Des startups du monde entier à l'assaut marché saoudien de la défense

L'événement inaugural offrira des opportunités d'explorer les dernières technologies de défense (Photo, Shutterstock).
L'événement inaugural offrira des opportunités d'explorer les dernières technologies de défense (Photo, Shutterstock).
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Publié le Jeudi 03 mars 2022

Des startups du monde entier à l'assaut marché saoudien de la défense

  • L'événement biennal offrira une plate-forme unique aux entreprises de défense pour présenter leurs solutions
  • Le salon offrira des opportunités d'expansion commerciale grâce à la mise en réseau avec des partenaires, des investisseurs et PME

RIYAD: L'Arabie saoudite est sur le point d'accueillir certaines des startups les plus intéressantes du monde parmi les 800 exposants qui participeront au World Defense Show (WDS) (le Salon Mondial de la Défense), au début de la semaine prochaine à Riyad.
Alors que le Royaume s’efforce de localiser 50% de ses dépenses de défense dans le cadre des objectifs de la Vision 2030, des contrats d'une valeur de plusieurs millions de dollars seront à saisir dans les années à venir. Une partie de ces contrats sera disputée par ces entreprises seront au cours de l'événement de quatre jours.
Le cabinet de conseil Ernst & Young estime que le WDS engendrera une activité économique de 700 millions de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,24 euro) d'ici 2030. L'événement va permettre de stimuler les dépenses, les importations et les exportations.
Sous format biennal, il  offrira une plate-forme unique aux entreprises de défense pour présenter leurs solutions dans les secteurs de l'air, de la mer, de la terre, de l'espace et de la sécurité. Des centaines de startups et d'entrepreneurs se sont inscrits à l'événement pour présenter leurs idées innovantes et leurs technologies liées à la défense au cours d'un pitch de cinq minutes dans le cadre du programme Start-Up Hub.
Le programme servira également de plate-forme de mise en réseau dans le but de présenter les startups aux investisseurs et aux sociétés de capital-risque, tout en offrant à tous les entrepreneurs la possibilité de créer un impact.
S'adressant exclusivement à Arab News, le PDG de World Defense Show, Andrew Pearcey, déclare que le salon cherchera à renverser les restrictions des licences d'exportation pour les startups et à soutenir leurs ambitions de croissance.
«La Start-Up Zone dédiée est un canal structuré à cet effet. Elle permettra aux petites et moyennes entreprises de présenter leurs idées, leurs capacités et leurs stratégies commerciales afin de susciter l'intérêt des investisseurs», signale-t-il.
Expliquant comment les startups participantes bénéficieront du WDS, Pearcey indique s'attendre  «à ce que ces startups tirent le meilleur parti de ce que le World Defense Show a à offrir, qu’il s’agisse d’un accès inégalé aux principaux acteurs de l'industrie ou d’opportunités d'investissement.»
Les startups cherchent selon, lui à se connecter avec les décideurs, les investisseurs publics et privés et les sociétés de capital-risque pour exploiter leur proposition de vente unique et leur potentiel de croissance.
Defensphere est l'une des nombreuses startups en dehors du Royaume qui a déjà installé son stand et qui est prête à présenter des technologies de pointe en matière de défense. Cette startup basée en Estonie, âgée d’un an, est une société de défense privée spécialisée dans les équipements militaires de haute technologie.
Son PDG, Ingvar Parnamae, ancien sous-secrétaire du ministère estonien de la Défense, déclare que l'avenir de la puissance militaire reposera sur des solutions technologiques.
Son entreprise a créé Vegvisir, un système perturbateur de connaissance de la situation en réalité mixte, également appelé XRSAS, qui fournit aux véhicules blindés une compréhension visuelle de leur environnement immédiat. Comme le décrit Parnamae, «nous offrons la possibilité de voir à travers les murs».
Defensphere est enthousiaste à l’idée de présenter Vegvisir aux investisseurs. «Le système complet de Vegvisir permet la fusion et la visualisation de toutes les données collectées sur une seule plate-forme pour une meilleure connaissance de la situation et un soutien à la prise de décision sur le champ de bataille» explique Parnamae.
Defensphere cherche à collaborer avec les pays de la région du Golfe, «en particulier l'Arabie saoudite, et à soutenir leurs forces militaires dans la constitution des forces terrestres les plus avancées».
L'événement inaugural offrira également des opportunités d'explorer les dernières technologies de défense à travers des expositions interactives, des démonstrations en direct et des zones de produits.
Des startups d'agences de conseil comme Makville LLC participent également à l'exposition pour d’élargir leurs connexions et faire partie de la plate-forme de réseautage du programme Start-Up Hub.
L'agence de conseil aux entreprises basée en Égypte fournit un soutien aux entreprises liées à l'armée grâce à son équipe d'anciens militaires très expérimentés.
«Notre avantage se traduit par notre compréhension continue des objectifs de nos clients sur les marchés, en personnalisant la stratégie de marketing de nos partenaires, en augmentant leur rentabilité et en les menant au succès», déclare à Arab News Mostafa el-Kaban, PDG de Makville et ancien officier militaire.
Les startups comme Makville pensent que le salon offrira des opportunités d'expansion commerciale grâce à une mise en réseau avec des partenaires, des investisseurs et d'autres petites et moyennes entreprises.
Avec la présence de grandes entreprises au salon, El-Kabany souligne que l'avenir de la défense militaire passera par «l'intégration et le renforcement de tous les leaders de l'industrie de la défense, les petits et moyens fabricants avec les industries complémentaires connexes pour leur avantages mutuels et celui de leurs clients».
Conçu pour amplifier ces idées entrepreneuriales, le Start-up Hub offrira un espace dédié à la démonstration des entreprises et des nouvelles technologies tout au long de l'événement de quatre jours, qui accueillera plus de 30 000 visiteurs.
Fondé par l'Autorité générale des industries militaires, également connue sous le nom de Gami, le WDS comprendra également des opportunités de réseautage pour ses participants, visiteurs et partenaires avec accès à des pôles et des programmes d'innovation.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Inde affirme être devenue la quatrième économie du monde, devant le Japon

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
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  • "Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années"
  • Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon

NEW DELHI: L’Inde est devenue la quatrième économie de la planète, devant le Japon, et les autorités espèrent qu'elle dépassera l’Allemagne d’ici trois ans, selon le bilan économique de fin d’année établi par le gouvernement.

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions.

"L’Inde fait partie des grandes économies affichant la croissance la plus rapide au monde et est bien placée pour maintenir cet élan", affirme la note économique.

"Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années, avec un PIB estimé à 7.300 milliards de dollars d’ici 2030".

Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon.  Les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne sont, dans cet ordre, les plus grandes économies au monde, selon le FMI.

Les prévisions optimistes de New Delhi interviennent dans un contexte économique compliqué pour le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,4 milliard d'habitants.

Fin août, Washington, le premier partenaire commercial du pays, a imposé une hausse de 50% des droits de douane sur les produits "made in India" arrivant aux Etats-Unis, en représailles à ses achats de pétrole russe.

La croissance continue reflète "la résilience de l’Inde face aux incertitudes persistantes (qui pèsent) sur le commerce international", estime le gouvernement.

Le PIB par habitant de l’Inde atteignait 2.694 dollars en 2024, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, soit douze fois moins que les 32.487 dollars du Japon et vingt fois moins que les 56.103 dollars de l’Allemagne.

Plus d’un quart des habitants de l’Inde ont entre 10 et 26 ans, selon les données gouvernementales, mais le taux de chômage des jeunes diplômés reste très élevé.

Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé des allégements fiscaux et des réformes du droit du travail après que la croissance économique a atteint un plus bas en quatre ans, au cours de l'exercice annuel clos le 31 mars.

La roupie indienne a atteint un niveau historiquement bas face au dollar début décembre — après avoir chuté d’environ 5% en 2025 — en raison des notamment inquiétudes persistantes liées à l’absence d’accord commercial avec Washington.


L'aéroport de Riyad presque à l'arrêt en raison de problèmes opérationnels

 L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
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  • Les compagnies aériennes publient des déclarations, tandis que des sources indiquent à Arab News que la pluie est à blâmer
  • Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne"

RIYAD: Des milliers de passagers voyageant vers et depuis l'aéroport international King Khalid de Riyad ont été laissés en plan alors que les principales compagnies aériennes se sont efforcées de proposer des vols alternatifs suite à une série d'annulations et de retards.

Saudia et flyadeal ont été parmi les compagnies aériennes qui ont rencontré des difficultés, les deux compagnies ayant publié des déclarations attribuant ces problèmes à des problèmes opérationnels temporaires.

Une déclaration de l'aéroport sur son compte officiel X a exhorté les voyageurs à contacter directement les compagnies aériennes avant de se rendre à la plate-forme d'aviation pour vérifier l'état actualisé et l'horaire de leurs vols.

Le communiqué dit ceci : "L'aéroport international King Khalid souhaite vous informer qu'en raison de la concomitance d'un certain nombre de facteurs opérationnels au cours des deux derniers jours - y compris plusieurs vols détournés d'autres aéroports vers l'aéroport international King Khalid, en plus des travaux de maintenance programmés dans le système d'approvisionnement en carburant - cela a eu un impact sur les horaires de certains vols, y compris le retard ou l'annulation d'un certain nombre de vols opérés par certaines compagnies aériennes".

L'aéroport a ajouté que les équipes opérationnelles travaillent "24 heures sur 24 en étroite coordination avec nos partenaires aériens et les parties prenantes concernées pour faire face aux développements et rétablir la régularité opérationnelle dès que possible", tout en prenant toutes les mesures nécessaires pour minimiser l'impact sur l'expérience des passagers.

Des sources aéroportuaires ont déclaré à Arab News que le problème était lié aux fortes pluies qui se sont abattues sur Riyad plus tôt dans la journée de vendredi. De l'eau s'est apparemment infiltrée dans les réservoirs de carburant censés ravitailler les avions à réaction avant leur décollage, et plusieurs compagnies aériennes se sont alors efforcées de reprogrammer les vols des passagers.

Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne : "Les clients concernés sont contactés par le biais de divers canaux de communication, et tous les changements de billets sont effectués sans frais supplémentaires.

Arab News a contacté Saudia pour de plus amples informations.

Toujours dans un communiqué publié sur X, flyadeal a déclaré que tous ses passagers touchés par la perturbation "seront informés directement par e-mail et SMS des options de rebooking et d'assistance".


IA: pour la présidente de Microsoft France, il n'y a pas de «bulle»

 "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
"Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
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  • Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde
  • En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute

PARIS: "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l'IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la peur d'une survalorisation du secteur.

Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021, "il y a des signes forts" de solidité comme le fait que cette technologie se diffuse "dans toutes les sphères de la société".

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.

Un milliard d'agents IA

L'énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d'usage "dans la maintenance, les achats, la sécurité", énumère la patronne.

Tandis que l'assureur italien Generali a "adopté massivement l'IA et automatisé plus d'un million d'opérations", ajoute-t-elle.

"Plus d'un milliard d'agents à l'échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises" d'ici 2028, s'enthousiasme Corine de Bilbao, citant une étude IDC pour Microsoft.

L'irruption de l'intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements comme chez Amazon, le groupe informatique HP ou encore l'assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, a de son côté supprimé 10% de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.  -

"C'est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l'IA", assure la dirigeante, ajoutant qu'en parallèle Microsoft est en train de recruter "des profils plus techniques", comme des "ingénieurs solutions", pour s'adapter aux demandes de ses clients.

"L'IA suscite beaucoup de peur", reconnaît Mme de Bilbao."On préfère parler de salariés augmentés" plutôt que d'emplois supprimés, poursuit-elle, beaucoup de tâches considérées comme rébarbatives pouvant être réalisées avec l'assistance de l'intelligence artificielle.

Selon elle, l'enjeu central est surtout celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie" 

"Il n'y aura pas de déploiement de l'IA s'il n'y a pas de valeur partagée, si l'ensemble des citoyens, des étudiants, des entreprises ne sont pas formés", souligne la patronne.

En France, le géant de Redmond (Etat de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l'IA sur un objectif d'un million d'ici 2027 et veut accompagner 2.500 start-up françaises.

"Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage, les infrastructures, on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA", déclare Corine de Bilbao.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d'euros en France lors du sommet Choose France pour agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et Marseille (sud), et construire un datacenter dans l'est de la France, près de Mulhouse.

"Ca avance très bien", explique-t-elle, sans donner de date à laquelle le centre sera opérationnel. "Cela ne pousse pas comme des champignons, ce sont des projets qui prennent quelques années en général", entre le dépôt de permis, de construction et l'accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d'une intelligence artificielle "expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus, la productivité, et qui les aide à se transformer", conclut-elle.