Armes biologiques ukrainiennes, « fausse bannière» russe selon les Etats-Unis

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (fournie)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (fournie)
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Armes biologiques ukrainiennes, « fausse bannière» russe selon les Etats-Unis

  • La représentante américaine Linda Thomas-Greenfield au Conseil de sécurité des Nations unies : Moscou a l'habitude d'accuser les autres des crimes dont elle est elle-même coupable
  • La réunion d'urgence a été convoquée par la Russie après les allégations du Kremlin selon lesquelles Washington financerait des laboratoires d'armes biologiques en Ukraine

NEW YORK: Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti le mois dernier que la Russie fabriquerait un prétexte pour envahir l'Ukraine. Il a également averti que Moscou inventerait des allégations concernant des armes chimiques ou biologiques pour justifier de violentes attaques contre le peuple ukrainien.

« Le monde regarde la Russie faire exactement ce que nous avions prévu », a déclaré vendredi Linda Thomas-Greenfield, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, aux autres membres du Conseil de sécurité.

La réunion d'urgence a été convoquée par la délégation russe après les affirmations de Moscou selon lesquelles ses troupes ont découvert des preuves de l'existence de programmes d'armes biologiques financés par les États-Unis en Ukraine, notamment des documents confirmant le développement de « composants d'armes biologiques ».

Le ministère russe de la Défense a affirmé que les États-Unis « prévoyaient d'organiser des recherches sur les agents pathogènes des oiseaux, des chauves-souris et des reptiles en Ukraine en 2022 ».

Lors de la réunion de vendredi, l'envoyé russe Vassily Nebenzia a répété les accusations du ministère selon lesquelles Washington soutient la recherche biologique liée à l'armée en Ukraine et en Géorgie dans le but de créer des « agents biologiques capables de cibler sélectivement différentes populations ethniques ».

Thomas-Greenfield a déclaré que la délégation russe a convoqué la réunion du Conseil de sécurité dans le seul but de légitimer la désinformation et de tromper le monde, dans une tentative de justifier « la guerre de choix du président (Vladimir) Poutine contre le peuple ukrainien ».

Elle a également accusé la Chine de diffuser de fausses informations pour appuyer les revendications de la Russie.

« Je vais le dire une fois: L'Ukraine n'a pas de programme d'armes biologiques», a déclaré Thomas-Greenfield. « Il n'y a pas de laboratoires ukrainiens d'armes biologiques soutenus par les États-Unis, ni près de la frontière russe, ni ailleurs ».

Elle a ajouté que l'Ukraine possède et gère ses propres laboratoires de santé publique pour détecter et diagnostiquer les maladies, y compris la COVID-19.

« Les États-Unis ont aidé l'Ukraine à le faire en toute sécurité », a déclaré Thomas-Greenfield. « C'est un travail qui a été fait fièrement, clairement et au grand jour. Il a tout à voir avec la protection de la santé de la population. Il n'a absolument rien − absolument rien − à voir avec les armes biologiques ».

Izumi Nakamitsu, responsable du désarmement aux Nations unies, a déclaré aux membres du Conseil qu'aucune preuve n'avait été trouvée pour étayer les allégations russes de développement d'armes biologiques en Ukraine.

Thomas-Greenfield a également accusé la Russie de maintenir depuis longtemps son propre programme d'armes biologiques, en violation du droit international, et d'avoir un passé bien documenté d'utilisation de telles armes.

Elle a rappelé à cet égard l'empoisonnement du chef de l'opposition Alexei Navalny par des agents russes, ainsi que le soutien continu de Moscou au régime du président Bachar Assad en Syrie et ses efforts pour « le protéger de toute responsabilité alors que les Nations unies et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques ont confirmé qu'Assad a utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises au cours des dernières années ».

L'envoyée américaine a déclaré que son pays craint sérieusement que l'appel de la Russie à une réunion du Conseil de sécurité constitue une « potentielle opération sous fausse bannière » – ceci étant une action réalisée dans le but de masquer le véritable coupable et d'en accuser un autre – .

« La Russie a l'habitude d'accuser faussement d'autres pays des mêmes violations que celles qu'elle commet elle-même », a déclaré Thomas-Greenfield. « Et (nous) avons de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité que la Russie envisage d'utiliser des agents chimiques ou biologiques contre le peuple ukrainien.»

« L'intention derrière ces mensonges semble claire et elle est profondément troublante. Nous pensons que la Russie pourrait utiliser des agents chimiques ou biologiques pour des assassinats, dans le cadre d'une mise en scène ou d'un incident sous fausse bannière, ou pour soutenir des opérations militaires tactiques ».

« Depuis le début, notre stratégie pour contrer les tactiques de la Russie a été de partager ce que nous savons avec le monde, de manière transparente et, honnêtement, nous avons eu raison plus souvent que nous le voudrions ».

Elle s'est engagée à ne pas laisser la Russie « s'en tirer en mentant au monde ou en souillant l'intégrité du Conseil de sécurité en utilisant ce forum pour légitimer la violence de Poutine».

« La Russie a attaqué des maisons, des écoles, des orphelinats et des hôpitaux», a déclaré Thomas-Greenfield.

« Leurs forces assiègent les villes ukrainiennes », a-t-elle ajouté. « Des centaines de milliers de civils n'ont maintenant plus accès à l'électricité pour se chauffer, ni à l'eau potable pour rester en vie. La Russie est l'agresseur ici ».

Elle a aussi souligné que, malgré les efforts de Moscou pour répandre la désinformation, celle-ci ne peut pas «maquiller» les articles de journaux ou «camoufler» le travail des journalistes ukrainiens et internationaux sur le terrain qui témoignent de la réalité des souffrances et des décès de civils.

Parallèlement, les médias russes ont affirmé qu'une femme enceinte photographiée en train d'être transportée sur une civière pendant l'évacuation d'un hôpital de Marioupol après une attaque russe était en réalité une actrice.

« Même les citoyens russes se lassent de ces mensonges », a déclaré Thomas-Greenfield. « Les athlètes russes écrivent "non à la guerre" sur leurs chaussures et devant les caméras de télévision. Les citoyens russes défilent dans les rues et protestent contre la guerre choisie par Poutine. De même, les experts de la télévision d'État russe − la propre branche de propagande de Poutine − ont demandé à Poutine d'arrêter l'action militaire ».

Thomas-Greenfield a de nouveau appelé le président russe à mettre fin à cette « guerre non provoquée et inadmissible contre le peuple ukrainien».


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.