Ukraine: indignation après le bombardement d'un hôpital pour enfants

Le gouvernement russe n'a pas nié l'attaque, mais a affirmé que des "bataillons nationalistes" ukrainiens utilisaient l'hôpital comme base de tirs. (Photo, AFP / Police nationale ukrainienne)
Le gouvernement russe n'a pas nié l'attaque, mais a affirmé que des "bataillons nationalistes" ukrainiens utilisaient l'hôpital comme base de tirs. (Photo, AFP / Police nationale ukrainienne)
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Publié le Jeudi 10 mars 2022

Ukraine: indignation après le bombardement d'un hôpital pour enfants

  • Cette attaque, qui a fait 17 blessés, est intervenue à la veille des discussions, jeudi en Turquie, entre les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères
  • Le bombardement s'est produit alors que des femmes étaient en train d'accoucher dans l'hôpital, qui venait d'être ré-équipé

KIEV : "Barbare", "immoral", "crime de guerre": le bombardement d'un hôpital pédiatrique par les forces russes dans la ville assiégée de Marioupol a provoqué l'indignation des autorités ukrainiennes et des Occidentaux, alors que l'armée russe se rapprochait jeudi de Kiev, selon l'état-major ukrainien.

Cette attaque, qui a fait 17 blessés, est intervenue à la veille des discussions, jeudi en Turquie, entre les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, leur premier face-à-face depuis le début de l'offensive russe en Ukraine il y a deux semaines.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a condamné un "crime de guerre", a partagé des vidéos montrant la destruction - après un raid aérien - de l'établissement, qui abritait une maternité et un hôtal pédiatrique, à Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est). On peut voir l'intérieur de bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des morceaux de verre jonchant le sol.

La Maison Blanche a de son côté dénoncé un usage "barbare" de la force contre des civils, et le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié le bombardement d'"immoral".

"Il n'y a aucun enfant" parmi les blessés et "aucun mort", selon un bilan fourni par les autorités locales.

Le bombardement s'est produit alors que des femmes étaient en train d'accoucher dans l'hôpital, qui venait d'être ré-équipé, a indiqué un membre de l'administration militaire de la région de Donetsk.

Le gouvernement russe n'a pas nié l'attaque, mais a affirmé que des "bataillons nationalistes" ukrainiens utilisaient l'hôpital comme base de tirs.

Les neuf jours de siège de Marioupol ont déjà fait 1 207 morts, a affirmé mercredi soir la mairie. 

Dans son dernier bilan mercredi, l'ONU a estimé que 516 civils ont été tués et plus de 800 blessés en Ukraine depuis le début de l'invasion, qui a jeté sur les routes de l'exil plus de deux millions de réfugiés.

Encercler Kiev

Dans un point sur la situation à minuit locale (22H GMT mercredi), l'Etat major ukrainien a indiqué que les forces russes poursuivaient leur "opération offensive" pour encercler Kiev, tout en attaquant sur d'autres fronts les villes d'Izioum, de Petrovske, de Hrouchouvakha, de Soumy, d'Okhtyrka, ou dans les régions de Donetsk et Zaparojie.

Des colonnes de chars russes ne se trouvaient plus mercredi qu’à une quinzaine de kilomètres, à proximité de Brovary. A 30 km de cette localité, des combats ont également eu lieu près de Rusaniv, ont dit à l’AFP des soldats ukrainiens. 

"Les colonnes de chars russes ont pris hier deux villages à quelques kilomètres. Ils tirent pour effrayer les gens et les forcer à rester chez eux, volent ce qu'ils peuvent pour se ravitailler et s'installent au milieu des habitants, pour ne pas que les forces ukrainiennes les bombardent", a raconté à l’AFP Volodymyr, qui habite non loin de Brovary.

Le chef de l'administration militaire de la région de Soumy, Dmytro Jivitsky a indiqué jeudi que deux femmes et un garçon de 13 ans venaient d'être tués lors d'un bombardement nocturne à Velyka Pysarivka. Il a aussi annoncé que trois couloirs humanitaires, avec au point de départ différent, devraient ouvrir jeudi pour évacuer des habitants de la région vers la ville de Poltava. 

La Russie et l'Ukraine se sont entendues mercredi sur des cessez-le-feu pour permettre d'établir des couloirs humanitaires autour de zones durement frappées ces derniers jours par les combats, qui ont obligé les civils à rester parfois des jours cachés dans des caves. 

Au moins 35 000 civils ont été évacués mercredi de Soumy, d'Enerhodar et de zones proches de la capitale Kiev, a annoncé le président Zelensky mercredi soir.

Plusieurs couloirs étaient également prévus afin de laisser se replier, vers Kiev, les habitants de villes à l'ouest de la capitale.

Attal dénonce des frappes «inhumaines et lâches»

PARIS : Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a dénoncé jeudi des frappes "inhumaines et lâches" après le bombardement mercredi d'un hôpital pour enfants par les forces russes dans la ville assiégée de Marioupol en Ukraine.

"Je veux le dire au nom du gouvernement français: les frappes de la Russie contre l'hôpital pédiatrique de Marioupol sont inhumaines et lâches. Ce sont des femmes, des enfants, des soignants qui ont été ciblés, c'est inqualifiable et nous appelons à nouveau au cessez-le-feu", a déclaré M. Attal sur RTL.

Pour le porte-parole du gouvernement français, le sommet de l'Union européenne qui se réunit jeudi et vendredi à Versailles, et avait été annoncé dès décembre, "tombe à point nommé". "On veut toujours aller plus loin dans les sanctions (contre la Russie, NDLR) et on veut aussi se préparer à tous les scénarios en étant plus indépendants. Ca va animer les discussions entre les chefs d'État et de gouvernement", a-t-il indiqué.

"Ce qui va être travaillé notamment dans ce sommet, c'est comment est-ce qu'on arrête d'être dépendants de la Russie pour se chauffer, pour se déplacer", a-t-il précisé, soulignant qu'"on n'est pas libre sous perfusion et on l'est encore moins sous perfusion d'un État autoritaire comme la Russie".

Pourparlers

Jeudi, Serguei Lavrov et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba seront reçus par le ministre turc Mevlut Cavusoglu à Antalya (sud), station balnéaire prisée des touristes russes.

Mercredi, M. Kuleba a assuré dans une vidéo sur Facebook qu'il ferait tout pour que les "pourparlers (soient) les plus efficaces possible" tout en confiant avoir des "attentes limitées".

"Je n'ai pas grand espoir mais nous ferons tout pour en retirer le maximum", a-t-il dit, affirmant que "tout dépendra des instructions que Lavrov aura reçues avant ces discussions".

Antalya constitue la première sortie de M. Lavrov hors de Russie, de plus en plus isolée par les sanctions occidentales qui la visent, depuis le début de la guerre le 24 février.

«Assistance militaire»

Les élus amércains de la Chambre des représentants ont adopté mercredi soir un nouveau budget fédéral américain qui comprend une enveloppe de près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne.

Le texte, qui comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des livraisons d'armes et de munitions pour Kiev, doit désormais être voté au Sénat.

Le FMI a également approuvé mercredi une aide d'urgence d'un montant de 1,4 milliard de dollars en faveur de l'Ukraine.

Washington a définitivement rejeté mercredi la proposition de la Pologne de livrer à l'armée américaine ses avions Mig-29 pour qu'ils soient ensuite remis à l'Ukraine, jugeant l'offre de Varsovie "risquée" et susceptible de provoquer une escalade russe.

Depuis le début, les Américains et leurs alliés s'efforcent d'aider l'Ukraine tout en évitant l'implication directe des Etats membres de l'Alliance.  

Après deux semaines de conflit, les sanctions occidentales font parallèlement de plus en plus sentir leurs effets en Russie, tandis qu'un nombre croissant d'entreprises se désengageant du pays après l'invasion russe de l'Ukraine.

Derniers en date, les géants japonais du jeu vidéo Sony et Nintendo ont annoncé la suspension de leurs expéditions à destination de la Russie.


Un homme inculpé du meurtre de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, à Cambridge

Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
Les agents qui ont répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim (photo), âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après. (Document de la police du Cambridgeshire)
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  • Un homme a été inculpé de meurtre lundi en relation avec la mort vendredi de Mohammed Al-Qasim, 20 ans, dans la ville anglaise de Cambridge
  • La police considère l'attaque contre le citoyen saoudien, qui effectuait un stage de 10 semaines dans une école de langues de la ville, comme une "attaque non provoquée"

LONDRES : L'ambassade saoudienne à Londres a déclaré lundi qu'elle se coordonnait avec les autorités britanniques pour découvrir toutes les circonstances d'un incident survenu dans la ville anglaise de Cambridge, au cours duquel un citoyen saoudien a été mortellement poignardé.

Des agents ayant répondu à des rapports de violence dans le quartier Mill Park de la ville peu avant minuit vendredi ont trouvé Mohammed Al-Qasim, âgé de 20 ans, grièvement blessé. Il est décédé sur place peu après.

Une autopsie doit être pratiquée mardi.

Chas Corrigan, 21 ans, originaire de Cambridge, a été inculpé de meurtre et de possession d'un couteau dans un lieu public et a comparu lundi devant le tribunal de première instance de Peterborough, a indiqué la police du Cambridgeshire.

Il a été placé en détention provisoire jusqu'à une audience à la Cambridge Crown Court mercredi.

Un homme de 50 ans, également originaire de la ville, qui a été arrêté parce qu'il était soupçonné d'avoir aidé un délinquant, est toujours en détention, a ajouté la police.

L'incident est traité comme une "attaque non provoquée", a également déclaré la police lundi. Al-Qasim étudiait dans une école de langues de la ville dans le cadre d'un stage de 10 semaines, ont-ils ajouté.

L'ambassade saoudienne a déclaré qu'elle suivait l'affaire de l'agression d'un citoyen saoudien qui a entraîné sa mort, et qu'elle restait en contact avec les agences britanniques pour découvrir toutes les circonstances de l'incident et faciliter le rapatriement du corps de la victime en Arabie saoudite.

"L'ambassade et l'ensemble de son personnel présentent leurs sincères condoléances et leur sympathie à la famille du défunt", ajoute le communiqué.

Dans un communiqué, la famille d'Al-Qasim a déclaré qu'il s'agissait d'un "jeune homme débordant d'enthousiasme, de chevalerie et de courage".

La famille a poursuivi : "Il était un fils dévoué, un frère aimant et le chef de la famille en esprit et non en apparence. Il était joyeux, chevaleresque, au cœur pur, prompt à donner et passionné par les autres. Au fil du temps, il est devenu le charisme de la famille, laissant derrière lui un héritage inoubliable à chaque rassemblement. Il était le soutien de son père, son compagnon familier et l'assistant de ses oncles et de ses oncles maternels. Il était la personne la plus compatissante qui ait jamais visité le cœur d'une mère et la plus proche de l'étreinte de ses sœurs".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Attaques contre des sites nucléaires: Washington doit rendre des comptes, juge Téhéran

Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
Les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. (AFP)
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  • « En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï
  • Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

TEHERAN : Un haut responsable a déclaré lundi que Téhéran attendait des États-Unis, en cas de reprise des négociations, qu'ils rendent des comptes et versent des dédommagements pour leurs attaques sur des sites nucléaires iraniens, tout en excluant des pourparlers directs avec Washington.

En juin, Israël avait lancé une offensive sans précédent contre l'Iran, notamment contre ses infrastructures nucléaires. Les États-Unis étaient intervenus en bombardant des sites nucléaires iraniens.

« En cas de négociations potentielles, l'un des sujets à l'ordre du jour concernera la nécessité de demander des comptes aux États-Unis et de réclamer des dédommagements pour l'agression militaire contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran », a indiqué en conférence de presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Interrogé sur l'éventualité de pourparlers directs, il a répondu : « non ».

Washington avait déjà qualifié de « ridicule » la demande de compensations attendues par Téhéran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque contre l'Iran, bombardant pendant plusieurs jours des sites militaires et nucléaires, ainsi que des zones habitées, faisant plus de 1 000 morts.

Les représailles iraniennes ont fait 29 morts en Israël.

Téhéran et Washington étaient engagés dans des négociations en vue de conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien lorsque l'offensive a été lancée, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.

Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.

Après la guerre, l'Iran a officiellement suspendu toute coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estimant que cette agence de l'ONU avait une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes israéliennes.

Lundi, M. Baghaï a déclaré que l'Iran restait engagé par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tout en critiquant « l'approche politisée et non professionnelle » de l'AIEA.

Le directeur adjoint de l'agence est attendu en Iran « dans moins de dix jours », a précisé le porte-parole. En juillet, son pays s'était dit prêt à reprendre la coopération avec l'AIEA sous « une nouvelle forme ».

Face à la politique d'enrichissement d'uranium de l'Iran, les pays occidentaux menacent Téhéran d'activer un mécanisme permettant de réimposer des sanctions internationales.


En Israël, d'anciens généraux et des maîtres-espions réclament "l'arrêt de la guerre à Gaza"

Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
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  • « Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
  • « Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

JERUSALEM : Près de 600 anciens responsables de l'appareil sécuritaire israélien, notamment du Mossad et du Shin Bet, ont appelé le président américain, Donald Trump, à faire pression sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi ramener « les otages chez eux ».

« Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.

« Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

« Cette guerre a commencé comme une guerre juste, une guerre défensive. Mais une fois tous ses objectifs militaires atteints et une brillante victoire militaire contre tous nos ennemis, elle a cessé d'être une guerre juste. Elle conduit l'État d'Israël à perdre sa sécurité et son identité », estime M. Ayalon. 

Parmi les signataires de la lettre et les personnes apparaissant dans la vidéo, on compte trois anciens patrons du Mossad (le service de renseignement extérieur) : Tamir Pardo, Efraim Halevy et Danny Yatom, cinq ex-dirigeants du Shin Bet (Nadav Argaman, Yoram Cohen, Ami Ayalon, Yaakov Peri et Carmi Gilon), ainsi que trois ex-chefs d'état-major : Ehud Barak, Moshe Bogie Yaalon et Dan Halutz.

« Chacune de ces personnes a siégé aux réunions du cabinet, opéré dans les cercles les plus confidentiels et participé à tous les processus de prise de décision les plus sensibles et les plus délicats », souligne la voix off de la vidéo diffusée sur X par la radio de l'armée.

À eux seuls, et « ensemble, ils ont plus de mille ans d'expérience en matière de sécurité nationale et de diplomatie », souligne-t-elle. 

« Au bord de la défaite »

« Au nom de CIS, le plus grand groupe d'anciens généraux israéliens de l'armée, du Mossad, du Shin Bet, de la police et des services diplomatiques équivalents, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l'avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également », plaident-ils auprès de Donald Trump.

« Tsahal (l'armée israélienne) a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être réalisés par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas », estiment les membres du CIS. « Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux. »

« Nous considérons, en tant que professionnels, que le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël, et notre expérience nous indique qu'Israël dispose de tout ce qu'il faut pour gérer ses capacités résiduelles de terreur, à distance ou autrement », estiment-ils.

« Traquer les derniers hauts responsables du Hamas peut se faire plus tard, mais les otages ne peuvent pas attendre. »

« Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à guider le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction », ajoutent les signataires, qui poursuivent : « Mettre fin à la guerre, ramener les otages, arrêter les souffrances et former une coalition régionale et internationale qui aide l'Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie perverse. »

« Nous sommes au bord de la défaite », commente dans la vidéo l'ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo. « Ce dont le monde est témoin aujourd'hui, c'est ce que nous avons fait », déplore-t-il à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé.

« Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a depuis longtemps compris qu'il ne reflète pas la réalité. »

« Nous avons un gouvernement que les zélotes messianiques ont entraîné dans une direction irrationnelle », estime pour sa part Yoram Cohen (Shin Bet). « Ils sont une minorité (…) mais le problème est que la minorité contrôle la politique. »