Le gouvernement promet finalement une augmentation générale aux fonctionnaires

La ministre française de la Transformation et des Services publics Amélie de Montchalin après la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
La ministre française de la Transformation et des Services publics Amélie de Montchalin après la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 mars 2022

Le gouvernement promet finalement une augmentation générale aux fonctionnaires

  • Les augmentations générales se font rares depuis une dizaine d'années
  • Les négociations avec les employeurs publics commenceront dans les prochains jours

PARIS : Augmentation générale en vue pour les 5,7 millions d'agents publics: à un mois de la présidentielle, le gouvernement a annoncé lundi le dégel du point d'indice "avant l'été", une mesure réclamée de longue date par les syndicats.

"La décision est prise aujourd’hui, nous allons lancer les discussions avec toutes les parties prenantes (...) afin de permettre qu’elle soit effective (...) avant l’été", a déclaré la ministre Amélie de Montchalin dans un entretien au journal Le Parisien.

Ce prochain dégel du "point", qui sert à calculer la rémunération des fonctionnaires et contractuels, marque une rupture avec la politique salariale menée jusqu'ici par le gouvernement, plus favorable à des revalorisations ciblées.

Plus généralement, les augmentations générales se font rares depuis une dizaine d'années. La dernière avait été consentie par François Hollande en février 2017, déjà en fin de mandat. Le président socialiste avait dégelé la valeur du point en deux temps, pour la porter à 4,68 euros.

Une raréfaction des augmentations que sept des neuf syndicats représentatifs de la fonction publique s'apprêtaient à dénoncer une nouvelle fois jeudi, en s'associant à une mobilisation interprofessionnelle pour les salaires.

"Il y a un élément nouveau aujourd’hui", a insisté lundi la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques pour justifier le changement de cap. "L’inflation persiste, elle est forte et durable", a souligné Amélie de Montchalin.

Selon une première estimation de l'Insee, l'indice des prix à la consommation a de fait bondi de 3,6% au mois de février sur un an, alimenté par la flambée des prix de l'énergie, aggravée par le conflit russo-ukrainien.

Pour "protéger le pouvoir d'achat des fonctionnaires" et contractuels, le gouvernement a également choisi d'agir sur l'indemnité kilométrique perçue par les agents qui utilisent leur véhicule personnel dans le cadre de leurs fonctions.

"Nous allons l’augmenter, comme pour les salariés du privé, d’au moins 10 %", a précisé la ministre au Parisien, et "cette mesure sera effective dans les prochains jours."

Timing 

A moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, le ministère a assuré à l'AFP que ces mesures avaient été décidées "sur la base de déterminants économiques".

"Ca n'est pas une décision politique, mais un amortisseur pour protéger le pouvoir d'achat des fonctionnaires" et des contractuels, a-t-il encore argumenté.

Les négociations avec les employeurs publics commenceront dans les prochains jours, a précisé le ministère.

Du côté des syndicats dominait lundi soir la satisfaction d'avoir obtenu gain de cause sur une revendication portée de longue date. Mais ils restaient prudents quant à la traduction concrète de cette mesure sur la feuille de paie des agents, notamment en cas d'alternance politique. 

"Les négociations sur les rémunérations des agents publics sont plus que jamais à inscrire dans le calendrier des prochains mois quel que soit le prochain gouvernement", a insisté sur Twitter Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, qui n'avait pas appelé à la mobilisation jeudi.

L'annonce survient "dans un timing qui ne laisse personne dupe", a réagi sur le même réseau social Gaëlle Martinez (Solidaires Fonction publique). 

"L’urgence est telle que le pourcentage de revalorisation devra être très élevé pour combler le retard", a-t-elle ajouté.

Secrétaire général de l'Unsa-FP, Luc Farré a quant à lui salué une "bonne nouvelle", tandis que Céline Verzeletti (UFSE-CGT) a demandé "des augmentations générales maintenant et pas dans trois mois."

Si le dégel du point d'indice se confirme, il sera inscrit "dans une loi de finances rectificative, qui devra être votée au Parlement cet été", a précisé Amélie de Montchalin lundi soir.

Son montant précis sera calibré "en concertation avec les organisations syndicales et les employeurs", a-t-elle affirmé, précisant à titre d'exemple qu'une hausse d'1% de la valeur du point aurait un coût de deux milliards d'euros pour le gouvernement.


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.