En plein boom, les jets privés font fi de la pandémie et des prix du pétrole

Un vol en jet privé est dix fois plus polluant qu'un vol commercial, selon l'ONG Transport et Environnement. (Photo, AFP)
Un vol en jet privé est dix fois plus polluant qu'un vol commercial, selon l'ONG Transport et Environnement. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 mars 2022

En plein boom, les jets privés font fi de la pandémie et des prix du pétrole

  • Face à la peur du virus, mais aussi à la suppression de nombreux vols réguliers, la demande pour les jets privés s'est envolée
  • l'aviation d'affaires a quasiment doublé sa part de marché par rapport à 2019 pour monter à 12% du transport aérien en 2021

GENÈVE : Entre le "Flygskam" (la honte de voler), la pandémie et maintenant la flambée des prix du pétrole, les compagnies aériennes cumulent les turbulences. Les opérateurs de jets privés, eux, se sont rarement aussi bien portés.

Face à la peur du virus, mais aussi à la suppression de nombreux vols réguliers, la demande pour les jets privés s'est envolée. Selon Eurocontrol, l'organisme de surveillance du trafic, l'aviation d'affaires a quasiment doublé sa part de marché par rapport à 2019 pour monter à 12% du transport aérien en 2021.

"L'aviation privée dans son ensemble a connu une augmentation incroyable de la demande", confirme Philippe Scalabrini, le directeur pour l'Europe du Sud de VistaJet, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Les gens qui peuvent se le permettre veulent un avion entier à leur disposition, sans avoir à partager", explique-t-il. L'an passé, cet "effet Covid" a dopé de 90% le nombre d'heures de vol vendues par cette compagnie de jets privés.  

La demande a été telle que cette compagnie fondée en 2004 par le milliardaire suisse Thomas Flohr a annoncé le rachat de l'allemand Air Hamburg fin février, trois jours avant l'invasion de l'Ukraine, afin d'augmenter de 30% son nombre d'heures de vol.

S'il est "un peu tôt" pour évaluer les conséquences du conflit, M. Scalabrini reste globalement confiant.

La clientèle russe représente "moins de 5%" de son chiffre d'affaires. Et avec les tensions dans les chaînes d'approvisionnement, "les dirigeants d'entreprise sont pressés de retourner voir leurs fournisseurs en Asie", argumente-t-il.

Un avion à 72 millions de dollars

VistaJet avait suspendu tous ses vols pour la Russie avant les sanctions en attendant de voir comment la situation allait évoluer. 

"Nous avions peur d'avoir des avions cloués au sol", explique M. Scalabrini, qui présentait à Genève le fleuron de la flotte de VistaJet, un biréacteur Global 7500 du constructeur canadien Bombardier, qui coûte 72 millions de dollars (65 millions d'euros).

Fauteuils en cuir couleur crème, lit moelleux, dégustation de vin... La compagnie soigne les détails à bord de ce luxueux appareil, prévoyant même un kit de voyage pour les animaux de compagnie, comprenant jouets et croquettes.

Pour limiter la fatigue liée au décalage horaire, la pression dans la cabine peut être réglée moins fortement que dans un vol commercial. Le voyageur peut ainsi dormir comme "dans son chalet à Saint-Moritz", une station de ski chic des Alpes, explique M. Scalabrini.

Avec des contrats qui débutent à 500 000 euros par an, Vistajet s'adresse surtout à de riches particuliers et dirigeants d'entreprise, un nombre croissant venant désormais du secteur des technologies. La clientèle reflète "l'évolution générale de l'économie", constate-t-il. 

Dix fois plus polluant

Consciente des questions d'image, VistaJet entend atteindre la neutralité carbone d'ici 2025, entre autres en utilisant des agrocarburants durables. 

Un vol en jet privé est dix fois plus polluant qu'un vol commercial, selon l'ONG Transport et Environnement.

"Nous sommes très favorables aux carburants durables qui ont un grand rôle à jouer pour réduire l'impact climatique de l'aviation", explique Matteo Mirolo, son spécialiste du secteur aérien, précisant toutefois que certains peuvent être "pires" en raison du risque de déforestation, à l'image des agrocarburants à base d'huile de palme ou de soja.  

Les questions environnementales vont être un "des grands enjeux" de l'aviation d'affaires, selon Philippe Berland, spécialiste du transport aérien au sein du cabinet Sia-Partners. 

À court terme, la question est de savoir comment le transport aérien va absorber le choc des prix du pétrole et si les compagnies de jets privées parviendront à fidéliser la nouvelle clientèle qui a afflué pendant la pandémie avec la reprise de l'aviation commerciale.

"Sur ce segment où l'heure de vol est déjà très chère, le prix n'est pas le seul facteur. Quand on embarque au Bourget, le départ est très rapide", souligne-t-il, certains de ces clients étant susceptibles d'avoir pris goût aux vols en jets privés.     

Selon Pascal Fabre, expert aéronautique du cabinet Alix Partners, l'aviation d'affaires est "très peu sensible au prix du pétrole".

Losqu'une entreprise ou un particulier achète un avion "à plusieurs dizaines de millions de dollars, la facture de carburant n'est pas un souci, même à plus de 100 dollars le baril", assure-t-il.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.