Aramco à nouveau classée comme la marque la plus valorisée du Moyen-Orient

La marque Aramco représente désormais presque autant de valeur que les cinq entreprises qui la suivent dans le classement. (Fichier/Shutterstock)
La marque Aramco représente désormais presque autant de valeur que les cinq entreprises qui la suivent dans le classement. (Fichier/Shutterstock)
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Publié le Jeudi 10 mars 2022

Aramco à nouveau classée comme la marque la plus valorisée du Moyen-Orient

La marque Aramco représente désormais presque autant de valeur que les cinq entreprises qui la suivent dans le classement. (Fichier/Shutterstock)
  • La marque Aramco représente désormais presque autant de valeur que les cinq entreprises qui la suivent dans le classement
  • Aramco est la seule entreprise arabe à figurer dans le top 100 des 500  marques les plus importantes du monde 

DUBAΪ: Le géant du pétrole et du gaz Aramco a une fois de plus été reconnue comme la marque qui a le plus de valeur en Arabie saoudite et au Moyen-Orient, avec une augmentation remarquable de 16% et 43,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro): c’est ce que rapporte une importante société de conseil en évaluation. 

Selon le dernier rapport de Brand Finance, Brand Finance Middle East 150, cela signifie que la marque Aramco représente désormais presque autant de valeur que les cinq entreprises qui la suivent dans le classement. 

Elle est également la seule entreprise arabe à figurer dans le top 100 des 500 marques les plus importantes du monde, selon le rapport. 

Après une période difficile pour le secteur pétrolier et gazier au début de la pandémie de Covid-19, les prix du pétrole ont rebondi en 2021, soutenus par la crise du gaz naturel, qui a vu les entreprises se tourner vers les produits bruts. 

En raison de l'augmentation de la demande, les bénéfices d'Aramco au troisième trimestre ont plus que triplé par rapport à l'année précédente, ce qui a contribué à porter sa valorisation boursière à 2 000 milliards de dollars. Dans un geste qui reflète sa croissance et ses perspectives optimistes, Aramco a annoncé son intention d'augmenter sa capacité de production de 12 millions à 13 millions de barils par jour d'ici à 2027. 

La société a continué à investir massivement dans la marque, notamment pour soutenir ses activités principales, par le biais d'une campagne mondiale et d'investissements dans des sports tels que la Formule 1 et le golf. 

Abu Dhabi National Oil Company a conservé sa position de marque la plus valorisée des Émirats arabes unis et de deuxième marque la plus valorisée de la région du Moyen-Orient. Sa valeur de marque a augmenté de 19% pour atteindre 12,8 milliards de dollars. 

Ma'aden a gardé sa position de marque de mines, de métaux et de minéraux la plus importante en Arabie saoudite et dans l'ensemble du Moyen-Orient. Avec une augmentation de 69% de sa valeur à 503 millions de dollars, elle est également la marque qui a connu la croissance la plus rapide cette année au Moyen-Orient. 

Etisalat se positionne comme la marque la plus forte au Moyen-Orient, ainsi que la firme de télécommunications la plus forte au niveau mondial, d’après le classement Telecoms 150 de Brand Finance pour 2022. 

Etisalat, qui a récemment annoncé une nouvelle identité e&, a vu la valeur de sa marque augmenter de 18% cette année pour atteindre 10,1 milliards de dollars, ce qui en fait la marque de télécommunications la plus influente du monde et la marque la plus forte, tous secteurs confondus, au Moyen-Orient et en Afrique. 

Dans tout le Moyen-Orient, nous constatons un fort rebond des marques «physiques» après la pandémie, et les firmes saoudiennes en profitent», explique Andrew Campbell, directeur général de Brand Finance Middle East, à Arab News

Il ajoute: «Sabic est la marque de produits chimiques qui a le plus de valeur, Almarai est la marque alimentaire qui a le plus de valeur, Ma'aden est la marque minière qui a le plus de valeur, Aramco est de loin la marque de pétrole et de gaz qui a le plus de valeur, et STC [Saudi Telecom Company, NDLR] est la marque de télécommunications qui a le plus de valeur. Ces marques ne sont pas seulement à la tête de l'Arabie saoudite. Elles sont à la tête du Moyen-Orient et sont en passe de devenir des actrices mondiales majeures.» 

En se concentrant sur le Royaume, Aramco a représenté près de 50% de la valeur totale des marques dans le classement Brand Finance Saudi Arabia 50 2022. 

L'entreprise de télécommunications STC est considérée comme la plus forte du Royaume selon un score déterminé en fonction de divers paramètres tels que l'investissement marketing, l'équité des parties prenantes et les performances commerciales. 

En plus d'être la marque la plus puissante d'Arabie saoudite, STC a également vu sa valeur de marque augmenter de 16% pour atteindre 10,6 milliards de dollars, consolidant ainsi sa position de deuxième marque la plus valorisée d'Arabie saoudite pour la troisième année consécutive. 

La performance du géant des télécommunications est principalement due à une forte croissance dans le secteur des affaires et des entreprises. La marque joue également un rôle clé dans la Vision 2030 de l'Arabie saoudite grâce à ses investissements continus et à sa diversification. 

L'année dernière, STC a annoncé qu'elle investirait 400 millions de dollars pour construire le plus grand centre de données en nuage de la région Mena. Sa filiale STC Pay a obtenu l'une des premières licences de banque numérique d’Arabie saoudite. 

«Chacune des grandes marques saoudiennes travaille à la réalisation de la Vision 2030 dans ses secteurs respectifs et enregistre une croissance impressionnante», souligne M. Campbell. 

«Ces nouveaux classements montrent que les marques saoudiennes se développent et sont leaders dans l’ensemble du Moyen-Orient», ajoute-t-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.