Présidentielle: Zemmour attend Maréchal, Mélenchon en plein air

Eric Zemmour danse avec un participant au 58e Salon international de l'agriculture à Paris, le 4 mars 2022 (Photo, AFP).
Eric Zemmour danse avec un participant au 58e Salon international de l'agriculture à Paris, le 4 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Présidentielle: Zemmour attend Maréchal, Mélenchon en plein air

  • Eric Zemmour compte sur le ralliement annoncé de Marion Maréchal au moment où Jean-Luc Mélenchon renouera avec les grand-messes en plein air, à Lyon
  • Si Marine Le Pen a largement anticipé ce ralliement dont elle a elle-même cassé l'effet de surprise en l'évoquant fin janvier

PARIS: Décidés à balayer les reproches dont ils font l'objet sur la guerre en Ukraine, Eric Zemmour compte sur le ralliement annoncé de Marion Maréchal pour son meeting dimanche à Toulon, au moment où Jean-Luc Mélenchon renouera avec les grand-messes en plein air, à Lyon.

En recul dans les sondages, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour espère beaucoup de ce nouveau grand raout organisé à 17H00 au Zénith de Toulon où sont attendues 8.000 personnes. Le matin, il se rendra au marché du Mourillon à Toulon.

Son équipe présente l'arrivée tant attendue de Marion Maréchal, nièce de sa rivale Marine Le Pen et ancienne députée FN du Vaucluse, comme un "tournant".

Pour Nicolas Bay, ancien membre dirigeant du RN, qui a rejoint il y a quelques semaines Reconquête!, Marion Maréchal "peut rassurer l'électorat de LR" et "lever des réticences" chez les femmes, moins disposées que les hommes à voter pour l'ancien chroniqueur de CNews.

Marion Maréchal doit prendre la parole ainsi que Stéphane Ravier et Guillaume Peltier "pour illustrer l’union des droites". 

«Bouée de sauvetage»

Si Marine Le Pen a largement anticipé ce ralliement dont elle a elle-même cassé l'effet de surprise en l'évoquant fin janvier avant de se s'en dire "convaincue", le coup est dur.

Fin janvier, Marine Le Pen avait jugé "brutal, violent", que sa nièce songe à rejoindre Eric Zemmour dans la course à l'Elysée, en insistant sur "l'aspect personnel" de leur relation, disant avec émotion l'avoir "élevée avec (sa) sœur pendant les premières années de sa vie". 

Sur le plan politique, Marine Le Pen répète à l'envi que Marion Maréchal avait dit qu'elle soutiendrait le mieux placé entre Eric Zemmour et elle. Or, Marine Le Pen est clairement devant l'ex-chroniqueur de Cnews dans les sondages et donnée au second tour face au président Emmanuel Macron.

"La pauvre Marion est transformée en sorte de bouée de sauvetage d’une campagne qui est en train de s’effondrer sur elle-même", a tancé samedi Marine Le Pen avant un meeting à Aigues-Mortes (Gard).

L'ancien polémiste tente de retrouver une dynamique après une séquence délicate sur le conflit en Ukraine. Ses adversaires lui reprochent ses propos jugés pro-russes ou sa préférence pour que les réfugiés ukrainiens soient accueillis en Pologne plutôt qu'en France.

Il y a eu une "discussion" en interne sur les réfugiés. "Il n'y a pas de divergences de fond", souligne un cadre. "C'est sur la forme, ça aurait pu être un peu plus arrondi".

«Les ennemis de mes ennemis»

De l'autre côté de l'échiquier politique, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, soutenu par la Primaire populaire après l'abandon de Christiane Taubira et qui reste largement en tête d'une gauche à la peine, veut lui aussi faire oublier qu'il a dû reconnaître "l'erreur" d'avoir jugé impossible l'attaque russe contre l'Ukraine.  

Il a également été pris pour cible par ses concurrents écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo qui étaient présents à la grande manifestation parisienne de samedi pour l'Ukraine.

Ils lui ont attribué des complaisances vis-à-vis de Vladimir Poutine et critiquent son opposition à la livraison d'armes aux Ukrainiens, une position partagée par Eric Zemmour et Marine Le Pen. 

Jen-Luc Mélenchon a d'ailleurs essuyé des huées à l'occasion du débat devant l'Assemblée nationale, mardi, sur le sujet.

Dans la volonté de discuter avec Poutine, "il y a chez Mélenchon, anti-américain, le principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis", analyse une figure de la galaxie insoumise.

La séquence peut-elle dissuader l'électorat susceptible de voter "utile" ? Le député Alexis Corbière se veut "optimiste" et assure que le meeting de Lyon va lever les doutes: "Jean-Luc Mélenchon va offrir une vision géopolitique".

Ses collègues Adrien Quatennens ou encore Eric Coquerel ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux pour appeler à garnir la foule attendue dimanche sur l'esplanade lyonnaise du Gros caillou.

L'objectif est de renouer avec les images spectaculaires des meetings en plein air du candidat en 2017 et les "démonstrations de force", comme aime à les appeler M. Mélenchon.

Nul doute qu'il critiquera, comme les autres concurrents, le bilan d'Emmanuel Macron, désormais candidat mais accusé de laisser la crise internationale escamoter le débat de la campagne.

Samedi, la candidate de droite Valérie Précresse, en meeting à Metz, a dénoncé un bilan du chef de l'Etat en forme de "dépôt de bilan" avec un "Waterloo sécuritaire".

Marine Le Pen a elle déploré que tout soit "fait pour endormir l'opinion". D'autant que le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt comme, avant lui, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal on semblé écarter un débat du candidat Macron avec les 10 autres concurrents, voire 11 si la candidature de Philippe Poutou est confirmée lundi par le Conseil constitutionnel.


Macron défend «le droit d'Israël à se protéger» mais doit reporter sa conférence sur l'Etat palestinien

Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien. (AFP)
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  • Emmanuel Macron, qui s'est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l'Egypte et de Jordanie ainsi qu'européens, a exhorté à la "désescalade"
  • Il a toutefois affirmé que la France participerait "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" iraniennes, si elle est "en situation de le faire"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a défendu vendredi "le droit d'Israël à se protéger", saluant même les "effets" des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l'Iran, qui l'ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l'ONU sur l'Etat palestinien.

"L'Iran a poursuivi son programme ces derniers mois, a continué d'enrichir, et est proche d'un stade critique" qui permet "de produire des engins nucléaires", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse convoquée à l'Elysée après les bombardements d'Israël contre des installations nucléaires et militaires iraniennes.

Cette "marche vers l'arme nucléaire par l'Iran menace la région, l'Europe et plus généralement la stabilité collective": "nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l'Iran posséderait la bombe atomique, car c'est une menace existentielle", a-t-il martelé. Il a même attribué à Téhéran "une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région".

Dès lors, le chef de l'Etat, qui s'est montré très virulent ces derniers mois contre la guerre que continue de mener le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, ainsi que le blocus humanitaire de l'enclave palestinienne assiégé, s'est abstenu de condamner ses frappes en Iran.

"Nous ne partageons pas cette approche et la nécessité d'une opération militaire. Néanmoins, quand on regarde les résultats de ces frappes, elles ont permis de réduire des capacités d'enrichissement" d'uranium, "elles ont permis de réduire des capacités balistiques, et elles ont donc des effets qui vont dans le sens recherché", a-t-il fait valoir.

Emmanuel Macron, qui s'est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l'Egypte et de Jordanie ainsi qu'européens, a exhorté à la "désescalade".

Il a toutefois affirmé que la France participerait "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" iraniennes, si elle est "en situation de le faire".

Lors de sa conférence de presse, le président français a par ailleurs annoncé le report de la conférence internationale prévue la semaine prochaine au siège de l'ONU, à New York, pour relancer la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qu'il devait coprésider avec l'Arabie saoudite.

Emmanuel Macron, qui devait y intervenir mercredi, avait envisagé dès avril d'y reconnaître un Etat palestinien, même s'il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France.

Il a assuré vendredi que le report est dû à des "raisons logistiques et sécuritaires" qui empêchent plusieurs dirigeants arabes ou le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se rendre à New York, en raison de l'escalade entre l'Iran et Israël qui a provoqué la fermeture de l'espace aérien dans plusieurs pays du Moyen-Orient. La conférence aura toutefois lieu "au plus vite", a-t-il garanti, promettant de fixer une nouvelle date "dès les prochains jours".

 


Benjamin Hautecouverture: malgré un affaiblissement objectif, l’Iran reste potentiellement résilient

Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
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  • Les sites touchés incluent le centre de commandement des Gardiens de la révolution à Téhéran, les bases militaires de Shian et de Parchin, ainsi que le site nucléaire de Natanz, symbole du programme d’enrichissement d’uranium de la République islamique
  • Selon l’armée israélienne, même les installations souterraines de Natanz ont été endommagées, notamment les halls à plusieurs niveaux où sont logées les centrifugeuses

PARIS: L’opération « Rising Lion », déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi  par Israël contre des cibles majeures en Iran, marque une nouvelle étape dans l’escalade militaire entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient. 

Elle confirme également ce que de nombreux observateurs relevaient, à savoir que malgré sa rhétorique belliqueuse et son rôle central dans l’architecture régionale du « front de la résistance », le régime iranien montre aujourd’hui des signes objectifs de faiblesse, tant sur le plan militaire que diplomatique. 

Face à cette crise, la France adopte une ligne de fermeté équilibrée, refusant la fuite en avant tout en réaffirmant son attachement à la sécurité d’Israël et à la stabilité régionale.

 


Frappes israéliennes en Iran: Macron fera un «point presse» en fin de journée

Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
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  • Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée
  • A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française

PARIS: Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence.

Le chef de l'Etat s'exprimera à l'Elysée. L'horaire n'a en revanche pas été précisé à ce stade.

Emmanuel Macron avait par ailleurs réuni vendredi en fin de matinée un conseil de défense et de sécurité nationale.

Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée.

A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française.

Plus tôt vendredi matin, M. Barrot avait appelé "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale", après les frappes d'Israël sur des sites militaires et nucléaires en Iran.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.