Les effets du Covid sur le cerveau se confirment

Une imagerie IRM a été utilisée pour étudier le cerveau des personnes qui se sont remises du COVID-19. (Fichier/Reuters)
Une imagerie IRM a été utilisée pour étudier le cerveau des personnes qui se sont remises du COVID-19. (Fichier/Reuters)
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Publié le Lundi 07 mars 2022

Les effets du Covid sur le cerveau se confirment

  • Selon une étude publiée dans la revue Nature, le virus à l'origine du Covid cause «un impact délétère» dans les cerveaux de personnes infectées des mois plus tôt
  • L'idée est évoquée depuis début 2020, nombre de médecins ayant alors constaté des troubles neurologiques chez des patients atteints du Covid

PARIS: Le Covid, avant tout une maladie respiratoire, pourrait aussi frapper le cerveau. Soupçonnés depuis le début de la pandémie, les effets neurologiques de la maladie semblent désormais avérés par des travaux récents, y compris en cas de formes légères.

On observe "un impact délétère lié au SARS-Cov-2", le virus à l'origine du Covid, dans les cerveaux de personnes infectées des mois plus tôt, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature.

Ce travail est important car il apporte les preuves les plus solides en date que le Covid peut avoir des conséquences à long terme sur le cerveau, en particulier la "substance grise" qui comprend les neurones.

L'idée n'est pas nouvelle. Elle est quasiment évoquée depuis le début de la pandémie début 2020, nombre de médecins ayant alors constaté des troubles neurologiques chez des patients atteints du Covid.

Depuis, de multiples études sont allés dans ce sens. Certaines ont montré que la proportion de troubles cognitifs étaient plus élevée chez les anciens malades du Covid. D'autres ont directement observé le cerveau de patients et y ont constaté des anomalies.

Toutefois, la première catégorie d'études ne peut mettre en évidence un mécanisme direct de cause à effet. Quant aux seconds travaux, ils étaient réalisés sur un petit nombre de patients, généralement atteints de formes graves. Dans certains cas, il s'agissait même d'autopsies de patients décédés.

L'étude publiée lundi est bien plus concluante. Elle étudie un nombre relativement important de personnes - plusieurs centaines - et s'intéresse à l'état de leur cerveau, selon qu'elles aient été atteintes ou non par le Covid.

Quand elles ont attrapé le Covid, la plupart de ces personnes n'ont pas été hospitalisées. Ce travail donne donc une idée des effets neurologiques d'un Covid sans gravité, comme en ont subi la grande majorité des gens.

Enfin, pour chaque cas étudié, l'étude dispose d'un point de repère qui remonte avant l'apparition du Covid. En effet, les patients avaient tous réalisé une imagerie cérébrale plusieurs années auparavant, dans le cadre d'une opération réalisée par Biobank, une organisation qui compile depuis des années des données sanitaires au Royaume-Uni.

L'odorat, un rôle central 

Quels sont les résultats ? Les anciens malades du Covid ont globalement vu leur cerveau se réduire. En moyenne, une infection au virus se solde, plusieurs mois après, par une perte ou la lésion de 0,2% à 2% des tissus cérébraux en plus de ce qui est observé chez les non malades.

"Pour se faire une idée de l'ampleur de ces effets, on peut les comparer à ce qui se passe lors d'un vieillissement normal: on sait que les gens perdent chaque année entre 0,2% et 0,3% de substance grise dans les régions liées à la mémoire", explique Gwenaëlle Douaud, principale chercheuse à avoir contribué à cette étude, dans une présentation sur son site internet.

Faut-il pour autant s'affoler et imaginer un virus qui remonte systématiquement au sein du cerveau et attaque irrémédiablement les neurones ? Loin de là, et l'étude ne permet de conclure ni sur les mécanismes de ces atteintes cérébrales ni sur leur irréversibilité.

Les chercheurs font une observation cruciale, mais qui peut être interprétée de plusieurs façons: après une infection au Covid, les zones du cerveau les plus frappées sont celles liées à la perception des odeurs.

Or, la perte de l'odorat est l'un des symptômes les plus courants du Covid. C'est probablement car le nerf olfactif est attaqué par le virus ou, comme le suggère une récente étude, par la réponse immunitaire à l'infection.

Mme Douaud formule donc plusieurs hypothèses: le cerveau pourrait être frappé par une inflammation, par exemple transmise par le canal olfactif, provoquée par le virus lui-même ou par la réaction de l'organisme à celui-ci.

Mais il est aussi possible de prendre les choses dans l'autre sens. Et si c'était la perte de l'odorat elle-même qui affectait le cerveau ?

"On sait en effet qu'une perte durable d'odorat (...) provoque une diminution de la substance grise dans les régions du cerveau liées à l'olfaction", remarque Mme Douaud.

Or cet effet est réversible: "On peut penser qu'avec le retour de l'odorat, ces anomalies cérébrales deviendront moins marquées au fil du temps", conclut la chercheuse.


«Ras-le-bol !»: Grève nationale des livreurs Uber, qui réclament une meilleure rémunération

Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris  (Photo, AFP).
Une cinquantaine de livreurs travaillant pour Uber Eats manifestent place de la Bataille de Stalingrad à Paris (Photo, AFP).
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  • Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris
  • «Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser»

PARIS: "C'est quoi la prochaine étape, bientôt il faudra payer pour livrer ?" Les chauffeurs Uber ont manifesté samedi à travers la France, pour réclamer une meilleure rémunération après un changement dans l'algorithme du groupe qu'ils estiment désavantageux.

Malgré le froid, ils étaient quelques dizaines à s'être rassemblés sur la place Stalingrad à Paris, chasubles de syndicat sur le dos et pour certains vélo à la main.

"Je suis là pour dénoncer cette nouvelle tarification qui a été faite de manière totalement unilatérale par Uber", a expliqué à l'AFP Adrien, livreur de 37 ans, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Deliveroo et Stuart, "c'est le même délire", a-t-il aussi critiqué.

Depuis le 10 octobre, un nouveau système a été mis en place par Uber Eats dans les agglomérations de Lille, Rouen et Valence, pour "valoriser le temps passé à réaliser la course", a justifié la plateforme.

Généralisée depuis le 1er novembre, cette nouvelle tarification "peut faire varier certaines courses à la hausse et d'autres à la baisse, mais ne vise pas à diminuer la rémunération moyenne par course", avait assuré vendredi à l'AFP Uber Eats, qui dit avoir même noté "une légère augmentation du revenu moyen par course de 1,4%" dans les villes pilotes.

Mais des livreurs évoquent une autre réalité: "J'ai constaté que les courses à un ou deux kilomètres sont payées 2,85 euros sur Uber, alors qu'avant elles étaient à 3,30 euros", a affirmé Adrien, qui utilise Uber depuis 2020 et récemment aussi Deliveroo. "Il y en a ras-le-bol !"

"Avec l'inflation, les salaires augmentent partout, on est les seuls à voir notre rémunération baisser. Ça sera quoi la prochaine étape? 0,50 euro la course? Devoir payer pour livrer?", proteste celui qui a l'impression d'être la "variable d'ajustement" du système.

«Pas rentable»

L'appel à la grève a été lancé par Union-Indépendants, la fédération CGT Transports et SUD Commerces. Des rassemblements de livreurs grévistes sont prévus samedi et dimanche, notamment à Paris, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille et Armentières, dans le nord de la France.

Des mouvements de protestation de livreurs indépendants, qui sont en France quelque 65.000 à passer par Uber Eats, avaient déjà eu lieu en novembre.

A Bordeaux, une vingtaine de livreurs, accompagnés d’une dizaine de militants de la CGT et du porte-parole du NPA Philippe Poutou, se sont eux aussi réunis place de la Victoire en fin de matinée pour réclamer l’amélioration de leur rémunération et de leurs conditions de travail.

"Ce n'est pas un travail rentable. Tu vas sacrifier toute ta journée pour avoir 50 euros", a dénoncé auprès de l'AFP Ousmane Doumbia, coursier Uber Eats de 22 ans. Les "courses de 2 km pour 3 euros, qui en réalité sont plus longues", si "tu les fais en moto, si tu comptes l'essence, l'Urssaf, l'entretien de la moto, à la fin tu n'as rien".

"D'après nos estimations, le nouveau système entraîne une baisse (de rémunération) de 10 à 40%", a assuré Lilian Pouill, livreur de 22 ans venu manifester à Paris. Résultat: "Je travaille plus pour compenser la perte."

«Esclavage moderne»

Selon la députée LFI Danièle Simonet, présente au rassemblement parisien, les plateformes utilisent leur promesse de rémunérer au minimum horaire de 11,75 euros pour "faire baisser le prix des courses" pour les livreurs, ces "tâcherons du XXIe siècle".

"C'est 11,75 euros de l'heure effective de course", sans compter le temps d'attente, a-t-elle dit à l'AFP. Donc "vous cumulez des courses pendant une heure pour qu'elles soient rémunérées au total à 11,75 euros, ça veut dire que vous faites fortement chuter le prix de chaque course individuelle."

"Ça crée une situation d'esclavage moderne", a protesté David Belliard, élu à la mairie de Paris, ville où les "livraisons de repas ont explosé ces dernières années". M. Belliard demande à ces plateformes, qui "exploitent ces gens", de requalifier leurs contrats en salariat. Il regrette que ce système de rémunération pousse les livreurs "à prendre évidemment des risques inconsidérés pour eux et ceux qui sont autour".

"La plupart d'entre nous veulent rester indépendants", a affirmé Adrien, mais "avec  un minimum de protection et surtout, une meilleure rémunération!"


A Paris, nouvelle manifestation de soutien aux Palestiniens

Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, participe à une manifestation pro-palestinienne à Paris, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • «Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza», scandaient les manifestants
  • Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France

FRANCE: Des milliers de personnes soutenant le peuple palestinien sont de nouveau descendues dans la rue, samedi à Paris, réclamant un "cessez-le-feu permanent" dans le conflit entre Israël et le Hamas et dénonçant un "génocide" des Palestiniens.

"Nous sommes tous des enfants des enfants de Gaza", scandaient les manifestants, au lendemain de la reprise des bombardements de la bande de Gaza par l'armée israélienne et l'expiration d'une trêve avec le Hamas, qui a permis la libération d'otages.

L'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre a entraîné une riposte massive d'Israël avec pour objectif revendiqué "d'anéantir" le mouvement islamiste palestinien.

Volonté génocidaire 

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juché sur le camion de tête de cortège, a jugé devant la presse que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire".

La représentante de l'Autorité palestinienne en France, Hala Abou Assira, a insisté sur la nécessité d'un "cessez-le-feu immédiat face au crime de génocide en cours dans la bande de Gaza".

Une quarantaine de rassemblements de soutien au peuple palestinien étaient organisés en France.


Les bombardements à Gaza présentent des «indices d'une volonté génocidaire», selon Mélenchon

Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
Fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) et ancien député Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
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  • «Tant mieux s'il appelle au cessez-le-feu durable»
  • «Peut-être qu'il fait ce qu'il peut mais je crois hélas que ça ne pèse plus. Ce qui pèse c'est nous, les opinions publiques»

PARIS: Jean-Luc Mélenchon a jugé samedi que la reprise des bombardements israéliens à Gaza présentait "tous les indices d'une volonté génocidaire" et estimé qu'Emmanuel Macron "ne pesait plus" malgré ses appels renouvelés à "un cessez-le-feu durable".

"Nous sommes extrêmement alarmés du fait que la reprise des bombardements signifie une étape d'aggravation de la guerre et présente tous les indices d'une volonté génocidaire", a déclaré le leader insoumis, juste avant le début, à Paris, d'une "Marche pour la paix et la justice" en soutien aux Palestiniens.

"M. Netanyahou avait demandé à la population de Gaza de se diriger du nord vers le sud, et maintenant que la population se trouve dans le sud, c'est là qu'ont lieu les bombardements", a dénoncé M. Mélenchon.

Le triple candidat à la présidentielle, présent à la manifestation avec de nombreux députés insoumis, a aussi souligné qu'il était "mort autant de monde en 42 jour de bombardements à Gaza qu'il en est péri pendant les quatre ans du siège de Sarajevo" de 1992 à 1996. Le gouvernement du Hamas a fait part d'un bilan de plus de 15.000 morts, quand le siège de la capitale de Bosnie avait engendré environ 12.000 morts civiles.

Dubitatif   

Alors que le président Emmanuel Macron, a appelé samedi à Dubaï à "redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable" dans la bande de Gaza, M. Mélenchon s'est montré dubitatif.