L’ancien patron du renseignement algérien condamné à une lourde peine

Athmane «Bachir» Tartag a été arrêté en même temps que Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. (Photo, AFP)
Athmane «Bachir» Tartag a été arrêté en même temps que Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 13 mars 2022

L’ancien patron du renseignement algérien condamné à une lourde peine

  • Arrêté le 4 mai 2019 alors que le mouvement pro démocratie du Hirak battait son plein, l’ancien homme fort du renseignement est accusé de «mauvaise utilisation de la fonction»
  • son avocat Khaled Bourgheul a affirmé faire appel de cette décision

RABAT : L’ancien coordinateur des services de sécurité algérien, Athmane «Bachir» Tartag, a été condamné jeudi à 6 ans de prison ferme par le Tribunal militaire de Blida.

Arrêté le 4 mai 2019 alors que le mouvement pro démocratie du Hirak battait son plein, l’ancien homme fort du renseignement est accusé de «mauvaise utilisation de la fonction» pour avoir fait taire un dossier de pots-de-vin et de fraude relatif aux élections législatives de 2017. Il a été arrêté en même temps que Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue qui réclamait un changement de système politique. S'ensuit une purge anti-corruption – peu crédible aux yeux de nombreux algériens – qui résulta en l’arrestation de plusieurs personnalités politiques, du monde des affaires et militaires.

L’accusation fait suite à la dénonciation de Djamel Ould Abbès, ex-secrétaire général du FLN, par Baha Eddine Tliba, député FLN pour Tlemcen, lorsque le fils de ce premier aurait demandé un pot-de-vin en échange de l’octroi d’un siège au parlement.

Selon Baha Eddine Tliba, Bachir Tartag avait été averti des actes d’Ould Abbès mais décida de geler le dossier. «J’ai remis le dossier à Bachir Tartag», avait affirmé le député. Une accusation que Bachir Tartag rejette, justifiant son immobilisme par des instructions parvenues de plus haut, en l'occurrence le Président Bouteflika et son frère.

«Madame Maya»

Dans un deuxième dossier, Bachir Tartag est accusé de ne pas avoir transmis à la justice un dossier relatif à une saisie effectuée par les services de sécurité dans l’affaire dite «Madame Maya» (de son vrai nom Zoulikha Nachinache), une femme d’affaires qui se présentait comme la fille du président Bouteflika, afin de bâtir une fortune colossale.

Lors d’une descente de la gendarmerie nationale dans sa villa située au niveau de la résidence d’Etat de Moretti, un million d’euros en espèces ainsi que 17 kg de bijoux avaient été saisis. Elle a été condamnée à la mi-octobre 2020 à 12 ans de prison pour trafic d’influence, blanchiment d’argent, dilapidation de deniers publics, ainsi que transfert illicite de devises à l’étranger. Une peine confirmée en appel. L’accusée avait reconnu avoir obtenu des avantages, mais a nié avoir prétendu être la fille du président déchu.

Dans cette affaire, Bachir Tartag a accusé Said Bouteflika de l’avoir empêché de remettre à la justice les biens et documents saisis. «Après avoir demandé une enquête, il m’a demandé de gérer le dossier de manière discrète, parce qu’il s’agissait d’une affaire qui concerne le Président», avait-il affirmé lors de son audition.

Contacté par le quotidien Liberté, son avocat Khaled Bourgheul a affirmé faire appel de cette décision.


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
Short Url
  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
Short Url
  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.


Premier employé international de l'ONU tué à Gaza, lors d'une attaque 

Short Url
  • Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé
  • Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances

NATIONS-UNIES: Un membre des services de sécurité de l'ONU a été tué lundi lors d'une attaque contre son véhicule à Gaza, a indiqué un porte-parole, précisant qu'il s'agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé, alors qu'ils se rendaient à l'hôpital européen de Rafah ce (lundi) matin", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint d'Antonio Guterres.

Il s'agit de "la première victime internationale" de l'ONU depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, a-t-il précisé, rappelant que quelque 190 employés palestiniens de l'ONU y ont été tués, principalement du personnel de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le secrétaire général "condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète", a-t-il ajouté.

Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances.

"Je n'ai pas tous les détails" mais "je crois qu'il s'agissait d'un convoi en mouvement, et que le véhicule du DSS a été touché", a-t-il indiqué, précisant que tous les véhicules étaient identifiés comme appartenant à l'ONU.

Le DSS assure notamment la sécurité des agences et programmes de l'ONU dans plus de 130 pays.