Les milices d’extrême-droite aux Etats-Unis, une menace en expansion

Des membres de milices d’extrême-droite armés en Géorgie (Etats-Unis) le 15 août (Photo, Logan CYRUS/AFP).
Des membres de milices d’extrême-droite armés en Géorgie (Etats-Unis) le 15 août (Photo, Logan CYRUS/AFP).
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Publié le Samedi 10 octobre 2020

Les milices d’extrême-droite aux Etats-Unis, une menace en expansion

  • A l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, des groupes armés sont sortis de l'anonymat en participant au rassemblement d'extrême-droite de Charlottesville, en Virginie en 2017
  • Selon les spécialistes, ces milices comptent plusieurs milliers de partisans dans le pays, qui communiquent par messages cryptés sur les réseaux sociaux

WASHINGTON: Ils projetaient d'enlever la gouverneure du Michigan et de déclencher « une guerre civile » : l'arrestation de 13 hommes à quelques semaines de l'élection présidentielle américaine a mis en lumière l'existence des groupuscules armés d'extrême-droite qui constituent selon la police fédérale la principale menace terroriste sous le mandat de Donald Trump.

Une mouvance hétérogène

Les groupes armés, aux idéologies de droite et aux motivations variées font partie depuis longtemps du paysage américain. 

A l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, ils sont sortis de l'anonymat en participant au rassemblement d'extrême-droite de Charlottesville, en Virginie en 2017, aux manifestations contre les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus au printemps, ou lors des protestations contre les brutalités policières depuis cet été.

Les plus connus - Three Percenters, Oath Keepers, Proud Boys, Boogaloos Bois ou Patriot Prayer - ont en commun la défense du droit de posséder une arme à feu et l'hostilité au gouvernement, à l'autorité ou aux idées de gauche. 

Certains sont partisans de la suprématie blanche et ont des liens avec les mouvements néo-nazis, ou considèrent les forces de l'ordre comme des agents d'un gouvernement autoritaire, d'autres préparent une révolution nationale ou une guerre raciale.

Ils adhèrent parfois aux thèses du mouvement complotiste d'extrême droite QAnon, qui affirme que Donald Trump mène une guerre secrète contre une secte libérale mondiale composée de pédophiles satanistes.

Selon les spécialistes, ces milices comptent plusieurs milliers de partisans dans le pays, qui communiquent par messages cryptés sur les réseaux sociaux.

« Projet d'enlèvement »

La plupart des 13 hommes arrêtés jeudi dans le Michigan adhèrent à l'idéologie des « Boogaloo » et plusieurs d'entre eux étaient membres d'un groupe local baptisé « Wolverine Watchmen ».

Le mouvement Boogaloo, qui rassemble aussi bien des néo-nazis que des anarchistes d'extrême-droite, veut renverser le gouvernement par une guerre civile. Ses sympathisants se reconnaissent aux chemises hawaïennes qu'ils portent sur une tenue militaire.

Plusieurs membres des Wolverine ont participé aux manifestations contre les restrictions dans le Michigan décrétées par la gouverneure Gretchen Whitmer, affirmant qu'elle violait leurs droits.

Ils s'entraînaient régulièrement au maniement des armes « pour préparer le ‘boogaloo’, en référence à une insurrection violente contre le gouvernement ou une guerre civile politiquement motivée », selon la justice du Michigan.

« Menace terroriste »

Le FBI estime que les militants d'extrême-droite, isolés ou au sein de groupuscules, sont depuis 2019 la principale menace de terrorisme domestique aux Etats-Unis. Ils sont accusés d'être responsables de plusieurs dizaines de morts ces trois dernières années, comparés à une poignée de victimes d'extrémistes islamistes.

Le directeur du FBI, Christopher Wray, a affirmé en septembre que les suprémacistes blancs étaient la principale menace extrémiste mais la plupart des violences mortelles ont été perpétrées par des militants anti-autorité et anti-gouvernement, comme l'assassinat en mai de deux policiers californiens par un sympathisant des Boogaloo.

Menace sur l'élection

Ces groupuscules posent une menace potentielle sur le scrutin du 3 novembre. Donald Trump, qui dénonce régulièrement les risques de fraudes massives orchestrées par les démocrates, a appelé ses partisans à se rendre dans les bureaux de vote pour « protéger » les bulletins.

« J'appelle mes partisans à aller dans les bureaux et regarder avec attention car c'est ce qu'il va se passer », a dit le président républicain pendant le débat avec son adversaire démocrate Joe Biden fin septembre.

Il avait alors aussi provoqué un tollé en appelant les Proud Boys à se « tenir prêts » au lieu de les condamner. « Nous sommes prêts », lui a répondu Joe Biggs, l'un des dirigeants de ce groupe habitué aux bagarres avec les militants de gauche.

Dans les Etats qui autorisent le port d'arme dans l'espace public, il est difficile d'empêcher les milices ou les militants armés de se rassembler devant des bureaux de vote, tant qu'ils ne profèrent pas de menaces directes.

Mais ils pourraient être un outil d'intimidation. Christopher Wray a affirmé récemment que le FBI s’inquiétait du risque d'affrontements violents entre les milices d'extrême droite et les militants se déclarant « antifascistes » avant l'élection.

« Nous avons désormais un combustible supplémentaire pour une éruption de violence », a-t-il dit.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.