Levée du statut de détenu signalé de Colonna, nouvelles manifestations en Corse

Des manifestants lancent des pierres et des fusées éclairantes en direction des forces de l'ordre lors d'une manifestation de soutien à Yvan Colonna qui a été agressé par un codétenu à la prison d'Arles, à Ajaccio, en Corse, le 8 mars 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants lancent des pierres et des fusées éclairantes en direction des forces de l'ordre lors d'une manifestation de soutien à Yvan Colonna qui a été agressé par un codétenu à la prison d'Arles, à Ajaccio, en Corse, le 8 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

Levée du statut de détenu signalé de Colonna, nouvelles manifestations en Corse

  • La décision de levée apparaît comme un geste symbolique et d'apaisement
  • Mais la famille et certains militants nationalistes se sont insurgé contre une décision jugée trop tardive

AJACCIO : Le Premier ministre Jean Castex a levé mardi le statut de "détenu particulièrement signalé" du militant indépendantiste Yvan Colonna, près d'une semaine après son agression en prison qui a suscité de nombreuses manifestations de colère en Corse.

Cette décision "se fonde sur la particulière gravité de la situation de santé" d'Yvan Colonna, toujours entre la vie et la mort dans un hôpital marseillais après une tentative d'étranglement et d'étouffement par un codétenu à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), a indiqué Matignon dans un communiqué.

Ce statut, qui empêchait son rapprochement vers une prison corse, était contesté depuis des années par le militant indépendantiste, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.

La décision de levée apparaît comme un geste symbolique et d'apaisement, selon une source gouvernementale.

Mais la famille et certains militants nationalistes se sont insurgé contre une décision jugée trop tardive.

"Appel de l’administration pénitentiaire à 20h32 sur mon mobile pour m’informer de la radiation du statut de DPS d’Yvan Colonna compte tenu de son état de santé qui fait disparaître le risque d'évasion et reconsidérer sa dangerosité. Les mots nous manquent", a tweetté l'un de ses avocats, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci.

"Ce soir, un palier supplémentaire de la vengeance d'Etat: la levée de DPS pour un homme cloué sur un lit d'hôpital après une tentative d'assassinat", a pour sa part tweeté la soeur d'Yvan Colonna.

"C’était avant qu’il fallait le faire comme ça il aurait pu rentrer chez lui, finir sa peine sur sa terre. Il est trop tard et l’argumentation est à vomir", a réagi mardi soir Vannina Angelini Buresi, ancienne élue du parti indépendantiste Corsica Libéra à l'Assemblée de Corse, interrogée par l'AFP, en marge d'une nouvelle manifestation à Ajaccio.

La Ligue des droits de l'homme de Corse avait demandé dans la journée des "signes d’apaisement", en faisant référence aussi aux demandes de rapprochement de deux autres membres du commando qui a tué le préfet Erignac, un rapprochement déjà réclamé par plusieurs députés de tous bords politiques. 

A Paris, les députés ont annoncé qu'ils auditionneraient de hauts responsables de l'Administration pénitentiaire "sur les conditions de surveillance" d'Yvan Colonna.

En Corse, où les nationalistes et la famille d'Yvan Colonna accusent l'Etat d'une "responsabilité accablante", la journée a débuté mardi à Ajaccio par le défilé de plusieurs centaines de lycéens dénonçant un "Etat français assassin".

Blessés légers 

En fin de matinée, des heurts ont éclaté devant la préfecture et à proximité, des groupes de protestataires jetant divers projectiles et bombes agricoles (artisanales) en direction des forces de l'ordre, une agitation cantonnée à ce quartier. les incidents ont pris fin vers 22H00.

"Pour l'instant nous sommes à neuf blessés comptabilisés dont deux forces de l'ordre", a indiqué en début de soirée à l'AFP Nicolas Septe, procureur de la République à Ajaccio, précisant qu'il s'agissait de blessés légers.

Les six manifestants ont été touchés par des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD), a-t-il ajouté. "Il s'agit de tirs en réplique notamment à des jets de cocktails molotov sur la préfecture", a ajouté le procureur.

A Bastia, des heurts ont débuté vers 16H30 devant la préfecture avec des jets de projectiles sur les forces de l'ordre et ils ont fait un "blessé léger chez un CRS", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Bastia Arnaud Viornery. Des heurts avaient déjà eu lieu lundi.

Dès le 2 mars, jour de l'agression d'Yvan Colonna, des manifestants avaient brûlé des poubelles devant la préfecture d'Ajaccio.

Dimanche, une manifestation à Corte (Haute-Corse) qui avait réuni 4.200 personnes selon les autorités, 15.000 selon les organisateurs, s'était terminée par des heurts qui avaient fait une vingtaine de blessés légers.

Mardi, le Conseil exécutif de Corse a estimé que la mobilisation en Corse "doit se poursuivre" mais a appelé "les jeunes corses à ne prendre aucun risque", a tweeté son président Gilles Simeoni.

"Il demande aux forces de l’ordre de cesser sans délai l'utilisation de moyens dangereux", a-t-il insisté.

A Corte, le conseil d'administration de l'université de Corse, bloquée depuis jeudi, a elle demandé "solennellement la libération de tous les prisonniers politiques corses".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.