Ukraine: le Conseil de sécurité de l'ONU observateur actif faute de mieux

Un manifestant tient une pancarte lors d'une manifestation de soutien à l'Ukraine et pour protester contre l'invasion du pays par la Russie, sur la place Plaza Catalunya à Barcelone, le 6 mars 2022. (AFP)
Un manifestant tient une pancarte lors d'une manifestation de soutien à l'Ukraine et pour protester contre l'invasion du pays par la Russie, sur la place Plaza Catalunya à Barcelone, le 6 mars 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Ukraine: le Conseil de sécurité de l'ONU observateur actif faute de mieux

  • Après cinq réunions depuis l'invasion le 24 février, les 15 membres du Conseil se retrouvent lundi pour deux rencontres sur l'aide humanitaire
  • Texte fondateur de l'Organisation après la deuxième guerre mondiale, la Charte des Nations Unies ne peut évincer l'un de ses piliers violant son principe fondamental de ne pas recourir à la force pour régler une crise

NATIONS UNIES: Impuissant à garantir la paix dans le monde, le Conseil de sécurité de l'ONU est condamné à jouer les observateurs actifs de la guerre russe en Ukraine et multipliera à nouveau cette semaine les sessions d'urgence. Faute de mieux.


Après cinq réunions depuis l'invasion le 24 février, les 15 membres du Conseil se retrouvent lundi pour deux rencontres sur l'aide humanitaire, l'une publique, l'autre dans la foulée à huis clos, illustrant une mobilisation appelée à se poursuivre.


"Exposer la situation au Conseil de sécurité, même si vous savez que le résultat va être arrêté par un veto, vaut toujours la peine", affirme l'ambassadeur de l'Union européenne à l'ONU, le Suédois Olaf Skoog.


"Pression, pression...", abondent auprès de l'AFP plusieurs membres du Conseil, parfois rivaux pour convoquer des sessions, avec un attelage américano-albanais, premier à avoir activé le Conseil, et un deuxième franco-mexicain poussant l'idée d'une résolution à l'avenir flou.

Ukraine: Bennett veut continuer sa médiation même si peu d'espoir de succès

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé dimanche que ses efforts de médiation dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine étaient "un devoir moral" même s'il y avait peu de chances de réussite.


M. Bennett a tenu ces propos lors de la réunion hebdomadaire de son gouvernement à Jérusalem, quelques heures après rencontre à Moscou avec le président Vladimir Poutine, un déplacement à Berlin et des appels téléphoniques avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.


"Même s'il y a peu de chances de réussite, tant qu'il y a une ouverture et que nous avons accès aux deux parties et la capacité (d'agir), je vois comme un devoir moral de tout tenter", a affirmé le Premier ministre israélien.


"Tant qu'il reste un espoir, nous devons faire des efforts et il est peut-être encore temps d'agir", a-t-il ajouté.


M. Bennett a ajouté qu'il ne donnerait pas plus de détails sur les discussions avec les deux protagonistes.


Le Premier ministre israélien s'est envolé samedi pour Moscou où il a rencontré Vladimir Poutine pendant "environ trois heures", selon ses services. Il s'agissait de la première visite en Russie d'un dirigeant étranger, liée à l'invasion russe de l'Ukraine lancée le 24 février.


Il s'est ensuite entretenu au téléphone avec Volodymyr Zelensky avant de se rendre à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz. 


Le bureau de M. Bennett a précisé dimanche matin qu'il s'était entretenu trois fois au téléphone ces dernières 24 heures avec Volodymyr Zelensky, un juif qui dit avoir de la famille en Israël.

Avec son droit de veto, la Russie, l'un des cinq membres permanents du Conseil (qui compte aussi dix membres élus pour deux ans), a le pouvoir de bloquer toute déclaration ou résolution. Et rien ne pourra y changer.


Texte fondateur de l'Organisation après la deuxième guerre mondiale, la Charte des Nations Unies ne peut évincer l'un de ses piliers violant - comme en est accusé Moscou - son principe fondamental de ne pas recourir à la force pour régler une crise.


Des cas sont pourtant prévus par la Charte pour libérer l'action du Conseil de sécurité.


L'article 27 stipule ainsi qu'un membre du Conseil puisse s'abstenir de voter lorsqu'il est partie à un conflit sur lequel porte le scrutin. Dans la pratique, c'est exclu.


La Russie ne s'est jamais abstenue de participer à un vote sur la Syrie (utilisant son veto une quinzaine de fois en dix ans), pas plus que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni sur l'Irak ou la France sur le Mali.

Erdogan appelle Poutine, réclame un «cessez-le-feu général urgent»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine auquel il a réclamé un "cessez-le-feu général urgent" en Ukraine, selon un communiqué de la présidence turque.


Les deux chefs d'Etat se sont entretenus à quelques jours du Forum diplomatique d'Antalya, prévu du 11 au 13 mars dans le sud de la Turquie, auquel le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov doit participer.


La Turquie espère aussi accueillir le ministre ukrainien des Affaires étrangères pour favoriser une rencontre entre les chefs de la diplomatie des deux pays.


"Un cessez-le-feu urgent et général permettra de rechercher une solution politique et de répondre aux inquiétudes humanitaires", a affirmé le chef de l'Etat turc.


Il a également réclamé l'ouverture "urgente" de couloirs humanitaires en Ukraine. 


"Ouvrons ensemble de la voie de la paix", a M. Erdogan à son homologue russe, selon la présidence turque.


Ankara est "prêt à apporter sa contribution sous toutes les formes à la résolution pacifique de la question" a-t-il ajouté.


Selon les médias officiels turcs, l'entretien téléphonique entre les deux présidents a duré une heure.

«Privilège»

"Il n'y a pas vraiment d'appétit" pour appliquer l'article 27, admet un ambassadeur occidental sous couvert d'anonymat. 


Un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson a récemment affirmé que l'expulsion de la Russie du Conseil de sécurité figurait parmi les "options". En réalité "non", rétorque un diplomate requérant aussi l'anonymat.


L'article 6 de la Charte prévoit que "si un membre de l'Organisation enfreint de manière persistante les principes" de ce document, "il peut être exclu de l'Organisation par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité".


La problématique est là: la Russie, dotée du veto, ne recommandera jamais à l'Assemblée (193 membres) sa propre exclusion...


Dans l'Histoire de l'ONU, une seule tentative est recensée en 1974, lorsque plusieurs pays avaient tenté au Conseil de sécurité d'exclure l'Afrique du Sud, selon le média spécialisé SCP. Leur résolution avait recueilli 10 voix pour mais la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient mis leur veto, précise-t-il.

Ukraine: de hauts responsables américains se sont rendus au Venezuela

De hauts responsables américains se sont rendus au Venezuela samedi pour rencontrer le gouvernement de Nicolas Maduro, Washington cherchant à isoler la Russie alors que la guerre fait rage en Ukraine, a rapporté le New York Times. 


L'invasion de l'ancienne république soviétique par Moscou a poussé les États-Unis à accorder une plus grande attention aux alliés du président russe Vladimir Poutine en Amérique latine, a indiqué le journal, citant des sources anonymes au fait de la question. 


Les porte-parole des administrations du président américain Joe Biden et de M. Maduro n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP. 


Les États-Unis ont coupé les liens diplomatiques avec le Venezuela après la réélection du président Maduro en 2018 lors d'un vote largement considéré comme frauduleux. 


Washington a ensuite reconnu le chef de l'opposition Juan Guaido, alors président du Parlement, lorsqu'il s'est déclaré président par intérim en janvier 2019. 


Les États-Unis ont imposé une batterie de sanctions à Caracas pour tenter de forcer Maduro à quitter le pouvoir. 


L'une des mesures, mise en œuvre en avril 2019, empêche le Venezuela de vendre son pétrole brut - qui représentait 96% des revenus du pays - sur le marché américain.


Selon le New York Times, la visite actuelle à Caracas de hauts responsables du département d'État et de la Maison Blanche est également liée à l'intérêt présumé de Washington de remplacer une partie du pétrole qu'il achète actuellement à la Russie par le pétrole qu'il a cessé d'acheter au Venezuela. 


La Maison Blanche a indiqué vendredi qu'elle examinait comment réduire les importations de pétrole russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine sans nuire aux consommateurs américains et tout en maintenant l'approvisionnement mondial. 


Les États-Unis ont signalé le mois dernier qu'ils seraient disposés à revoir leur politique de sanctions à l'égard du Venezuela si les pourparlers entre le gouvernement de Maduro et l'opposition - lancés en août mais suspendus depuis octobre - progressent. 

"Les membres permanents (qui incluent aussi la Chine) ne sont pas toujours d'accord sur le fond mais ils se protégent les uns les autres avec un privilège qui les met au-dessus du lot", déplore le même ambassadeur occidental.


Sous l'impulsion de l'UE, l'Assemblée générale, où le veto n'existe pas, a suppléé le 2 mars la défaillance du Conseil de sécurité en adoptant une résolution condamnant la Russie. Un record historique de 141 pays de tous les continents ont approuvé ce texte non contraignant, 5 s'y opposant: Russie, Belarus, Erythrée, Syrie et Corée du Nord.


Au-delà du Conseil et de l'Assemblée, l'ONU compte d'autres composantes pour tenter de limiter les ravages de la guerre.


Son secrétaire général, Antonio Guterres, qui dénonce depuis longtemps les "dysfonctionnements" de la gouvernance mondiale, se démène en coulisses, propose sa médiation, mais la Russie refuse jusqu'à présent de le voir débarquer à Moscou, selon un responsable requérant l'anonymat.


Les Affaires humanitaires, le Haut commissariat aux Réfugiés ou le Programme alimentaire mondial sont appelés de leur côté à développer leur action, tandis que le Conseil des droits de l'homme a apporté récemment son soutien à la création d'une commission d'enquête internationale sur les exactions en Ukraine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.