Comment vendre discrètement 600 000 livres par an: le cas Mélissa Da Costa

«Un jour à Paris, pendant la nuit pour moi, l'éditeur m'a appelée pour me dire combien il avait aimé mon roman». (Photo, AFP)
«Un jour à Paris, pendant la nuit pour moi, l'éditeur m'a appelée pour me dire combien il avait aimé mon roman». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 mars 2022

Comment vendre discrètement 600 000 livres par an: le cas Mélissa Da Costa

  • Cette ancienne chargée de communication a été la grande surprise du classement GfK des dix auteurs les plus vendus en France en 2021
  • Elle a commencé en s'autopubliant sur la plateforme du géant américain Amazon

PARIS : Sans être connue des journalistes littéraires, et très peu du grand public, Mélissa Da Costa a vendu l'an dernier plus de 600 000 livres: la discrétion réussit à cette romancière qui se décrit comme "instinctive".

Cette ancienne chargée de communication a été la grande surprise du classement GfK des dix auteurs les plus vendus en France en 2021: huitième place, 614 000 exemplaires.

Le Figaro, qui publiait ce classement, a été pris de court. "On l'avoue: nous n'avons encore jamais lu un roman de Mélissa Da Costa", écrivait le critique maison (et romancier lui-même) Mohammed Aïssaoui.

"À croire qu'ils ne mettent jamais un pied en librairie...", se gaussait alors sur Twitter un libraire de la Fnac près de Versailles, Sébastien Thomas-Calleja.

Surprise aussi pour cette autrice de 31 ans, qui ne s'attendait aucunement à rejoindre dans ce "top 10" Virginie Grimaldi, Valérie Perrin ou Aurélie Valognes. "Pour moi, tout a été fulgurant", dit-elle.

Elle a commencé en s'autopubliant sur Amazon, avec un titre alambiqué, "Recherche compagnon de voyage pour ultime escapade". Et ça n'a pas fonctionné.

Aux antipodes

Son fabuleux destin commence quand elle dépose ce même roman en 2018 sur une plateforme de mise en relation avec des éditeurs, monbestseller.com. L'éditeur Carnets Nord la contacte alors qu'elle se trouve aux antipodes, dans la région viticole du sud de la Nouvelle-Zélande, à Cromwell.

"J'étais partie pour un road trip d'un an. Je faisais les vendanges, je vivais dans un van", se souvient-elle. "Un jour à Paris, pendant la nuit pour moi, l'éditeur m'a appelée pour me dire combien il avait aimé mon roman".

Celui-ci, à sa parution au printemps 2019, est rebaptisé "Tout le bleu du ciel". "J'ai dû faire trois télés, deux radios, des choses que je n'ai pas forcément obtenues après. Et de bonnes ventes. Pas autant qu'aujourd'hui bien sûr, mais ça démarrait fort, pour un premier roman, une petite maison d'édition"... qui fera faillite.

Mais une éditrice d'Albin Michel a repéré Mélissa Da Costa. "Les Lendemains", son deuxième roman, paraît début 2020, pendant que "Tout le bleu du ciel" décolle en Livre de poche.

Elle décide alors de se consacrer entièrement à l'écriture. Et depuis, "c'est un auteur qui cartonne", confirme Fanny Bénéfice, de la librairie Gibert à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Cette enseigne n'hésite pas à exposer de nombreux exemplaires d'occasion. Ils s'écoulent sans problème.

Un par an

"Elle est arrivée, avec d'autres autrices 'feel good' comme Aurélie Valognes, pour succéder à la génération des Anna Gavalda, Katherine Pancol, qui ne suivaient pas ce même rythme d'un livre par an", explique la responsable du rayon littérature. "Les lecteurs, surtout les lectrices, n'ont pas besoin d'avoir lu son nom dans un journal ou de la voir à [l'émission de France 5] La Grande Librairie. C'est du bouche-à-oreille".

Son dernier titre, "Les Douleurs fantômes", paru début mars, toujours chez Albin Michel, "démarre lentement. Mais au printemps, il va décoller", parie la libraire.

Pour Mélissa Da Costa, c'est l'arrivée dans les rayons d'un roman écrit "à 25 ans", sur une jeune femme, Ambre, contrainte de réévaluer en quelques jours ses (mauvais) choix amoureux.

La romancière avance elle aussi avec résolution. "J'écris assez vite: entre quatre et six mois pour boucler mes romans, ce qui est relativement rapide. (...) Je suis instinctive. Pas de chronologie, pas de fiche personnage".

Et elle ne se laissera pas enfermer dans la case "feel good". "Je ne m'y reconnais pas. La dureté, la violence verbale font partie de la vie", dit-elle, confiant écrire un roman "plus sombre, sur l'emprise".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.