Le FBI déjoue un complot pour enlever une gouverneure et déclencher une "guerre civile"

13 hommes liés à un groupe américain d'extrême droite ont été inculpés après que le FBI a déjoué leur complot grâce à des informateurs. Ici, Gretchen Whitmer regarde le débat télévisé le 9 septembre dernier. (AFP).  (Photo, AFP/Fichier)
13 hommes liés à un groupe américain d'extrême droite ont été inculpés après que le FBI a déjoué leur complot grâce à des informateurs. Ici, Gretchen Whitmer regarde le débat télévisé le 9 septembre dernier. (AFP). (Photo, AFP/Fichier)
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Publié le Vendredi 09 octobre 2020

Le FBI déjoue un complot pour enlever une gouverneure et déclencher une "guerre civile"

  • La cellule est accusée d'avoir conspiré pendant des mois pour enlever la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen Whitmer, une farouche opposante à Donald Trump
  • Six des conspirateurs, considérés comme des "extrémistes violents" par le procureur du district Ouest du Michigan

WASHINGTON: Ils sont accusés d'avoir conspiré pendant des mois pour enlever la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen Whitmer, une farouche opposante à Donald Trump, et attaquer des institutions. Treize hommes liés à un groupe américain d'extrême droite ont été inculpés après que le FBI a déjoué leur complot grâce à des informateurs et des agents infiltrés.

Six des conspirateurs, considérés comme des "extrémistes violents" par le procureur du district Ouest du Michigan, Andrew Birge, avaient prévu de kidnapper Mme Whitmer avant l'élection présidentielle du 3 novembre puis de la juger pour "trahison", selon l'acte d'accusation rendu public jeudi.

Sept autres hommes associés au groupuscule local "Wolverine Watchmen" ont également été arrêtés et inculpés pour avoir planifié "une opération en vue d'attaquer le bâtiment du Capitole et kidnapper des responsables du gouvernement, dont la gouverneure", a ajouté la ministre de la Justice du Michigan, Dana Nessel.

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Un homme ramasse les débris de verre de la fenêtre brisée par le FBI qui ont fouillé ce mobile home de Hartland Township à la recherche des auteurs de la tentative de kidnapping. (AFP).

Ces miliciens ont également "proféré des menaces de violences pour provoquer une guerre civile", a expliqué Mme Nessel. La gouverneure s'est dite effarée par la nouvelle. "Quand j'ai prêté serment il y a 22 mois, je savais que ce travail pouvait être difficile. Mais pour être honnête, je n'avais jamais imaginé une chose pareille", a réagi Gretchen Whitmer lors d'une conférence de presse.

Et elle a accusé le président Donald Trump de "légitimer" les actions des "terroristes de l'intérieur" en refusant notamment de condamner les partisans du suprématisme blanc la semaine dernière, lors de son débat face au candidat démocrate Joe Biden.

"Libérer le Michigan"

L'enquête a débuté au début de l'année quand la police fédérale "a appris sur les réseaux sociaux qu'un groupe d'individus parlait de renverser par la violence certaines composantes du gouvernement et des forces de l'ordre", selon l'acte d'accusation.

Les six accusés, qui ont été arrêtés, reprochaient notamment à la gouverneure d'être un "tyran" et d'exercer "un pouvoir sans contrôle".

Car Mme Whitmer avait décrété à la mi-mars des restrictions parmi les plus sévères du pays pour freiner l'épidémie de coronavirus dans son Etat du nord des Etats-Unis, à l'époque l'un des plus touchés par le Covid-19.

Elle est alors devenue la cible régulière d'attaques de M. Trump, qui avait dans un tweet appelé à "libérer le Michigan".

Des milliers d'opposants au confinement, certains lourdement armés, ont manifesté à plusieurs reprises pour la réouverture de l'économie locale. Fin avril, des manifestants armés étaient même entrés dans le Capitole, le siège du gouvernement du Michigan, pour exiger l'assouplissement des mesures sanitaires.

Pour mener à bien leur projet, les six hommes ont contacté les "Wolverine Watchmen", avec qui ils se sont entraînés pour l'opération.

Plusieurs scénarios d'enlèvement avaient été envisagés: à Lansing, la capitale de l'Etat, au domicile de Mme Whitmer et dans sa maison de vacances dans le nord du Michigan. Les conspirateurs ont surveillé les différentes résidences de la gouverneure et testé des engins explosifs artisanaux, a expliqué Andrew Birge.

Ils ont également tenté d'acheter d'autres explosifs, selon un agent du FBI sous couverture cité dans l'acte d'accusation. En juillet, l'un d'eux a dit au téléphone vouloir "tout renverser". "Je veux juste que le monde s'embrase, mec. Je ne rigole même pas (...). Je m'en fous, j'en ai tellement marre. C'est ça qu'il faut qu'on fasse pour récupérer (le monde, ndlr), tout doit être annihilé. On va tout renverser, mec. C'est (ce que font) les grands conquérants, mec", affirme-t-il, des propos cités par l'accusation.

"Attiser la méfiance"

Les six hommes sont poursuivis au niveau fédéral et encourent des peines pouvant aller jusqu'à la perpétuité.

Les sept autres sont poursuivis pour violation de la loi antiterroriste du Michigan, notamment pour "soutien matériel en vue d'un acte terroriste" et "appartenance à un gang", des crimes punis chacun de 20 ans de prison, a précisé Dana Nessel.

Ces arrestations interviennent dans un climat d'extrême tension entre le président républicain et ses opposants démocrates à moins d'un mois de l'élection, alors que la pandémie de coronavirus a plongé les Etats-Unis dans une grave crise économique. "Nous ne sommes pas des ennemis, ce virus est notre ennemi", a plaidé jeudi Mme Whitmer.

Mais alors que la pandémie devait être l'occasion d'une "unité nationale", Donald Trump "a passé les sept derniers mois à (..) attiser la méfiance et conforter ceux qui propagent la peur et la haine", a-t-elle lancé.

"Ce qu'il dit compte", a renchéri Joe Biden, estimant qu'en appelant à "libérer le Michigan", M. Trump avait encouragé les milices d'extrême droite.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.