Affaibli sur les smartphones, Huawei lance la contre-offensive sur les PC

Le public technophile de Barcelone a découvert les nouveaux produits phares du groupe. (Photo, AFP)
Le public technophile de Barcelone a découvert les nouveaux produits phares du groupe. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 mars 2022

Affaibli sur les smartphones, Huawei lance la contre-offensive sur les PC

  • Les sanctions américaines, qui ont notamment coupé l'entreprise des chaînes d'approvisionnement mondiales en composants, ont plongé sa branche smartphones dans l'incertitude
  • Du fait des sanctions, les smartphones Huawei sont privés des mises à jour du système d'exploitation Android, propriété de l'américain Google

BARCELONE : Malgré la perte de sa couronne dans les smartphones, l'empire Huawei contre-attaque: le géant chinois, affaibli par les sanctions américaines, a profité du salon mondial du mobile à Barcelone pour afficher ses ambitions sur le marché des PC/tablettes, l'un des piliers de sa stratégie de diversification.

Habitué aux annonces de nouveaux smartphones dernier cri, le public technophile de Barcelone a découvert les nouveaux produits phares du groupe: un ordinateur tout-en-un tactile haut de gamme, un PC/tablette hybride ou encore une tablette-liseuse, qui se présentent comme des concurrents respectifs de l'iMac d'Apple, le Surface de Microsoft ou la liseuse Kindle d'Amazon.

Pourquoi un tel positionnement? Face aux sanctions qui entravent depuis 2019 ses activités dans le domaine des smartphones, le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, avait appelé en début d'année ses salariés à accélérer la diversification du groupe.

"Après avoir développé notre marque dans le secteur des smartphones, nous avons constaté que nous pouvions nous diversifier et nous intéresser à différents produits: les tablettes, les technologies portables ("wearables", vêtements ou accessoires connectés, NDLR), l'audio, les PC, ordinateurs portables et écrans", explique à l'AFP Andreas Zimmer, responsable produits de Huawei en Europe de l'Ouest.

"De marque de smartphones, Huawei évolue progressivement vers une marque d'électronique grand public, traversant de nombreuses 'verticales'", complète-t-il, précisant que le géant chinois s'est lancé sur le marché du PC en 2017.

Diversification

Premier fournisseur mondial d'équipements réseaux et télécoms, Huawei a un temps été l'un des trois principaux fabricants de smartphones au monde, avec le sud-coréen Samsung et l'américain Apple. 

Il a même brièvement occupé la place de numéro un mondial, stimulé par la demande chinoise et les ventes sur les marchés émergents.

Mais les sanctions américaines, qui ont notamment coupé l'entreprise des chaînes d'approvisionnement mondiales en composants, ont plongé sa branche smartphones dans l'incertitude.

Contraint de se séparer de Honor fin 2020, sa marque de smartphones d'entrée de gamme, Huawei ne figurait plus fin 2021 dans le Top 5 mondial du classement des fabricants en matière de parts de marché.

Au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique, le géant chinois s'était retrouvé dans le collimateur de l'ex-administration de Donald Trump, qui l'accusait d'espionnage au profit de Pékin.

En 2019, Washington avait placé le groupe sur liste noire pour l'empêcher d'acquérir des technologies américaines, indispensables à ses produits.

L'administration de Joe Biden a maintenu ces restrictions.

Pénalisé par ces mesures, Huawei a annoncé en décembre dernier un chiffre d'affaires pour 2021 en repli de près d'un tiers sur un an, à 634 milliards de yuans (87,4 milliards d'euros).

Pari «difficile»?

Du fait des sanctions, les smartphones Huawei sont privés des mises à jour du système d'exploitation Android, propriété de l'américain Google. Ainsi, le groupe chinois a été contraint de développer son propre système d'exploitation, HarmonyOS, pour tous ses nouveaux appareils.

Les ordinateurs portables, tablettes et autres PC peuvent-ils devenir des alternatives crédibles aux smartphones en termes de source de revenus pour Huawei, alors que le marché du PC et des tablettes est estimé à 250 milliards de dollars par le cabinet Canalys?

"Le marché des PC est basé sur l'échelle, la seule façon pour les fabricants de survivre est d'avoir des volumes importants car les marges sur les PC sont à un chiffre", explique à l'AFP Ranjit Atwal, directeur de recherche au cabinet Gartner, specialiste du marché des ordinateurs.

"Il est difficile de se différencier sur le marché, d'autant plus que la moitié du marché est destiné aux entreprises, ce qui nécessite une couverture mondiale la plupart du temps", ajoute-t-il.

Avec 19,8% de part de marché au quatrième trimestre 2021, le Chinois Lenovo est le N°1 mondial du secteur devant les Américains Apple (18,1%) et HP (13,9%) selon Canalys. 

"Huawei doit concurrencer Lenovo en Chine, ce qui sera difficile, mais pas impossible. Mais pour vraiment réussir, ils doivent prendre des parts de marché aux États-Unis et en Europe occidentale. Ces marchés ont été difficiles à pénétrer, étant donné qu'ils doivent trouver de l'espace dans les rayons avec des produits vraiment différents", prévient encore Ranjit Atwal.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Short Url
  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.