Omar Abdelaziz: un loyaliste de Daech dissimulé derrière l'asile politique

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Publié le Samedi 10 octobre 2020

Omar Abdelaziz: un loyaliste de Daech dissimulé derrière l'asile politique

  • Abdelaziz est actif sur les réseaux sociaux – en particulier sur Twitter – où il a exprimé son soutien aux groupes terroristes en Syrie et en Irak
  • À certains moments, cet homme de 30 ans soutiendrait l'extrémisme islamique sur ses comptes Twitter et YouTube et, à d’autres, il serait un libéral à l’esprit ouvert soutenant la coexistence sur les médias occidentaux

RIYAD: Omar Abdelaziz, jeune Saoudien de 30 ans, a beau prétendre qu’il a l’esprit ouvert et qu’il est partisan de la coexistence, ses propos sont clairement dirigés et n’ont rien de neutres…

Il déclare avec aplomb dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux: «Permettez-moi d'énumérer quelques faits et informations étonnants sur Daech. Cela vous choquera, mais je vous demande un peu de patience. Que cela nous plaise ou non, ce sont des faits et des chiffres»,

«Le territoire contrôlé par Daech est l'un des plus sûrs de Syrie et d'Irak! Savez-vous pourquoi? Parce qu'il n'y a ni vol, ni viol, ni harcèlement, et que quiconque est arrêté (commettant l'un de ces actes) sera exécuté! Demandez à n'importe quel Syrien ou Irakien…»

Ses louanges pour l'organisation extrémiste responsable de la mort d'au moins 1 200 personnes en dehors de la Syrie et de l'Irak se poursuivent. «La zone sous le régime de Daech est aujourd'hui plus grande que la Grande-Bretagne, les Émirats arabes unis, la Jordanie, la Syrie, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, le Liban et la Palestine.»

En plus, l'hospitalisation est gratuite pour toute personne vivant sous le régime de Daech. Les gens peuvent recevoir des soins, manger, boire et vivre gratuitement. Nous devons également reconnaître une chose… Daech compte parmi vous de nombreux partisans. Regardez autour de vous et vous trouverez des personnes qui soutiennent Daech. Ne le niez pas!», ajoute-t-il.

Découvrez ce que l'extrémiste saoudien a dit sur notre site web: Prédicateurs de Haine

Abdelaziz est né en 1991, à Djeddah, ville côtière d’Arabie saoudite. Après avoir terminé ses études, il s'est rendu à Montréal en 2009 pour étudier à l’université grâce à une bourse saoudienne entièrement financée. Peu de temps après le début du Printemps arabe au Moyen-Orient, Abdelaziz est devenu de plus en plus actif sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, où il a exprimé son soutien aux groupes terroristes en Syrie et en Irak, en particulier à Daech.

Les autorités saoudiennes ont eu vent de son soutien et ont annulé sa bourse d'études supérieures en 2013, exigeant son retour dans le Royaume. Abdelaziz a alors demandé l'asile au Canada en 2014, ce qui lui a permis de se protéger, lui et ses opinions, via le couvert d’opposant politique au royaume saoudien. En réalité, ses opinions extrémistes sont évidentes à travers sa rhétorique sur les plates-formes des réseaux sociaux arabes, ainsi que sur Twitter.

«Le Saoudien Omar Abdelaziz a essayé d'exporter sa haine contre tout ce qui est modéré, et son soutien à tout ce qui est extrémiste malgré ses efforts pour s’en défendre et convaincre de son statut d’opposant politique», a déclaré à Arab News l'expert en extrémisme, Dr. Hani Nasira.

«Il défend parfois Daech tout en reconnaissant sa brutalité et justifie l'attaque contre des cibles occidentales par Al-Qaïda au Yémen, en Irak et ailleurs.»

Les opinions inconstantes d’Abdelaziz sont évidentes en ligne. À certains moments, cet homme de 30 ans soutiendrait l'extrémisme islamique sur ses comptes Twitter et YouTube et, à d’autres, il serait un libéral à l’esprit ouvert soutenant la coexistence sur les médias occidentaux.

Dans une vidéo publiée en ligne, faisant allusion à ceux qui sont partis pour rejoindre Daech, il déclare: «Bien que je sois en désaccord de pensée et d'idéologie avec beaucoup de ceux qui sont présents là-bas, je crois qu'une personne qui a quitté sa famille, son argent, sa femme, et qui s’est sacrifié, est un héros. Nous, nous  échappons à la prison, craignant d'être arrêtés alors que cette personne est allée faire face aux balles et aux bombes. N’oubliez pas qui vous êtes et de qui vous parlez!»

Abdelaziz utilise son statut pour appeler les jeunes d'Arabie saoudite à migrer, s'opposant à la décision du gouvernement qui l’interdit par crainte qu'ils ne rejoignent les rangs de groupes extrémistes.

«Omar Abdelaziz bénit et se réjouit de l'incrédulité de Daech à l’égard de la patrie et du patriotisme, et exprime sa joie du fait que ses membres aient déchiré leurs passeports dans une célèbre vidéo mettant en vedette l'extrémiste de Daech, Othman al-Nazih al-Asiri, aujourd’hui décédé. Il considère qu’il s’agit d’acte légitime qu'il recommande et qu’il apprécie en raison de son hostilité envers l'Arabie saoudite et son régime », déclare Nasira.

Dans d'autres tweets, le jeune homme de 29 ans exprime son soutien au mouvement palestinien Hamas, une branche militaire des Frères musulmans, en particulier pendant le Printemps arabe.

Le 27 juin 2017, il a répondu à un tweet désormais supprimé qui disait : «Pourquoi est-il permis pour vous de prendre des armes aux États-Unis et à la Russie criminels, alors que la même chose est interdite pour le Hamas, qui est obligé de prendre les armes de l'Iran criminel?»

Ce tweet est paru trois ans après qu'Abdelaziz a obtenu l'asile du Canada, un pays qui considère le Hamas comme un groupe terroriste depuis 2002.

Omar Abdelaziz, qui se présente comme un membre d'une opposition politique dont le but est de parvenir à la démocratie, s’est présenté récemment comme porte-parole d'un parti qu'il a lancé avec un groupe d'autres personnes appelé le «Parti de l'Assemblée nationale». Le parti appelle à la démocratie, ce que les organisations djihadistes soutenues par Omar Abdelaziz qualifient de «blasphème».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk