A Paris, la mode est grave et protectrice en temps de guerre

Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection Louis Vuitton automne-hiver 2022-2023, dans le cadre de la Paris Womenswear Fashion Week au musée d'Orsay à Paris, le 7 mars 2022. (AFP)
Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection Louis Vuitton automne-hiver 2022-2023, dans le cadre de la Paris Womenswear Fashion Week au musée d'Orsay à Paris, le 7 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 08 mars 2022

A Paris, la mode est grave et protectrice en temps de guerre

  • La semaine du prêt-à-porter féminin qui s'achève mardi était pensée comme «une sorte de retrouvailles» mais il était impossible de «fêter» cela sur fond d'invasion de l'Ukraine
  • «Le monde est grave depuis un moment, la mode a largement intégré les sentiments de sérieux (...). Elle s'imprègne de l'odeur du temps», déclare l'historien de la mode Olivier Saillard

PARIS: Des tenues évoquant des gilets pare-balles, couleurs sombres, scénographies de défilés graves: certains ont dit que la mode perdait son "droit d'exister" pendant la guerre mais la Fashion week de Paris n'a pas sonné faux, voire a révélé des éléments prophétiques.


Après deux ans marqués par la Covid, la semaine du prêt-à-porter féminin qui s'achève mardi était pensée comme "une sorte de retrouvailles" mais il était impossible de "fêter" cela sur fond d'invasion de l'Ukraine, a déclaré le président de la Fédération de la mode, Ralph Toledano. Il avait appelé dès le premier jour à vivre les défilés "dans la gravité".


Et la mode a répondu présente. Bien que conçues plusieurs mois auparavant, nombre des collections abondent en pièces "protectrices" et l'esthétique des shows est tout sauf optimiste. 

«Odeur du temps»

"Le monde est grave depuis un moment, la mode a largement intégré les sentiments de sérieux (...). Elle s'imprègne de l'odeur du temps", déclare l'historien de la mode Olivier Saillard. 


"Il y a avait une tenue tout-terrain chez Dior, assez à-propos, comme prémonitoire", ajoute-t-il.


Chez Dior, des airbags se portent en corset ou en gilet, une petite robe grise évoque les armures et des protections couvrent les épaules et chevilles.

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Chez Dior, des airbags se portent en corset ou en gilet, une petite robe grise évoque les armures et des protections couvrent les épaules et chevilles. (AFP)


"Il y a beaucoup de réflexion. Comment, en ces temps difficiles, associer la beauté, l'esthétique et la protection ?", explique à l'AFP la styliste italienne de Dior femme, Maria Grazia Chiuri. La guerre en Ukraine "est beaucoup plus proche de nous. Mais le monde était déjà en guerre. La Covid, c'était une autre guerre (...), nous avons vécu des mois extrêmement difficiles". 


Balmain aussi a présenté des corsets rembourrés, des hauts ressemblant à des gilets pare-balles futuristes et boucliers dorés.


"Ma collection peut sembler inspirée par les gros titres anxiogènes. (...) Mais, bien sûr, une réaction aussi rapide n'aurait jamais été possible", nuance le styliste de Balmain, Olivier Rousteing. 


Le Belge Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent, a pour la première fois rompu avec son esthétique "sexy glam" pour livrer un défilé poétique au pied de la tour Eiffel "qui suggère un moment de réflexion".  


Du noir, des robes longues, tailleurs smoking-pantalon et somptueux manteaux en fausse fourrure: la provocation n'a plus sa place. 


Chez le Japonais Yohji Yamamoto, certains looks recouvrant des pieds à la tête, avec plusieurs couches de tissus drapés ou rembourrés, ressemblent à des tentes. 

L'Américain Rick Owens, maître des défilés apocalyptiques, a présenté un show accompagné de la symphonie N.5 de Gustav Mahler, créant un moment onirique et solennel. 

Dans un épais brouillard se détachaient les silhouettes de longues robes à la traine grise scintillante et de grosses doudounes.

"Le thème de la protection était bien présent cette semaine – comme les énormes manteaux enveloppants et rembourrés chez Rick Owens dans lesquels on se sent protégé, réconforté... C'était la même chose à Londres" (mi-février), commente à l'AFP Dana Thomas, journaliste américaine et autrice de "Fashionopolis".

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Un mannequin présente une création pour le défilé de la collection Balmain automne-hiver 2022-2023 lors de la Paris Womenswear Fashion Week à Paris, le 2 mars 2022. (AFP)


Poème et chanson 

La mode anticipe-t-elle les soubresauts de l'Histoire ? C'est la question posée par Benjamin Simmenauer, professeur à l'Institut français de la mode, dans un billet publié par le quotidien français Libération.

"Il est vrai que la mode anticipe souvent ses états futurs et nous renseigne sur une époque donnée", écrit-il. 

Le défilé de Balenciaga imaginé par Demna, le créateur géorgien lui-même réfugié d'une guerre avec la Russie, était une déclaration d'amour et de soutien à l'Ukraine, avec un poème récité en ukrainien pendant le défilé, des T-shirts aux couleurs de l'Ukraine posés sur chaque siège et une note expliquant que la mode perdait "son droit d'exister" pendant la guerre.

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Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection Louis Vuitton automne-hiver 2022-2023, dans le cadre de la Paris Womenswear Fashion Week au musée d'Orsay à Paris, le 7 mars 2022. (AFP)

Les mannequins ont marché sur la neige bravant le vent, certains à moitié dénudés, évoquant les réfugiés qui fuient la guerre.  

Chez Vuitton, le dernier look - un T-shirt à larges rayures sur une robe à fleurs fluide - est en bleu et jaune, couleurs de l'Ukraine. Une façon subtile d'inscrire le show dans le contexte. 

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Un mannequin présente une création lors du défilé Off-White de la collection prêt-à-porter femme automne-hiver 2022-2023 à Paris, le 28 février 2022. (AFP)

Stella McCartney a ouvert son défilé sur un discours du président américain John Fitzgerald Kennedy ("nous ferons également notre part pour construire un monde de paix") et clôturé avec la chanson de John Lennon/Yoko Ono "Give Peace a Chance". 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.