Record des prix de l'énergie: le pétrole passe la barre des 110 dollars le baril

La station de réception de la jauge d'inspection du pipeline à Lubmin, sur la côte allemande de la mer Baltique, au nord-est de l'Allemagne, le 1er mars 2022 (Photo, AFP).
La station de réception de la jauge d'inspection du pipeline à Lubmin, sur la côte allemande de la mer Baltique, au nord-est de l'Allemagne, le 1er mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 03 mars 2022

Record des prix de l'énergie: le pétrole passe la barre des 110 dollars le baril

  • Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, a grimpé de 6,95% à 110,60 dollars, un sommet depuis avril 2011
  • Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fait un bond de 7,58% à 112,93 dollars atteignant un plus haut depuis 2014

NEW YORK : La guerre en Ukraine et les craintes pour l'approvisionnement en matières premières, venant de Russie notamment, ont propulsé les cours du pétrole au plus haut depuis plus d'une décennie mercredi.

Le gaz naturel et l'aluminium ont atteint, eux, de nouveaux records historiques.

La flambée des cours de l'or noir est repartie de plus belle après la décision des pays exportateurs de l'Opep+, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production, malgré l'ascension des cours, qui attise une inflation galopante dans de nombreux pays.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, a grimpé de 6,95% à 110,60 dollars, un sommet depuis avril 2011.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fait un bond de 7,58% à 112,93 dollars atteignant un plus haut depuis 2014.

Le gaz naturel était lui aussi entraîné à la hausse, le TTF néerlandais s'envolant de 36,05% à 165,54 euros le mégawhattheure (MWh), après avoir touché 194,715 euros, un sommet historique.

La décision de l'Opep n'a pas apaisé l'envol des prix causé par les sanctions sur la Russie "parce que la demande de pétrole croit rapidement et l'Opep n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays", remarque Tamas Varga, de PVM.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine a conduit l'Union européenne et les Etats-Unis en tête à imposer de fortes sanctions à Moscou, alimentant les craintes de voir les exportations russes d'énergie interrompues.

Le cabinet Energy Aspects a explique sur Twitter que la plupart des "majors pétrolières européennes ne touchent pas le pétrole russe et seulement quelques raffineurs et courtiers européens", par crainte d'être rattrapés par les sanctions.

La Russie est le deuxième exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'Union européenne.

"La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions" pour le moment, renchérit Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

L'UE a débranché sept banques russes du système financier international Swift, mais a pour l'instant pris soin d'épargner deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures.

Le président américain Joe Biden a, lui, assuré mercredi que "rien n'était exclu", en réponse à une question sur une éventuelle interdiction des importations de pétrole russe par les Etats-Unis.

Des élus démocrates et conservateurs font pression sur l'administration Biden pour interdire ces achats d'or noir russe qui représentaient en 2021 8% des importations américaines de produits pétroliers.

Washington a par ailleurs décidé d'interrompre les exportations vers la Russie d'équipements et de technologie nécessaires à l'industrie pétrolière, une manière de s'en prendre à la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine.

Le conflit russo-ukrainien est survenu au moment où les prix du brut grimpaient déjà fortement en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde.

Et l'annonce de l'Agence internationale de l'énergie mardi de la mise sur le marché de 60 millions de barils tirés des réserves de ses pays membres - dont la moitié débloqués par les États-Unis - n'a pas tempéré les cours.

En outre, l'état des stocks commerciaux hebdomadaires américains, qui ont fondu de 2,6 millions de barils, a encore soutenu les cours si besoin en était. L'administration américaine a en outre puisé dans ses réserves stratégiques pour 2,4 millions de barils et les importations ont fléchi. 

Course folle

Les métaux industriels étaient déjà entraînés dans la course folle, "les ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie étant de plus en plus probables", souligne Daniel Briesemann, de Commerzbank.

Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires.

"Si d'autres compagnies maritimes suivent cet exemple, il sera de plus en plus difficile d'exporter des matériaux depuis la Russie", poursuit l'analyste.

La tonne d'aluminium a atteint mercredi 3 597 dollars sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), un nouveau sommet historique, quand le nickel a battu un nouveau record depuis 2011 à 26 505 dollars la tonne.

En 2021, la Russie était le troisième producteur d'aluminium au monde.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com