Dépeuplée, l'Europe de l'Est s'ouvre aux Ukrainiens... pour l'instant

L'ONU rappelle que jamais depuis 1945 une crise n'a vu le nombre de personnes déplacées croître aussi rapidement. (Photo, AFP)
L'ONU rappelle que jamais depuis 1945 une crise n'a vu le nombre de personnes déplacées croître aussi rapidement. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Dépeuplée, l'Europe de l'Est s'ouvre aux Ukrainiens... pour l'instant

  • Roumanie, Hongrie, Moldavie, Bulgarie: ces Etats sont plus habitués depuis la fin du communisme en 1989 à voir partir leur population qu'à accueillir de nouveaux habitants
  • Plus de 2,5 millions de civils ont déjà fui les combats et les bombardements lancés par Moscou le 24 février

SOFIA : Réfugiés par millions, les Ukrainiens arrivent dans des pays d'Europe centrale et orientale proches culturellement et qui voient d'un bon œil cette potentielle main-d'œuvre qualifiée... tout en s'inquiétant d'un point de rupture. 

Roumanie, Hongrie, Moldavie, Bulgarie: ces Etats sont plus habitués depuis la fin du communisme en 1989 à voir partir leur population qu'à accueillir de nouveaux habitants. 

Et même si la pénurie de bras ainsi qu'une solide croissance chez certains d'entre eux ont déjà nécessité ces dernières années de faire venir nombre d'ouvriers ukrainiens sur les chantiers ou chaînes de montage, les chiffres auxquels ils sont confrontés depuis l'invasion russe constituent un défi. 

Plus de 2,5 millions de civils ont déjà fui les combats et les bombardements lancés par Moscou le 24 février pour gagner principalement, dans un premier temps, les pays de cette région, confrontée selon l'ONU au dépeuplement le plus rapide du globe.

Aubaine

Une opportunité à saisir, selon le patronat à Sofia: dans une lettre au gouvernement, ses représentants ont rappelé que des Ukrainiens pourraient occuper jusqu'à 200 000 postes non pourvus, dans l'informatique, l'hôtellerie, la construction ou le textile. 

D'autant que ces nouveaux venus sont aussi slaves et chrétiens orthodoxes pour la plupart. Ils utilisent l'alphabet cyrillique et selon le Premier ministre Kiril Petkov, ils sont "intelligents, éduqués, hautement qualifiés".

"Ce sont des Européens, donc nous sommes prêts à les accueillir", a déclaré ce libéral, tablant sur leur intégration rapide.

Les employeurs visent particulièrement la large minorité bulgare en Ukraine.

Pays de 6,5 millions d'habitants - le plus pauvre de l'UE - la Bulgarie n'est pas en première ligne: quelque 20 000 Ukrainiens y sont actuellement recensés, un chiffre qui devrait grimper si les Russes s'emparent de la ville d'Odessa sur la mer Noire. 

Mais elle se montre très accueillante, tout comme la Hongrie, qui vante pourtant depuis 2015 une politique de tolérance zéro envers les clandestins traversant sa frontière avec la Serbie en provenance du Proche et du Moyen-Orient.

Obstacles

Logique pour Viktor Orban, un nationaliste au pouvoir depuis douze ans, en pleine campagne pour décrocher un quatrième mandat consécutif le 3 avril. 

"On sait faire la différence", dit-il sans prendre de gants. 

"Les migrants qui viennent du sud, on les arrête. Les réfugiés, eux, ont droit à toute notre aide", a-t-il résumé devant les journalistes la semaine dernière. Lui aussi pointe la proximité culturelle, une minorité hongroise étant là encore présente en Ukraine.

Pas sûr, ceci dit, que tous ceux qui franchissent la frontière veuillent rester: si la région est en plein essor économique, son retard avec les pays les plus avancés d'Europe de l'Ouest reste abyssal. 

D'autres obstacles pourraient vite se révéler insurmontables. Personnes âgées, mères isolées, enfants: la plupart des demandeurs d'asile ne sont pas employables immédiatement. 

Vague d'ampleur

L'ONU rappelle que jamais depuis 1945 une crise n'a vu le nombre de personnes déplacées croître aussi rapidement.

"Comment cet afflux massif va-t-il être absorbé à travers l'Europe? Cela va poser problème", prédit Brad Blitz, professeur au sein de l'University College de Londres, interrogé par l'AFP. 

Exemple en Moldavie, qui ne compte que 2,6 millions d'habitants et enregistre déjà 105 000 réfugiés sur un territoire modeste. 

"Pour faire face, nous avons besoin d'aide, et tout de suite", lance d'ailleurs publiquement Natalia Gavrilita, la Première ministre de ce pays d'ex-URSS désormais entièrement tourné vers Bruxelles, qui semble déjà submergé. 

Les 27 devraient se préparer dès maintenant à "répartir des centaines de milliers de personnes", exhorte Gerald Knaus, du groupe de réflexion European Stability Initiative. 

La crise ne fait en plus que commencer: "Ceux qui sont déjà là sont bien formés et comblent un vide", estime Sieglinde Rosenberger, de l'Université de Vienne en Autriche.

"Mais dans quelques mois, quand les plus pauvres suivront, il est fort probable que la position de ces pays évolue", prévient-elle, et qu'ils renouent avec leur hostilité passée envers les réfugiés.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.