Mosquée de Marioupol: récits contradictoires, tentatives d'évacuation

Des explosions sont visibles lors d'un bombardement russe à Mariupol, en Ukraine, le 10 mars 2022. (AP)
Des explosions sont visibles lors d'un bombardement russe à Mariupol, en Ukraine, le 10 mars 2022. (AP)
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Mosquée de Marioupol: récits contradictoires, tentatives d'évacuation

  • «La mosquée du sultan Souleiman le Magnifique et de son épouse Roxolana à Marioupol a été bombardée par les envahisseurs russes», a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères
  • Cette ville stratégique, bombardée depuis des jours, subit un siège dévastateur

KIEV: Le gouvernement ukrainien a affirmé samedi qu'une mosquée de Marioupol avait été bombardée, dans laquelle s'étaient réfugiés environ 80 civils dont des Turcs, mais l'information a été démentie par l'un d'entre eux, qui tente d'organiser des évacuations bloquées par les Russes.

"La mosquée du sultan Souleiman le Magnifique et de son épouse Roxolana à Marioupol a été bombardée par les envahisseurs russes", a indiqué samedi le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un tweet. "Plus de 80 adultes et enfants s'abritent là, dont des citoyens turcs", a-t-il ajouté, sans préciser quand le bombardement avait eu lieu. 

Cette ville stratégique, bombardée depuis des jours, subit un siège dévastateur.

Cependant, le président de l'Association de la mosquée Souleiman de Marioupol, Ismail Hacioglu, joint par la chaîne turque HaberTürk samedi en début d'après-midi, a assuré que le quartier était sous le feu mais que la mosquée elle-même n'avait pas été touchée.

"Les Russes bombardent la zone (...) qui se trouve à 2 km de la mosquée, et une bombe est tombée à une distance de 700 m de la mosquée", avait-il indiqué auparavant sur Instagram.

Trente civils turcs se trouvent à l'intérieur de l'édifice, "dont des enfants", a-t-il dit, sans en préciser le nombre.

Au total, 86 citoyens turcs se trouvent encore dans la ville de Marioupol, que son association essaie de regrouper, passant de maison en maison, a raconté M. Hacioglu à la télévision turque.

Il a expliqué que l'association avait déjà tenté à quatre reprises d'évacuer les Turcs en formant un convoi, mais que les Russes ne les "ont pas laissés passer" aux barrages.

"Nous allons tenter une cinquième fois", a-t-il dit, précisant disposer de deux bus pour procéder aux évacuations.

Le ministère turc des Affaires étrangères, contacté par l'AFP, a affirmé "ne pas avoir d'information" sur la situation.

Le consulat de Turquie à Odessa, grand port du sud de l'Ukraine, avait appelé le 7 mars sur Twitter les ressortissants turcs présents à Marioupol à "se mettre à l'abri" dans la mosquée visée, "en vue d'une évacuation vers notre pays".

Ukraine: plusieurs hôpitaux touchés par des bombardements à Mykolaïv

La ville portuaire de Mykolaïv, située dans le sud de l'Ukraine, près d'Odessa, a été bombardée sans répit dans la nuit de vendredi à samedi, les tirs touchant notamment un centre de soins pour le cancer et un hôpital ophtalmologique, a constaté une journaliste de l'AFP. 

Les fenêtres du centre contre le cancer récemment rénové, où les patients suivent des traitements de jour de chimiothérapie, ont été soufflées. Des impacts de projectiles étaient visibles sur les portes.

"Ils ont tiré sur ces zones civiles, sans aucun objectif militaire. Ici il y a un hôpital, un orphelinat, un centre ophtalmologique", tous situés dans le quartier Ingoulski au nord de la ville, a indiqué Dmytro Lagotchev, chef de l'hôpital. 

Au moment des frappes, aucun patient, ni soignant ne se trouvait dans le centre contre le cancer. Mais l'hôpital ophtalmologique, lui, abritait des patients au nombre non précisé. 

"Nous avons passé toute la nuit dans la cave, tout tremblait, les patients étaient terrifiés", a indiqué sa directrice, Kasimira Rilkova. 

Dans le quartier Ingoulski, les habitants n'ont plus de chauffage et beaucoup sont désormais forcés de partir.

Médecins sans frontières a alerté vendredi sur la situation dans cette ville où les habitants sont terrés dans les caves, sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications. On y voyait ces derniers jours des gens se battre pour de la nourriture, une situation "quasi désespérée", selon MSF.

Un hôpital pédiatrique et une maternité avaient été touchés mercredi, faisant trois morts et de nombreux blessés, suscitant un tollé international. 

Dans ce contexte, une nouvelle tentative de couloir d'évacuation était prévue pour permettre aux civils de sortir de la ville, en direction de Zaporojie, à quelque 200 km au nord-ouest, a indiqué samedi matin la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

Un convoi d'au moins une dizaine de cars, emmené par des prêtres orthodoxes et chargé de 90 tonnes de nourriture et de médicaments est parti de Zaporojie en direction de Marioupol, a précisé plus tard à l'AFP Sergiy Orlov, maire adjoint de la ville. S'il arrivait à passer, l'idée est que les cars reviennent chargés de civils en sens inverse. 

Depuis des jours, les Ukrainiens affirment que l'armée russe pilonne cette route, empêchant tant l'arrivée d'aide humanitaire que l'évacuation de civils.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.