anastasia Potapova au premier tour et prévenu qu'elle maintiendrait cette position tant que les instances du tennis n'auraient pas suivi les premières recommandations du CIO d'accepter « les ressortissants russes ou biélorusses seulement en tant qu'athlètes neutres ».  

Les Russes Daniil Medvedev, N.1 mondial, Andrey Rublev (N.6) et Anastasia Pavlyuchenkova (N.14), tout comme la Bélarusse Aryna Sabalenka (N.3) comptent parmi les plus grandes stars de la petite balle jaune. 

Quelle base légale?  

La prise de position spectaculaire et historique du CIO a pris par surprise de nombreuses fédérations, relève, sous couvert de l'anonymat, un haut responsable de l'une d'elles. 

Certaines s'inquiètent de la fragilité de sa base légale, tandis que la Russie a dénoncé leur caractère « discriminatoire » et laissé entendre qu'elles pourraient les contester, notamment devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).  

Mais en attendant d'éventuels recours, les réponses apportées mardi vont clairement dans le sens des recommandations du CIO.  

Autres décisions attendues, celles de l'écurie de Formule 1 Haas, dont le principal sponsor est le géant russe Uralkali, et de l'UCI concernant l'équipe Gazprom/VéloRus qui doit notamment s'aligner sur la Tirreno-Adriatico (7-13 mars) et le Milan-San Remo (19 mars) et a déjà perdu son équipementier, le Français LOOK, qui a suspendu son contrat. 

Dans le même temps, le géant mondial de l'équipement sportif Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football. 

Autre échéance rapide, les Jeux paralympiques, qui débutent vendredi. Le Comité international paralympique (CIP) a prévu de se prononcer mercredi. 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.