Requinquée après son débat avec Zemmour, Pécresse en campagne sur le terrain à Brive

La présidente de la région Île-de-France et candidate du parti de droite "Les Républicains" (LR) à l'élection présidentielle de 2022, Valérie Pecresse. (AFP).
La présidente de la région Île-de-France et candidate du parti de droite "Les Républicains" (LR) à l'élection présidentielle de 2022, Valérie Pecresse. (AFP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Requinquée après son débat avec Zemmour, Pécresse en campagne sur le terrain à Brive

  • En droite ligne de Jacques Chirac, Valérie Pécresse s'est pliée à l'exercice du terrain dans un marché couvert, interrogeant exposants et clients
  • Au lendemain de son débat télévisé cacophonique avec Eric Zemmour, la candidate est apparue déterminée à lancer un nouveau chapitre

BRIVE-LA-GAILLARDE: Requinquée après son face-à-face musclé avec Éric Zemmour, Valérie Pécresse s'est efforcée vendredi de relancer sa campagne dans le fief chiraquien de Brive-la-Gaillarde, exhortant ses rivaux à l'affronter en débat.

"Hier j'ai démasqué M. Zemmour, son projet qui conduirait la France au désordre, à l'impuissance et à la faillite économique", a lancé la candidate LR lors d'un meeting, en allusion à ce débat télévisé suivi par 5 millions de personnes où elle a rivalisé de pugnacité avec son adversaire.

Dans la salle de Brive, plusieurs spectateurs partageaient son avis: "Elle a cassé Zemmour, ça m'a fait bien plaisir!", a assuré à l'AFP Hélène, 73 ans (elle préfère rester anonyme). "Hier elle a repris du poil de la bête. Il reste encore un mois, elle va y arriver".

"J'ai envie d'y croire", a abondé Christelle Chatauret, 48 ans, qui souhaite peut-être que la candidate "s'affirme plus, qu'elle tape du poing sur la table".

Dans son entourage, on parle de cette séquence des derniers jours, également marquée par la présence de Valérie Pécresse au sommet de la droite européenne jeudi et par la publication de son livre programmatique "Le temps est venu" (ed Bouquins), comme d'une "inflexion" capable d'enrayer la lente dégringolade dans les sondages, qui la placent en 4e ou 5e position. 

"En 48 heures il s'est passé quelque chose", s'est félicité le président de LR Christian Jacob.

Assez pour rattraper le terrain face au chef de l'Etat? "Il y a une vraie perte de crédibilité d'Eric Zemmour et Marine Le Pen est aux abonnés absents. Le 2e tour est accessible, tout va se jouer maintenant", assure l'un de ses soutiens.

Après avoir inauguré une salle de boxe, Valérie Pécresse a résumé sa combativité dans un tweet: "La politique c'est comme un combat de boxe!" 

« Caricature »

Dans ce fief chiraquien de Brive-la-Gaillarde, la journée a été marquée par beaucoup de terrain, Mme Pécresse passant un long moment avec les commerçants et clients d'un marché couvert, goûtant le jambon à la truffe ou posant avec des badauds.

La réunion publique qui a suivi devant 800 personnes permettait aussi, face au silence de Nicolas Sarkozy, d'afficher le soutien du camp chiraquien, puisque Claude Chirac (la fille de l'ancien président), François Baroin et Christian Jacob étaient présents.

La candidate a longuement rendu hommage à Jacques Chirac, le posant en antithèse d'Emmanuel Macron: "il était l'amour des Français", a-t-elle assuré.

A un mois de la présidentielle, elle a affirmé que "la guerre est à nos portes mais personne ne doit nous priver du débat démocratique de cette élection présidentielle".

Pour cela, elle a exhorté ses rivaux à venir l'affronter en débat, accusant Marine Le Pen de vouloir "se dérober éternellement", alors que la candidate RN a affirmé vendredi que le débat Pécresse-Zemmour ne lui donnait "envie de débattre ni avec l'un, ni avec l'autre".

"Il faut un projet de rupture de droite, c'est le projet que les Français attendent et pas le projet de Marine Le Pen", a assuré Valérie Pécresse.

Quant au chef de l'Etat sortant, pour l'heure grand favori, elle l'a assuré: "la crédibilité est du côté de mon projet qui seul présente une alternative à Emmanuel Macron".

"On est face à une mise en scène qui tourne à la caricature: imagine-t-on De Gaulle ou Chirac se présenter pas rasés, pour donner le sentiment qu'il est plus proche des Français?", s'est de son côté interrogé Christian Jacob, en allusion à une photo très relayée sur les réseaux sociaux du chef de l'Etat au téléphone.

Valérie Pécresse a conclu son discours en exhortant le public: "Ne croyez pas ceux qui veulent vous voler cette élection. Est-ce que vous êtes prêts à aller au combat avec moi? Moi je le suis, alors suivez moi!"


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".