Le Javelin, arme antichar symbole de la résistance ukrainienne

Un soldat américain marche avec un lanceur de missiles sol-air javelot lors d'un exercice militaire conjoint entre les Forces démocratiques syriennes (SDF) et la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre le groupe État islamique (EI), à Deir Ezzor, nord-est de la Syrie, le 7 décembre 2021. (AFP)
Un soldat américain marche avec un lanceur de missiles sol-air javelot lors d'un exercice militaire conjoint entre les Forces démocratiques syriennes (SDF) et la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre le groupe État islamique (EI), à Deir Ezzor, nord-est de la Syrie, le 7 décembre 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Le Javelin, arme antichar symbole de la résistance ukrainienne

  • Les Occidentaux, qui veulent soutenir militairement l'Ukraine sans entrer directement en conflit avec la Russie, ont multiplié les livraisons d'armement à l'armée ukrainienne
  • Symbole du soutien des Etats-Unis, allié le plus puissant de l'Ukraine face à la Russie, le Javelin est apprécié des militaires pour ses caractéristiques techniques

WASHINGTON: Les images de soldats ukrainiens portant un lance-missile Javelin sur l'épaule ont fait le tour du monde: cette arme antichar capable de percer les blindages les plus sophistiqués, particulièrement utile dans un contexte de guérilla, est devenue le symbole de la résistance ukrainienne.

Les Occidentaux, qui veulent soutenir militairement l'Ukraine sans entrer directement en conflit avec la Russie, ont multiplié les livraisons d'armement à l'armée ukrainienne depuis le début de l'invasion russe le 24 février --à la suite d'autres envois dans les semaines précédant l'offensive.

Selon un haut responsable américain, les Ukrainiens ont notamment déjà reçu 17 000 armes antichars de divers pays occidentaux.

Mardi, avant l'annonce prévue mercredi par Joe Biden d'une aide sécuritaire supplémentaire de 800 millions de dollars, un haut responsable de la Maison Blanche a précisé que les Etats-Unis avaient livré environ 2 600 Javelin à l'Ukraine depuis un an.

Les forces ukrainiennes ont aussi reçu des milliers des NLAW britanniques, des AT4 et des Carl-Gustav de fabrication suédoise ou encore des Panzerfaust allemands et des Instalaza C90 espagnols.

«Nés libres», des volontaires bélarusses se joignent aux troupes ukrainiennes

Pour le jeune Bélarusse Gleb Gounko, aller combattre en Ukraine sera une première. Mais la cause n'a rien de nouveau pour lui. Se rangeant aux côtés des Ukrainiens, il entend bien se battre aussi pour la liberté de son pays.

"Je vais en Ukraine non seulement pour soutenir l'Ukraine, pour me battre pour l'Ukraine, mais aussi pour le Bélarus", déclare à l'AFP le jeune homme de 18 ans vivant à Grojec, en Pologne. "Parce que notre liberté dépend aussi de la situation là-bas", explique-t-il, ses tatouages sur les poignets clamant en anglais "Born free" (Né libre).  

Originaire de Minsk, Gleb Gounko en est parti en 2020, l'année où le président bélarusse Alexandre Loukachenko a déclenché une répression cruelle contre ses opposants.

Ceci après les manifestations de masse qui ont éclaté lorsque M. Loukachenko a revendiqué sa victoire dans une élection qualifiée de frauduleuse par l'Occident. 

Le dirigeant bélarusse, au pouvoir depuis près de 30 ans, s'est attiré les foudres de la communauté internationale pour avoir soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Mais si le régime bélarusse est aligné sur le Kremlin, de nombreux citoyens se rangent du côté de l'Ukraine et même, à l'instar de Gounko, prennent les armes. 

"Les Bélarusses ne sont pas en mesure d'aider l'Ukraine (officiellement, ndlr) avec des armes, comme le fait le monde entier, mais ils ne peuvent pas rester à l'écart, alors ils vont se battre pour l'indépendance du pays frère", insiste sur Facebook la Fondation Maison bélarusse à Varsovie.  

Cette ONG, qui œuvre en faveur des droits de l'Homme et de la démocratie au Bélarus, s'est chargée de la logistique de l'envoi de volontaires bélarusses en Ukraine. 

«Notre liberté et la vôtre»
"Aux yeux du monde entier, Loukachenko et (le président russe Vladimir) Poutine sont deux terroristes", déclare à l'AFP Pavel Koukhta, responsable du centre d'accueil des volontaires.  

"C'est une bataille entre la démocratie et la liberté d'un côté et la dictature de l'autre", souligne ce Bélarusse de 24 ans.  

Pavel Koukhta a connu la guerre, ayant combattu les forces pro-Poutine dans le Donbass, dans l'est ukrainien, entre 2016 et 2018, où il a été blessé par l'explosion d'une mine. 

"Nous nous sommes battus sous le mot d'ordre +notre liberté et la vôtre+", indique ce soldat de métier. Son frère aîné a été tué par les forces de sécurité bélarusses lors d'une manifestation. 

"À l'époque, dans le Donbass, nous pensions que Poutine allait occuper le Bélarus. Mais avec Loukachenko, cela s'est fait sans un seul coup de feu", dit Pavel Koukhta.  "Loukachenko ne décide plus de rien. Tout passe par la Russie et Poutine", insiste-t-il. 


Pendant que M. Koukhta parlait à l'AFP, le centre d'accueil grouillait de monde, les volontaires remplissant des cartons de gilets pare-balles, batteries, conserves, médicaments et autres produits essentiels pour les combattants.

Le prochain groupe de volontaires devait rejoindre l'Ukraine dans la soirée et s'est déjà réuni au centre, le moral au beau fixe, tous convaincus de s'être rangé du bon côté de l'Histoire.

Tel grand-père, tel petit-fils 
Alexey Kovaltchouk, qui travaille depuis des années comme moniteur saisonnier de snowboard en Ukraine, avoue ressentir "une sorte de colère agréable, une colère de guerre".

Ayant aidé à évacuer des gens de la station de ski de Bukovel, dans l'ouest de l'Ukraine, juste après l'invasion russe, il a déjà été témoin direct du conflit. 

"J'ai vu des femmes, des enfants en pleurs. Ils essuyaient les larmes dans leurs yeux. J'ai vu le feu", raconte cet homme de 41 ans qui a passé plusieurs années dans les forces spéciales. "J'ai vu des situations difficiles là-bas et, grâce à des amis et à des parents, je comprends ce qui se passe maintenant à Marioupol, Kharkiv, Kiev et dans d'autres villes", indique-t-il. "Je ne comprends pas comment on peut tuer des civils. Je ne comprends pas cela", insiste-t-il. 


Andreï Korsak, un autre volontaire, s'approche en serrant dans ses mains de vieilles photos de famille en noir et blanc et sépia. 


"J'emmène mes grands-pères en Ukraine... Ils y ont tous deux combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci a aussi défendu Varsovie en 1920", explique-t-il en montrant du doigt leurs portraits en uniforme. 


"Aujourd'hui, un siècle plus tard, moi, leur petit-fils, je suis obligé d'aller combattre à nouveau les hordes russes, pour les stopper", dit ce gentil livreur d'Ikea de 53 ans, originaire de la ville bélarusse de Polotsk. 

"Je ferai tout pour arrêter ce mal", ponctue Andreï Korsak. Il aurait préféré ne tuer personne mais, précise-t-il, "si on en arrive là, j'imaginerai que j'ai devant moi un membre des unités anti-émeute de Minsk". "Ce sera alors plus facile pour moi".

«Sainte-Javeline»
Mais c'est le Javelin américain qui est devenu leur arme de prédilection, au point qu'un "meme" circulant sur les réseaux sociaux en a fait une icône, sous les traits de Marie-Madeleine, sainte emblématique de la tradition orthodoxe. Devenue "Sainte-Javeline" protectrice de l'Ukraine, elle brandit un de ces missiles, sous son auréole aux couleurs de l'Ukraine, jaune et bleu.

Symbole du soutien des Etats-Unis, allié le plus puissant de l'Ukraine face à la Russie, le Javelin est apprécié des militaires pour ses caractéristiques techniques.

Equipé de deux charges explosives, il peut percer les chars les plus sophistiqués du monde, notamment les chars russes T-90, dont le blindage explosif réagit à l'impact d'un projectile afin de réduire ou de stopper sa perforation. La première charge du Javelin explose au contact du char, et libère la deuxième charge, plus forte, qui perce le blindage.

D'une portée de 2 500 mètres, il est utilisable en mode d'attaque directe pour détruire un mur ou, s'il est tiré vers le haut, pour abattre un appareil volant à faible altitude comme un hélicoptère. Mais il est aussi utilisable en mode d'attaque en cloche: le missile monte jusqu'à 160 mètres d'altitude et retombe sur la cible à la verticale, comme le javelot des légionnaires romains (javelin en anglais).

Comme un jeu vidéo 
C'est cette trajectoire par le haut qui en fait une arme redoutable contre les chars car les blindés s'ouvrent par le toit, où le véhicule est le plus vulnérable.

Moins lourd que d'autres systèmes antichars qui nécessitent un trépied, le Javelin est portable sur l'épaule. Il est éjecté à quelques mètres du lanceur avant que le système de propulsion ne s'active, ce qui permet au soldat d'être moins repérable et de l'utiliser même depuis l'intérieur d'un bâtiment.

De type "tire et oublie", il permet de verrouiller la cible avant la mise à feu et il est entièrement autoguidé. Le tireur peut se mettre à l'abri avant même que le missile ait touché sa cible.

Selon un militaire américain consulté par l'AFP, il est très facile d'utilisation. "Si vous avez joué à des jeux vidéo, vous pouvez l'utiliser", explique-t-il.

En outre, contrairement aux autres armes antimissiles, qui sont jetables après usage, le Javelin est doté d'une unité de commande de tir, équipée d'un GPS, d'une caméra infrarouge et d'un zoom puissant, qui est réutilisable à l'infini. C'est sur cette unité que s'accroche le tube abritant le missile qui, lui, est jetable.

Cette unité de commande de tirs est précieuse car "on peut encore l'utiliser quand on n'a plus de munitions, pour surveiller et observer" l'ennemi, note le militaire américain.

Fabriqué par les constructeurs américains Raytheon et Lockheed Martin, le Javelin coûte 178 000 dollars pièce, système de lancement et missile compris, selon le budget 2021 du Pentagone. Chaque missile de rechange coûte environ 78 000 dollars.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.