Odessa, perle de la mer Noire et poumon économique de l'Ukraine

La frégate multi-missions française (FREMM) Auvergne D654 navigue dans la baie de la ville ukrainienne d'Odessa en mer Noire le 24 décembre 2021. L'Auvergne D654, qui est le navire le plus moderne de la marine française, est le dixième navire de l'OTAN à visiter Odessa au cours de cette année. (Oleksandr Gimanov / AFP)
La frégate multi-missions française (FREMM) Auvergne D654 navigue dans la baie de la ville ukrainienne d'Odessa en mer Noire le 24 décembre 2021. L'Auvergne D654, qui est le navire le plus moderne de la marine française, est le dixième navire de l'OTAN à visiter Odessa au cours de cette année. (Oleksandr Gimanov / AFP)
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Publié le Lundi 07 mars 2022

Odessa, perle de la mer Noire et poumon économique de l'Ukraine

  • Cosmopolite, Odessa s’est peuplée au fil de l'installation successive d'immigrants de toutes origines - Grecs, Bulgares, Turcs, Moldaves - dans la foulée de l'ouverture du canal de Suez (1869) et du développement du chemin de fer
  • Le 2 mai 2014, Odessa a été le théâtre d'une tragédie qui a coûté la vie à 48 personnes, principalement des prorusses, qui ont péri dans un incendie après avoir attaqué et tué des partisans de Kiev

PARIS : La ville ukrainienne russophone d'Odessa (sud-ouest), que les troupes russes s'apprêtent à bombarder selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, est le principal port du pays, vital pour son économie.

Située dans la région du même nom, sur les bords de la mer Noire, Odessa compte une population cosmopolite de près d'un million de personnes.

Ville cosmopolite, symbolique pour la Russie

Fondée en 1794 par l'impératrice Catherine II, Odessa, située à 500 km au sud de la capitale ukrainienne Kiev, est une ville très symbolique pour la Russie. Elle a été la troisième ville de l'empire russe et son deuxième port.

En avril 2014, le président russe Vladimir Poutine avait lancé qu'elle ne faisait historiquement pas partie de l'Ukraine mais de la Novorossia (la Nouvelle Russie) qu'il aimerait voir constituée.

Qu'ils soient Ukrainiens ou Russes, les russophones y sont majoritaires. Prospère, la ville est cosmopolite, peuplée au fil de l'installation successive d'immigrants de toutes origines - Grecs, Bulgares, Turcs, Moldaves - dans la foulée de l'ouverture du canal de Suez (1869) et du développement du chemin de fer.

De 100.000 habitants en 1870, sa population a grimpé à 400.000 en 1900, puis 600.000 en 1913. Elle était estimée par l'ONU à 993.800 personnes en 2018 (dernier chiffre disponible).

Odessa abritait jusqu'aux années 1940 une très importante communauté juive, décimée par les massacres et les déportations.

Pulsions séparatistes

Proche de la Transdniestrie, région sécessionniste pro-russe de Moldavie, Odessa est parvenue - malgré ses divisions entre partisans de Kiev et de Moscou - à résister aux pulsions séparatistes qui ont entraîné un conflit armé (plus de 14.000 morts depuis 2014) dans les régions ukrainiennes rebelles de l'Est.

Elle a néanmoins traversé des périodes très tendues ces dernières années, et plusieurs mystérieuses explosions y ont visé des organisations pro-ukrainiennes.

Le 2 mai 2014, elle a été le théâtre d'une tragédie qui a coûté la vie à 48 personnes, principalement des prorusses, qui ont péri dans un incendie après avoir attaqué et tué des partisans de Kiev. Le drame, commémoré chaque année par les deux camps, a laissé des traces vivaces.

Port clé et station balnéaire

La ville abrite le port d’Odessa (spécialisé dans le pétrole et les métaux ferreux) et deux autres ports importants - Youjni (chimie) et Illytchyivsk (métaux et trafic de conteneurs)— sont situés dans la région d'Odessa.

C'est aussi l'un des principaux points de transit des exportations de céréales (orge, maïs) issues de ses très fertiles "terres noires".

Ses industries pétrolières et chimiques sont reliées par des oléoducs stratégiques à la Russie et à l'Union européenne.

Le climat ensoleillé d'Odessa, ses plages et sa douceur de vivre en font par ailleurs une station balnéaire prisée des touristes en été, d'autant plus depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Du "Cuirassé Potemkine" à la "capitale du crime"

C'est à Odessa qu'a été tourné en 1925 le chef-d'oeuvre du cinéma muet "Le cuirassé Potemkine", du réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein, inspiré de l'un des épisodes les plus connus de la révolution russe de 1905.

La scène du landau qui dévale les escaliers d'Odessa est l'une des plus célèbres de l'histoire du cinéma.

La ville traîne par ailleurs une réputation tenace de "capitale du crime", entre réalité et légende.

Sophie Bluwstein y a créé une "école sur l'Art de voler" à la fin du XIXe siècle, tandis que Michka Iapontchik ("le petit Japonais"), le roi des voyous, a inspiré le personnage de Benia Krik dans les Contes d'Odessa d'Isaak Babel.

La ville a inspiré d'autres personnages d'escrocs rusés et insolents, comme Ostap Bender, héros de romans satiriques cultes dans l'ex-Union soviétique.

Sa réputation sulfureuse s'est exportée jusqu'aux Etats-Unis, où un quartier de New York, refuge des immigrants de l'ex-URSS et considéré comme le bastion de la mafia russe, a été baptisé la "Petite Odessa". (Sources: ONU, Encyclopédie Universalis, Encyclopedia Britannica)


Poutine, investi président, promet aux Russes la victoire

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine
  • Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte

MOSCOU: Vladimir Poutine a prêté mardi serment pour un cinquième mandat à la tête de la Russie, jusqu'en 2030, en promettant à ses compatriotes de vaincre "ensemble" en plein conflit armé contre l'Ukraine présenté comme existentiel.

Lors d'une cérémonie au Kremlin en présence de 2.500 invités, dont l'élite politique du pays et des soldats combattant en Ukraine, le président russe, 71 ans, a livré un court discours solennel.

"C'est un grand honneur, une responsabilité et un devoir sacré", a-t-il déclaré, en remerciant les "héros" qui combattent sur le front.

"Nous traverserons avec dignité cette période difficile et nous deviendrons encore plus fort", a ajouté le dirigeant russe, selon une journaliste de l'AFP présente sur place.

En pleine tension avec les Occidentaux, soutiens de Kiev contre l'offensive russe, il a assuré que Moscou ne refusait pas "le dialogue" avec ces derniers, mais que le "choix dépendait d'eux".

"Une discussion sur les questions de sécurité et de stabilité stratégique est possible (...) mais seulement sur un pied d'égalité, en respectant les intérêts de chacun", a-t-il affirmé.

La veille, il a ordonné la tenue d'exercices nucléaires près de l'Ukraine en réponse, selon le Kremlin, à des déclarations jugés menaçantes de dirigeants occidentaux, notamment celle du président français Emmanuel Macron sur le possible envoi de troupes en Ukraine.

"Nous sommes un peuple uni et grand, et ensemble nous surmonterons tous les obstacles (...) Ensemble nous gagnerons", a conclu Vladimir Poutine.

Il a ensuite assisté à une cérémonie religieuse en présence du patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe et fervent soutien du Kremlin.

Pouvoir incontesté 

Le chef de l'État russe, aux commandes depuis près d'un quart de siècle, jouit d'un pouvoir incontesté en Russie après l'écrasement des voix dernières dissidentes dans la foulée du conflit en Ukraine.

Il rempile jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.

Son investiture est intervenue cette année à deux jours de l'anniversaire de la victoire soviétique du 9 mai contre l'Allemagne nazie, dont la célébration est un pilier de la politique de puissance de Vladimir Poutine, qui assure combattre en Ukraine des "néo-nazis".

La cérémonie coïncide aussi avec une situation plus favorable sur le front pour l'armée russe, qui avait subi d'humiliants revers au printemps et à l'automne 2022, lors des premiers mois de son attaque à grande échelle contre Kiev.

Ces dernières semaines, les assauts russes dans l'est de l'Ukraine ont augmenté en intensité et permis la prise progressive de plusieurs localités, en particulier dans la zone de la ville-clef d'Avdiïvka, conquise mi-février.

En face, les troupes de Kiev manquent de munitions et de recrues après leur contre-offensive infructueuse à l'été 2023. Elles attendent l'arrivée d'une nouvelle aide américaine, alors que l'industrie de défense russe tourne, elle, à plein régime.

«Ni paix, ni liberté»

Mi-mars, à l'issue d'un scrutin remporté officiellement avec plus de 87% des scrutins exprimés, Vladimir Poutine avait déjà dressé le portrait d'une Russie "unie" derrière lui et son armée.

Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte, quelques semaines après la mort en prison, le 16 février, du principal opposant russe, Alexeï Navalny.

En exil à l'étranger, la veuve de ce dernier, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, a fustigé Vladimir Poutine dans une vidéo publiée mardi quelques minutes avant le début de la cérémonie d'investiture.

"Avec lui à la barre, notre pays n'aura ni paix, ni développement, ni liberté", a-t-elle affirmé.

Lundi, la diplomatie ukrainienne avait pour sa part estimé que cette investiture était destinée à donner "une illusion de légalité" au maintien au pouvoir de M. Poutine qui, selon Kiev, a transformé la Russie "en État agresseur" et "en dictature".

Les principaux membres de l'opposition russe sont désormais en exil ou en prison, tout comme des centaines de personnes ordinaires qui ont affiché leur opposition à l'offensive de Moscou contre son voisin ukrainien.

Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine, très meurtrier, semble toujours incertaine.

L'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, liée aux dépenses militaires, reste persistante et inquiète la population, dont le pouvoir d'achat est déjà plombé par les effets des sanctions occidentales.

Et l'économie russe, toujours dépendante des revenus des hydrocarbures, doit également négocier un virage, revendiqué par Vladimir Poutine, vers l'Asie, même si les infrastructures nécessaires, coûteuses et longues à construire, manquent encore.


Biden va prononcer un discours axé sur la dénonciation de l'antisémitisme

Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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  • Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale
  • Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole

WASHINGTON: Joe Biden doit s'exprimer mardi lors d'une cérémonie de commémoration de l'Holocauste pour condamner l'antisémitisme, au moment où la tension demeure sur les campus américains autour d'une vaste mobilisation propalestinienne.

Depuis le Capitole, siège du Congrès américain à Washington, le discours du président américain intervient quelques jours après ses premières remarques sur les protestations estudiantines contre la guerre d'Israël à Gaza.

Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale.

Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole. Le démocrate va se "réengager à tenir à l'esprit les leçons de ce chapitre sombre" de l'Histoire, selon la Maison Blanche.

«Hausse alarmante»

"Il évoquera les horreurs du 7 octobre, quand le Hamas a été à l'origine du jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis l'Holocauste", a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

"Et il s'exprimera sur le fait que --depuis le 7 octobre-- nous avons constaté une hausse alarmante de l'antisémitisme aux Etats-Unis, dans nos villes, nos quartiers et nos campus", a-t-elle ajouté.

Des étudiants juifs s'alarment d'une augmentation des actes et de la rhétorique antisémite depuis le 7 octobre, et le président israélien Isaac Herzog a dénoncé la semaine dernière "des universités réputées" qui sont selon lui "contaminées par la haine".

Joe Biden "va réaffirmer que nous respectons et protégeons le droit fondamental qu'est la liberté d'expression, mais que l'antisémitisme ne doit être toléré ni sur les campus, ni ailleurs", a déclaré Karine Jean-Pierre.

Nombreux étudiants juifs ont pris part à la mobilisation propalestinienne contre les actions du gouvernement israélien.

Le président américain a évoqué lundi la question de l'antisémitisme lors d'un appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Appel au cours duquel Joe Biden a également réitéré sa "position claire" contre une offensive terrestre israélienne à Rafah, selon le compte-rendu de leurs échanges.

Les deux dirigeants ont discuté de l'"engagement partagé" des Etats-Unis et d'Israël à se souvenir des six millions de morts juifs du fait de l'Holocauste perpétré par les nazis" et "à agir avec force contre l'antisémitisme et toutes les formes de violence alimentées par la haine".

«L'ordre doit prévaloir»

Les campus américains sont secoués depuis plusieurs semaines par des manifestations s'opposant à la guerre menée par Israël à Gaza.

A travers le pays, la police a été appelée à plusieurs reprises pour démanteler des campements et déloger manu militari des manifestants.

L'université Columbia à New York, épicentre de ce mouvement estudiantin propalestinien, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes.

Le prestigieux établissement va privilégier des événements plus modestes pour des raisons de sécurité selon lui, après trois semaines de colère condamnée par Joe Biden et réprimée par la police.

A six mois de la présidentielle, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole la semaine dernière pour affirmer que "l'ordre devait prévaloir" sur les campus.

"Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence", a néanmoins assuré Joe Biden lors d'une courte allocution.

Auparavant, son adversaire républicain Donald Trump l'avait accusé d'inaction face au mouvement propalestinien. "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant", avait-il lancé à son arrivée à son procès à New York.


Contestation propalestinienne: Columbia à New York annule sa cérémonie de remise de diplômes

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  • Ce mouvement pour la cause palestinienne - qui compte des jeunes arabo-musulmans mais aussi des juifs de gauche antisionistes - cherche dorénavant un nouveau souffle
  • Cette prestigieuse université, financée par de riches donateurs et des investissements, a été secouée des jours durant par des manifestations

NEW YORK: L'université Columbia, épicentre de la contestation propalestinienne sur les campus américains, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes, après trois semaines de colère étudiante condamnée par Joe Biden et réprimée par la police.

Ces cérémonies constituent le grand rendez-vous institutionnel de la vie universitaire et scolaire des Etats-Unis, où, à la fin du printemps, étudiants et élèves en robe sont mis à l'honneur devant leurs familles.

L'établissement new-yorkais privé et huppé du nord de Manhattan, d'où des militants et des étudiants ont été délogés manu militari le 30 avril au soir par des centaines de policiers anti-émeute, a annulé "la grande cérémonie de l'université prévue le 15 mai".

"Toutes les cérémonies programmées" sur le campus -- désormais sous bonne garde de la police -- seront "déplacées" vers un complexe sportif fermé, a indiqué Columbia, qui compte 37.000 étudiants et des milliers de professeurs et membres du personnel.

Des remises de diplômes plus informelles et "festives" se tiendront du 10 au 16 mai car pour "nos étudiants (...) ces cérémonies à plus petite échelle sont les plus importantes pour eux et leurs familles", s'est justifiée l'université en rappelant que "ces dernières semaines ont été incroyablement difficiles".

Une centaine de personnes furieuses ont protesté à l'extérieur du campus et une pétition a recueilli 1.400 signatures. Ally Woodward, qui étudie les sciences politiques, s'est dite "en colère" contre Columbia qui "a plein d'argent et choisit la plus mauvaise des solutions".

«Tourmente»

Cette prestigieuse université, financée par de riches donateurs et des investissements, a été secouée des jours durant par des manifestations et l'occupation d'une pelouse puis d'un bâtiment.

Avant que la police ne déloge ces militants et étudiants non violents, à la demande écrite de la présidente de Columbia, Minouche Shafik.

Leur "village", un campement de tentes, a été démantelé, comme dans nombre d'universités à travers les Etats-Unis.

Ces images d'interventions policières musclées ont fait le tour du monde.

Columbia est un foyer historique de contestation étudiante depuis la guerre du Vietnam et le mouvement des droits civiques des années 1960-1970. Elle a été l'une des premières universités à gronder au début de la guerre d'Israël contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Très critiquée pour avoir appelé la police, la présidente Minouche Shafik, économiste américaine d'origine égyptienne, a invoqué la "tourmente" et l'"acte violent" de protestataires qui ont selon elle déstabilisé Columbia.

Ce mouvement pour la cause palestinienne - qui compte des jeunes arabo-musulmans mais aussi des juifs de gauche antisionistes - cherche dorénavant un nouveau souffle, après que 2.000 personnes ont été interpellées et certaines poursuivies en justice pour "délit d'intrusion".

«Vietnam de Biden»

Ailleurs aux Etats-Unis, des remises de diplômes ont été perturbées comme samedi à l'université du Michigan, où une dizaine de manifestants portant keffiehs et drapeaux palestiniens ont chanté "vous financez un génocide".

D'autres ont brandi en réponse une banderole "les vies juives comptent".

Lundi soir, quelques centaines de personnes parties d'une université publique de Manhattan ont été tenues à distance de l'extravagant gala du Met, rendez-vous planétaire des stars et de la mode.

Outre la fin de la guerre à Gaza, de jeunes Américains exigent que les universités rompent leurs partenariats éducatifs avec Israël et se désengagent d'investissements économiques.

Ils dénoncent l'appui quasiment inconditionnel des Etats-Unis à leur allié israélien, engagé dans une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

Le président Biden, longtemps silencieux, avait martelé jeudi que "l'ordre devait prévaloir" face au risque du "chaos".

Dans un pays polarisé, à six mois de la présidentielle entre le démocrate et le républicain Donald Trump, la colère d'une partie de la jeunesse contre la guerre à Gaza a ravivé un débat tendu sur la liberté d'expression, l'antisionisme et ce qui constitue de l'antisémitisme.

Pour Donald Trump, les manifestants sont des "tarés de la gauche radicale" et le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a dénoncé lundi des "étudiants sympathisant avec le terrorisme".

Pour la sénateur de gauche Bernie Sanders, le mouvement "pourrait être le Vietnam de Biden" qui risque de perdre "non seulement les jeunes, mais aussi une grande partie de la base démocrate".