Un sommet européen entre le faste de Versailles et l'horreur de la guerre

Emmanuel Macron et les dirigeants de l'UE  au château de Versailles, le 10 mars 2022 (Photo, AFP).
Emmanuel Macron et les dirigeants de l'UE au château de Versailles, le 10 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

Un sommet européen entre le faste de Versailles et l'horreur de la guerre

  • Sur le tapis rouge, les sourires sont de mise mais les déclarations témoignent de l'inquiétude de tous face à cette guerre en Europe
  • Il y a cinq ans, Emmanuel Macron commençait son mandat en recevant avec faste Vladimir Poutine au château de Versailles

VERSAILLES: Même lieu, autre ambiance: il y a cinq ans, Emmanuel Macron commençait son mandat en recevant avec faste Vladimir Poutine au château de Versailles. Il le termine en y accueillant dans la gravité les dirigeants européens, tous unis contre le président russe.

L'ombre de Vladimir Poutine planait jeudi en fin d'après-midi sur la Cour des marbres, où le président français a accueilli les 26 chefs d'Etat et de gouvernement.

Sur le tapis rouge, les sourires sont de mise mais les déclarations témoignent de l'inquiétude de tous face à cette "guerre en Europe". A l'image du président français, qui exprime son "pessimisme", nul n'ose prédire une fin rapide de l'invasion de l'Ukraine lancée par l'armée russe il y a deux semaines.

La guerre en Ukraine ralentit la croissance mondiale, prévient le FMI

La guerre en Ukraine ralentit la croissance mondiale, a prévenu jeudi Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, citant la pression sur les prix alimentaires et l'énergie ainsi que la dégradation de la confiance des ménages et des entreprises.

Elle a d'ores et déjà indiqué que le mois prochain, lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, il fallait s'attendre à une baisse des "projections de croissance mondiale", sans toutefois avancer de chiffres.

En janvier, la prévision du FMI avait déjà été ramenée à 4,4% pour 2022, contre 4,9% en octobre et près de 5,9% l'an passé.

L'atmosphère est donc austère lorsque les 27 se retrouvent autour d'une vaste table dans le salon Hercule, à proximité des appartements du roi. Le contraste est saisissant avec la splendeur colorée des murs de ce salon royal, orné du plus vaste plafond peint sur toile d'Europe.

Il le sera encore davantage lors du dîner, consacré à la guerre en Ukraine, qui se tiendra sous les ors de la galerie des Glaces, la plus somptueuse des pièces du château.

Le choix d'organiser ce sommet informel à Versailles a été fait par la France avant le début de l'invasion russe le 24 février. Notamment pour des raisons pratiques, le château étant proche de Paris et facile à sécuriser.

Les autorités se disent conscientes du décalage entre ce décor opulent et les images des villes ukrainiennes bombardées et des civils en fuite qui provoquent une immense émotion en Europe.

Même s'il se déroule dans un château, "il ne s'agit pas d'une fête. Nous devons être sobres dans cette période", a reconnu Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes jeudi sur la radio France Inter.

«Vitrine» française

A un mois de l'élection présidentielle à laquelle est candidat Emmanuel Macron, cette retenue s'impose d'autant plus que les Français font grise mine face à une flambée quasi générale des prix, en premier lieu de ceux des carburants.

La situation était très différente lorsque, le 30 mai 2017, le jeune président français avait guidé Vladimir Poutine dans le château, lui faisant admirer les immenses tableaux des grandes victoires françaises dans la galerie des Batailles.

Tout juste élu, le jeune président était alors en quête d'une relance des relations avec Moscou après les tensions liées à l'annexion de la Crimée et les combats dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

Lors de la conférence de presse finale, Emmanuel Macron avait adopté un ton plutôt conciliant, souhaitant une "désescalade" de la tension et une prochaine réunion au "format Normandie" (Russie, Ukraine, France et Allemagne).

Les "sanctions" contre la Russie ne contribuent "aucunement" à régler la crise ukrainienne, avait lancé M. Poutine.

Les géants de Wall Street Goldman Sachs et JPMorgan Chase se retirent de Russie

Les grandes banques Goldman Sachs et JPMorgan Chase ont annoncé jeudi qu'elles étaient en train de se défaire de leurs activités en Russie, devenant ainsi les premiers grands établissements de Wall Street à prendre leurs distances avec Moscou après l'invasion de l'Ukraine.

Elles rejoignent ainsi l'exode des quelques multinationales américaines encore présentes dans le pays, Disney et Kimberly-Clark annonçant jeudi limiter leurs activités en Russie après Apple, ExxonMobil ou McDonald's. 

En cinq ans, Emmanuel Macron a utilisé le château de Versailles bien plus que ses prédécesseurs, en en faisant un outil de "soft power" de sa diplomatie. "C’est une vitrine de l’imaginaire français, qui fascine et symbolise la France qui rayonne", résumait l’un de ses proches en 2018. Et c'est aussi "un lieu de pouvoir à la fois monarchique et républicain".

Après Vladimir Poutine, le chef de l'Etat y a accueilli le prince héritier du Japon Naruhito mais aussi, à quatre reprises, des centaines de patrons de multinationales pour le sommet de l'attractivité Choose France. Il s’est aussi exprimé à deux reprises devant le Parlement réuni en Congrès.

Pour les Européens, le château est aussi le lieu où a été signé, le 28 juin 1919, le traité de paix - ou traité de Versailles - mettant fin à la Première Guerre mondiale.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.