Sanctions: dissonances entre Occidentaux sur le pétrole et le gaz russe

La porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki répond aux questions lors du briefing quotidien du 7 mars 2022 à Washington, DC (Photo, AFP).
La porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki répond aux questions lors du briefing quotidien du 7 mars 2022 à Washington, DC (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 08 mars 2022

Sanctions: dissonances entre Occidentaux sur le pétrole et le gaz russe

  • La Maison Blanche se montre très soucieuse de ne pas fissurer plus que nécessaire la cohésion quasiment parfaite montrée jusqu'ici par les Occidentaux
  • Les quatre dirigeants sont «déterminés à continuer d'augmenter le coût» infligé à la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont invité lundi à regarder "sous un jour différent" d'éventuelles sanctions internationales sur le pétrole et le gaz russe, actant tout en les relativisant leurs divergences avec les Européens, et surtout les Allemands, sur ce sujet.

"Je regarderais cela sous un jour différent des efforts coordonnés passés" en matière de sanctions contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, a dit la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki.

Elle a lourdement insisté, lors de sa conférence de presse quotidienne, sur "les circonstances très différentes" pour les Américains et les Européens en matière d'hydrocarbures russes - les premiers en importent peu, quand les seconds en sont, pour certains pays, très dépendants.

Jen Psaki a précisé que Joe Biden n'avait "pas pris de décision à ce stade" concernant une action unilatérale des Etats-Unis eux-mêmes, au moment où des parlementaires de la majorité démocrate et de l'opposition républicaine préparent un projet d'embargo sur les importations de pétrole russe.

La Maison Blanche se montre très soucieuse de ne pas fissurer plus que nécessaire la cohésion quasiment parfaite montrée jusqu'ici par les Occidentaux en matière de sanctions économiques contre la Russie.

La question des hydrocarbures russes a été, selon l'exécutif américain, évoquée lors d'une vidéoconférence lundi entre Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Pétrole: la Russie avertit de «conséquences catastrophiques» pour le marché en cas d'embargo

La Russie est "préoccupée" par les discussions sur un éventuel embargo sur son pétrole, qui "sapent les fondements du marché, créent des incertitudes et aboutissent à un préjudice important pour les consommateurs", selon M. Novak.

Après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance des territoires séparatistes de l'Est ukrainien en février, les Occidentaux ont également gelé le gazoduc Nord Stream II reliant la Russie à l'Allemagne.

Les quatre dirigeants sont "déterminés à continuer d'augmenter le coût" infligé à la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine, selon un communiqué publié par la Maison Blanche.

Le communiqué français évoque lui "leur détermination à renforcer les sanctions" à l'encontre de la Russie et du Bélarus, tandis que celui des Britanniques promet de "continuer à faire pression sur la Russie".

Seul le communiqué publié par Berlin n'aborde pas du tout la question des sanctions, insistant surtout sur les "nouvelles possibilités d'aide humanitaire pour l'Ukraine" qui ont également été discutées.

Lundi, Olaf Scholz a fait savoir que les importations d'énergie fossile en provenance de Russie étaient "essentielles" pour la "vie quotidienne des citoyens" en Europe, et a assuré que l'approvisionnement du continent ne pouvait être assuré autrement à ce stade.

Joe Biden, lui, est soumis à une pression politique intense pour couper cette source de revenus essentielle au régime de Vladimir Poutine.

Quel serait l'impact d'un arrêt des importations américaines de pétrole russe ?

La pression monte sur le gouvernement Biden pour décréter un embargo sur les importations de pétrole russe aux Etats-Unis, une décision qui priverait le marché américain de plusieurs centaines de millions de barils par an et le contraindrait à trouver d'urgence une offre de substitution, chez lui ou plus probablement ailleurs.

Environ 30% des besoins de l'Europe en pétrole sont assurés par la Russie, contre 8% seulement pour les Etats-Unis. Lundi, le chancelier allemand Olaf Scholz a marqué son désaccord avec un éventuel embargo, estimant que l'approvisionnement de l'Europe "ne (pouvait) pas être assuré autrement pour le moment". 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com