En Ukraine, la destruction du système de santé plonge le pays dans une catastrophe humanitaire

Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Un Ukrainien blessé lors d’une attaque russe reçoit des soins à l’hôpital central de Mykolaïv, à cent kilomètres d’Odessa, dans l’ouest de l'Ukraine, le 8 mars 2022. (vidéo extraite d’un document de la police/AFP)
Un Ukrainien blessé lors d’une attaque russe reçoit des soins à l’hôpital central de Mykolaïv, à cent kilomètres d’Odessa, dans l’ouest de l'Ukraine, le 8 mars 2022. (vidéo extraite d’un document de la police/AFP)
Des personnes sortent d’un hôpital pour enfants endommagé après une frappe aérienne russe à Marioupol, dans le sud-est du pays, le 9 mars 2022. (AFP)
Des personnes sortent d’un hôpital pour enfants endommagé après une frappe aérienne russe à Marioupol, dans le sud-est du pays, le 9 mars 2022. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cibles et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
On voit sur cette photo un hôpital de campagne établi par le groupe de secours américain Samaritan’s Purse dans le parking souterrain d’un centre commercial à Sokilnyky, dans la partie ouest de l’Ukraine. (Yuriy Dyachyshyn/AFP)
On voit sur cette photo un hôpital de campagne établi par le groupe de secours américain Samaritan’s Purse dans le parking souterrain d’un centre commercial à Sokilnyky, dans la partie ouest de l’Ukraine. (Yuriy Dyachyshyn/AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 17 mars 2022

En Ukraine, la destruction du système de santé plonge le pays dans une catastrophe humanitaire

  • Vingt-quatre des attaques signalées ont conduit à l’endommagement ou la destruction totale des établissements de santé
  • Médecins et personnel de santé se voient dans l’obligation de soigner les malades, les personnes âgées et les blessés, alors que les établissements de santé sont bombardés

DJEDDAH: La guerre en Ukraine a contraint les médecins et les infirmiers à devenir presque surhumains du jour au lendemain. Ils se voient dans l’obligation de soigner les malades, les personnes âgées et les blessés qui ne sont pas en mesure de fuir ce pays ravagé par la guerre, alors que les établissements de santé sont bombardés.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, quelque quarante-trois attaques contre des établissements de santé ont été recensées par le système de surveillance de l’Organisation mondiale de la santé.

Vingt-quatre des attaques signalées ont conduit à l’endommagement ou la destruction totale des établissements de santé, tandis que, dans cinq cas, des ambulances ont été touchées. Ces attaques ont fait douze morts et trente-quatre blessés, mais les organismes d’aide redoutent que le bilan national ne soit bien plus élevé.

Crédit: Arab News
Crédit: Arab News

«L’OMS condamne fermement les actes de violence contre le système de santé. Chaque attaque prive des personnes de services vitaux. Prendre les établissements de soins de santé pour cible est une violation du droit international humanitaire et des droits de l’homme», déclare l’agence des Nations unies dans un communiqué publié le 14 mars.

En raison de la perturbation du commerce et de la distribution, l’oxygène, l’insuline, les fournitures chirurgicales, l’anesthésie, les kits de transfusion et d’autres fournitures médicales, y compris celles qui sont destinées à la gestion des complications de la grossesse, se font dangereusement rares en Ukraine.

«Les chaînes d’approvisionnement ont été gravement perturbées. De nombreux distributeurs ne sont pas opérationnels, certains stocks sont inaccessibles en raison d’opérations militaires, les fournitures médicales s’épuisent et les hôpitaux ont du mal à fournir des soins aux malades et aux blessés», dit l’OMS.

Les forces russes ont pris les maternités pour cible et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)
Les forces russes ont pris les maternités pour cible et ces dernières se sont transformées en centres de traitement des blessés. En Ukraine, les femmes enceintes, ainsi que les nouvelles mères et leurs bébés, sont particulièrement vulnérables. (AFP)

La détérioration des infrastructures de santé a également suscité des inquiétudes croissantes au sujet de l’hypothermie, des engelures et des maladies respiratoires qui se déclarent dans des conditions de froid extrême. Les sonnettes d’alarme ont également été tirées pour les problèmes de santé mentale et la pénurie de traitements de maladies chroniques comme les troubles cardiovasculaires, le diabète et les cancers.

«Face à cette crise sinistre qui s’aggrave, nous mobilisons des efforts de secours considérables», affirme le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, alors qu’un fonds de 40 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) alloué par le Fonds central d’intervention d’urgence a été annoncé le 14 mars dernier pour venir en aide aux organismes humanitaires.

En raison des combats actifs dans le nord, l’est et le sud du pays, de nombreux agents de santé communautaires ont été contraints de fuir ou de se cacher, laissant les personnes âgées et les individus à mobilité réduite se débrouiller tout seuls.

Des enfants déplacés par la guerre en Ukraine jouent au centre caritatif de Siret, en Roumanie, le 16 mars 2022. (Clodagh Kilcoyne/Reuters)
Des enfants déplacés par la guerre en Ukraine jouent au centre caritatif de Siret, en Roumanie, le 16 mars 2022. (Clodagh Kilcoyne/Reuters)

La scène n’est malheureusement que trop commune. Des bâtiments en flammes, des personnes entassées qui ont trouvé refuge dans des abris antibombes, des blessés transportés par des ambulanciers et des morts recouverts de morceaux de carton attendant d’être transférés dans une morgue pour être identifiés par leurs proches.

Dans un communiqué conjoint publié le 13 mars, l’OMS, le Fonds des nations unies pour l’enfance et le Fonds des nations unies pour la population ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la fin des attaques contre les établissements et les professionnels de santé en Ukraine.

«Attaquer les plus vulnérables – les bébés, les enfants, les femmes enceintes, ceux qui souffrent déjà de maladies, ainsi que les agents de santé qui mettent leur propre vie en péril pour sauver les autres – est un acte de cruauté inadmissible», affirment-ils.

Les images les plus choquantes prises en Ukraine ces derniers jours sont sans doute celles qui montrent les conséquences épouvantables d’un bombardement contre une maternité de Marioupol, une ville portuaire assiégée, le 9 mars.

Au moins trois personnes auraient été tuées dans l’attaque, dont une jeune fille, tandis qu’une autre femme enceinte blessée est décédée, avec son bébé, le 14 mars. Les images de ces femmes que l’on évacue des ruines symbolisent désormais le bilan brutal de la guerre menée contre les civils.

Un Ukrainien blessé lors d’une attaque russe reçoit des soins à l’hôpital central de Mykolaïv, dans l’ouest de l'Ukraine, le 8 mars 2022. (vidéo extraite d’un document de la police/AFP)
Des personnes sortent d’un hôpital pour enfants endommagé après une frappe aérienne russe à Marioupol, dans le sud-est du pays, le 9 mars 2022. (AFP)

Selon le Fonds pour la population – l’agence des Nations unies chargée de la santé sexuelle et reproductive –, deux autres maternités ukrainiennes avaient déjà été détruites avant cette attaque.

Située aux abords de Kiev, la maternité de Leleka offre la meilleure expérience d’accouchement aux femmes enceintes. Aujourd’hui, elle s’est transformée en hôpital pour fournir des soins aux soldats blessés tout en dispensant des soins obstétriques de première nécessité.

Plus de vingt bébés sont nés à l’hôpital depuis le 24 février. Les villageois voisins qui fuient les bombardements pourraient mettre jusqu’à quatre heures pour atteindre l'hôpital, autrefois facilement accessible par une autoroute. Désormais, les gens doivent emprunter les routes de campagne pour s’abriter.

«C’est vraiment difficile de comprendre aujourd’hui ce qui se passe à Kiev, notamment avec nos hôpitaux, qui étaient considérés comme les meilleurs et les plus nombreux d’Ukraine. Personnellement, je n’aurais jamais imaginé que cela puisse devenir une réalité en Europe. Je n’ai vu de telles images que dans les films auparavant», déclare Vadim Zukin, directeur de la maternité de Leleka.

Les patients de l’hôpital national d’Ohmatdyt, le plus grand hôpital pour enfants d’Ukraine, situé près du centre de Kiev, ont été réveillés aujourd’hui par des tirs de roquette; des fragments d’obus ont été retrouvés près de l’hôpital.

EN CHIFFRES

36 tonnes de fournitures médicales vitales sont parvenues à Lviv (OMS).


10 tonnes de kits de traumatologie et de chirurgie d’urgence sont arrivées à Kiev (OMS).


40 millions de dollars ont été alloués par le Fonds central d’intervention d’urgence pour renforcer les efforts des organismes humanitaires.


Il y a 6,7 millions d’Ukrainiens déplacés à l’intérieur du pays.


2,8 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge dans des pays voisins.

L’hôpital a également ouvert ses portes afin de traiter tous les patients touchés par la guerre. Le photographe du New York Times, Juan Diego Arredondo, a été transporté à Ohmatdyt pour y être soigné, tandis qu’on a annoncé la mort, sur les lieux, de son collègue Brent Renaud.

Anastasia Magerramova, attachée de presse d’Ohmatdyt, a partagé des images et des vidéos à l’intérieur de l’hôpital. On y voit des salles remplies de patients en état de choc. Les médecins et le personnel hospitalier ont déplacé certains d’eux au sous-sol, tandis que les plus vulnérables disposent au moins d’un médecin traitant et d’une infirmière à leurs côtés.

Les responsables russes affirment que la maternité a été reprise par des extrémistes ukrainiens pour servir de base et qu’aucun patient ou médecin ne s’y trouve encore. L’ambassadeur de Russie auprès de l'ONU et l’ambassade de Russie à Londres ont également affirmé que les images des conséquences de l’attaque avaient été manipulées.

Cette image satellite prise le 14 mars 2022 montre un hôpital et des immeubles détruits lors de bombardements aériens russes à Marioupol, en Ukraine. (Technologies Maxar/AFP)
Cette image satellite prise le 14 mars 2022 montre un hôpital et des immeubles détruits lors de bombardements aériens russes à Marioupol, en Ukraine. (Technologies Maxar/AFP)

Moscou affirme que son «opération militaire spéciale» en Ukraine vise à protéger la sécurité de la Russie et celle des russophones dans la région orientale du Donbass. Les nations occidentales ont accusé la Russie d’envahir un pays souverain et d’y commettre des crimes de guerre.

«Les attaques contre le personnel de santé ont des répercussions directes sur la capacité des personnes à accéder aux soins essentiels, en particulier les femmes, les enfants et d’autres groupes vulnérables», déclarent les organismes des Nations unies dans leur communiqué conjoint.

«Nous avons déjà constaté que les besoins en soins de santé des femmes enceintes, des nouvelles mères, des jeunes enfants et des personnes âgées en Ukraine augmentent, tandis que l’accès aux services est terriblement limité par la violence.»

Plus de 4 300 naissances ont eu lieu en Ukraine depuis le début de l’invasion russe «et 80 000 femmes ukrainiennes devraient accoucher dans les trois prochains mois», indiquent les responsables de l’ONU.

Cette photo montre un hôpital de campagne établi par le groupe de secours américain Samaritan’s Purse dans le parking souterrain d’un centre commercial à Sokilnyky, dans la partie ouest de l’Ukraine. (Yuriy Dyachyshyn/AFP)
Cette photo montre un hôpital de campagne établi par le groupe de secours américain Samaritan’s Purse dans le parking souterrain d’un centre commercial à Sokilnyky, dans la partie ouest de l’Ukraine. (Yuriy Dyachyshyn/AFP)

«En Ukraine, le système de santé est vraiment mis à rude épreuve et son effondrement serait une catastrophe. Tous les efforts possibles devraient être déployés pour empêcher que cela se produise.»

«Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat avec un accès sans entrave afin que les personnes dans le besoin puissent accéder à l’aide humanitaire. Une résolution pacifique pour mettre fin à la guerre en Ukraine est possible.»

La situation humanitaire à Marioupol est particulièrement désastreuse, puisque l’aide ne peut être acheminée. Par ailleurs, les civils sont dans l’incapacité de fuir après les échecs répétés de la mise en place de couloirs d'évacuation. L’accès à la nourriture et à l’eau potable constitue également un véritable problème de santé.

«Pour les jeunes enfants, cela peut être particulièrement dangereux», déclare Kate White, responsable des situations d’urgence chez Médecins sans frontières, dans un communiqué publié le 11 mars.

«Contrairement aux adultes, leur corps ne peut supporter de fortes fluctuations de l’apport alimentaire et hydrique. Ils sont donc exposés à un risque élevé de déshydratation. L’eau contaminée peut également provoquer une diarrhée qui, à son tour, peut enclencher un cercle vicieux, puisque la diarrhée entraîne une plus grande déshydratation. Dans des situations extrêmes, cela peut également conduire à la mort.»

Crédits: Arab News
Crédits: Arab News

Environ dix-huit millions de personnes en Ukraine auraient été touchées par la guerre, dont 6,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Plus de 2,8 millions d’individus ont trouvé refuge dans les pays voisins au cours des deux semaines qui ont suivi l’invasion. La majorité d’entre eux se sont dirigés vers l’Ouest, en Pologne. Il s’agit de la crise de réfugiés dont la croissance a été la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il est interdit aux hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays, ce qui signifie que ceux qui traversent les frontières vers les pays voisins sont principalement des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, selon le Comité international de la Croix-Rouge.

Alors que les organismes humanitaires s’efforcent d’évacuer les civils pris au piège dans la zone de conflit et de fournir du matériel médical ainsi que des logements sanitaires aux personnes déplacées, les plaies invisibles causées par le traumatisme de la guerre seront, quant à elles, plus difficiles à traiter.

«Très souvent, les conséquences sur la santé mentale mettent des années à se manifester, mais elles nécessitent également une assistance immédiate. Nous devrons faire face aux répercussions de cette guerre sur la santé mentale à grande échelle pendant des années», conclut Kate White.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Short Url
  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Short Url
  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.