Les Saudi Cinema Nights d'Ithra célèbrent la réalisation saoudienne

Les projections ont été suivies de séances de questions-réponses avec les cinéastes (Photo fournie).
Les projections ont été suivies de séances de questions-réponses avec les cinéastes (Photo fournie).
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Publié le Samedi 19 mars 2022

Les Saudi Cinema Nights d'Ithra célèbrent la réalisation saoudienne

  • L'événement a été organisé en collaboration avec le Red Sea International Film Festival
  • Les spectateurs ont eu droit à une sélection de films récents étudiant la condition saoudienne

DHAHRAN: Les fans de cinéma saoudien ont rempli les luxueux sièges de théâtre multicolores du King Abdulaziz Center for World Culture (Centre du roi Abdelaziz pour la culture mondiale) d’Ithra le 15 mars. La salle co-organisait un nouvel événement célébrant les films saoudiens et les talents émergents dans le Royaume.
«En collaboration avec le Red Sea International Film Festival, nous organisons un événement intitulé Saudi Cinema Nights», a déclaré Mansour Albadran, coordinateur du cinéma à l'unité des arts du spectacle d'Ithra, à Arab News.
«C'est un événement phare du (RSIFF) et nous avons décidé de l'organiser ici à Dhahran pour la première fois.»

Les projections ont été suivies de séances de questions-réponses avec les cinéastes (Photo fournie).

L'événement faisait figure de masterclass du cinéma saoudien moderne, les spectateurs ayant eu droit à une sélection de films récents étudiant la condition saoudienne. Tous réalisés par des réalisateurs et producteurs locaux, ces films mettent en vedette des acteurs du cru. Les projections ont été suivies de séances de questions-réponses avec les cinéastes.
Le premier film présenté, «Quareer», est une anthologie comprenant cinq courts métrages réalisés par cinq réalisatrices - Ragheed Al-Nahdi, Norah Almowald, Ruba Khafagy, Fatma Alhazmi et Noor Alameer - dans le cadre de leur projet de fin d'études.

En Bref

• Le titre du film «Quareer», est dérivé d'un mot arabe qui se traduit approximativement par «bouteille en verre». Il s'agit d'une anthologie comprenant cinq courts métrages réalisés par cinq réalisatrices: Ragheed Al-Nahdi, Norah Almowald, Ruba Khafagy, Fatma Alhazmi et Noor Alameer — dans le cadre de leur projet de fin d'études
• La journaliste avant-gardiste devenue cinéaste Faiza Ambah a présenté son premier film en langue arabe «Nour Shams», ainsi que «Jawwi», un court documentaire sur la réalisation d'un métrage
• Le film d'action «Route 10», a été réalisé et co-écrit par Omar Naim. Il suit le parcours de deux frères et sœurs aisés qui partent en voyage depuis Riyad pour assister à un mariage familial à Abou Dhabi, et qui sont confrontés à diverses menaces sur le chemin

Chaque séquence raconte l'histoire d'une fille ou d'une femme saoudienne vivant dans le Royaume au cours de la dernière décennie, une histoire suffisamment récente pour cibler toute personne âgée de plus de 21 ans.
Le titre a été choisi de manière à ce que se reflète le fait que les femmes saoudiennes peuvent allier fragilité et force, qu'elles sont capables de relever n'importe quel défi ou tenir n’importe quel rôle qui leur est demandé.

Les Saudi Cinema Nights à Ithra (Photo, fournie).


Après la projection, les réalisatrices ont parlé de leurs expériences de création et de récit de leurs histoires de femmes saoudiennes et de l'importance pour elles que cela soit montré dans leur pays d'origine.
Viennent ensuite deux films de la journaliste avant-gardiste devenue cinéaste Faiza Ambah, qui a présenté son premier film en langue arabe «Nour Shams», ainsi que «Jawwi», un court documentaire sur la réalisation du film.
Ils ont été tournés dans divers quartiers de Djeddah où, pendant environ sept mois, durant la pandémie, Ambah a introduit la réalisation dans une zone qui ne connaissait pas le cinéma. Elle a travaillé tout au long de la production avec des jeunes locaux dont la plupart avaient entre 10 et 13 ans et n'avaient jamais visionné de film dans une salle.
Sans s'en rendre compte au moment du tournage, elle présente également une documentation sur une partie de la ville qui connaîtra bientôt un projet de rénovation. De fait, de nombreux quartiers dans lesquels elle a filmé ont maintenant disparu, démolis pour faire place à de nouveaux plans de construction, son film constituant ainsi de précieuses archives d'images historiques.
Ambah est retournée à ses racines lors de la projection de mardi. Elle a grandi à Dhahran avant de la quitter et travailler pour Arab News à la fin des années 1980.
Elle a écrit et filmé son premier film en 2015. "Mariam" suit le dilemme d'une jeune française musulmane lors de l'interdiction du port du voile dans les établissements scolaires. Au détour d'une scène de "Nour Shams", l'un des personnages hurle "la France hait les Arabes", un possible clin d'oeil à ce premier film.

Les équipes des films projetés ont répondu aux questions du public (Photo, fournie).


A la suite de la séance, Ambah a évoqué les joies et les défis liés au fait de travailler dans son pays d'origine sur des sujets trop peu médiatisés.
Le public a également pu découvrir le film d'action «Route 10», réalisé et co-écrit par Omar Naim. Ce métrage suit le parcours de deux frères et sœurs aisés qui partent en voyage depuis Riyad pour assister à un mariage familial à Abou Dhabi, et qui sont confrontés à diverses menaces sur le chemin
Le tournage du film a été particulièrement compliqué puisque il s'est déroulé en pleine pandémie. Selon l'une de ses vedettes Baraa Alem, l'équipe devait effectuer des tests PCR plusieurs fois par semaine.
Alem a aussi parlé de sa douleur éprouvée à la suite de la mort de son père, qui l'a conduit à s'immerger totalement dans son rôle.
La totalité des films projetés mardi avaient été choisis par un comité lors d'un visionnage en marge du Red Sea Film Festival en décembre.
"Nous sommes très heureux que cet évènement se déroule ici à Ithra" s'est réjouit Albadran. "Il pourrait bien être le début d'un long partenariat entre Ithra et le Red Sea Film Festival."
"Ithra co-organise cet évènement avec le (RSIFF), pour réaffirmer sa présence dans le secteur du cinéma en tant que l'un des acteurs les plus anciens et si vous me le permettez, les importants du Royaume et de sa province orientale plus spécifiquement."
"Nous espérons que l'évènement de ce soir sera mémorable pour le public (tout comme) les films qu'ils auront vu. Que vous soyez cinéphiles ou cinéastes, nous souhaitons que vous vous y retrouviez ici" a-t-il conclu.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le théâtre libanais à Dubaï : un pont culturel en pleine croissance

Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
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  • Le théâtre libanais rayonne à l’international, et Dubaï s’impose comme un carrefour culturel où les artistes créent des liens profonds avec un public local et international
  • Badih Abou Chakra et Rola Beksmati soulignent l’importance du soutien gouvernemental, des subventions et des partenariats privés pour faire évoluer le théâtre libanais et toucher un public plus large

DUBAÏ:  Le théâtre libanais, riche de son histoire et de ses dynamiques culturelles, connaît un essor remarquable à Dubaï, une ville qui s’affirme comme un carrefour culturel entre le Liban et la région du Golfe.

Ces dernières années, des productions comme Venus ont renforcé l’idée que Dubaï devient un prolongement du théâtre libanais, porté par des artistes talentueux désireux d’explorer des thématiques universelles.

Badih Abou Chakra, acteur, explique dans une interview avec Arab News en français : « Le lien entre Dubaï et le Liban est avant tout culturel. Les Libanais cherchent à se reconnecter à leur pays d’origine à travers l’art vivant. Le théâtre offre un moyen de renouer avec leurs racines tout en s’adaptant aux réalités contemporaines. »

Cette vision trouve un écho dans Venus, une pièce qui, à travers sa mise en scène et ses performances, aborde des thèmes puissants liés aux relations humaines, au pouvoir, à la vulnérabilité, mais aussi à l’introspection personnelle et collective.

Une exploration des relations humaines

Dans Venus, une actrice et un metteur en scène se retrouvent dans un face-à-face intense lors d’une audition. La pièce explore la complexité de leur dynamique, mettant en lumière les jeux de pouvoir, mais aussi les instants de fragilité qui peuvent marquer toute relation professionnelle.

Venus met en scène Rola Beksmati et Badih Abou-Chacra, avec un texte original de David Ives, adapté par Lina Khoury et Gabriel Yammine, et dirigé par Jacques Maroun.

Selon Badih Abou Chakra, « Le théâtre n’est pas simplement une performance. Il s’agit de l’exploration de l’être humain dans toute sa diversité. Sur scène, l’interaction entre les acteurs devient une exploration de l’intime et du collectif. »

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(Photo: fournie)

C’est cet aspect vivant, cette énergie particulière entre les deux artistes, qui nourrit l’essence même de la pièce.

Rola Beksmati, co-vedette de la production, partage également sa vision du processus créatif : « Le théâtre, c’est avant tout un espace où l’on explore constamment de nouvelles facettes de soi. Chaque représentation devient une occasion de redécouvrir des aspects que l’on ne soupçonnait pas chez soi. »

Pour elle, l’échange avec le public et l’autre acteur est essentiel : « C’est cette interaction qui confère toute sa richesse au théâtre. »

L’écriture et le soutien institutionnel : clés de l'évolution du théâtre

Rola Beksmati évoque l’écriture comme un moyen essentiel de se connaître : « Le théâtre, à travers l’écriture, permet de projeter une part de soi, de la comprendre et de la faire évoluer. » Pour elle, chaque texte théâtral devient une exploration, une manière de grandir en tant qu’artiste et en tant qu’individu. L’écriture devient ainsi une forme d’introspection.

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(Photo: fournie)

Cependant, pour que cette scène théâtrale prospère au Liban, un soutien structurel est indispensable. Badih Abou Chakra met en lumière le manque de stratégie de financement : « Les subventions publiques sont essentielles, mais il est également crucial de développer des partenariats avec le secteur privé. Grâce à ces contributions, le théâtre pourra évoluer, attirer de nouveaux talents et proposer des productions de plus grande envergure. »

Une scène théâtrale en expansion

Le théâtre libanais à Dubaï, à travers des productions comme Venus, démontre la capacité de l’art théâtral à transcender les frontières géographiques et culturelles. La scène artistique émiratie devient ainsi un terreau fertile pour l’émergence de nouvelles voix, portées par une créativité enracinée dans les réalités libanaises, tout en s’ouvrant à un public régional.

Pour que cette dynamique se renforce, un soutien soutenu de l’État et du secteur privé est indispensable. L’art théâtral ne se limite pas à la scène : il nécessite des investissements, des ressources et une structure protectrice pour garantir la pérennité des productions et favoriser l’émergence de nouvelles générations de talents.


Versailles célèbre l’union musicale entre la France et l’Arabie saoudite

(Photo: Instagram)
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  • Un concert exceptionnel au Château de Versailles a réuni l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite avec l’Orchestre de l’Opéra Royal
  • La soirée a mis en lumière les arts traditionnels saoudiens et la musique classique française

VERSAILLES: Dans le cadre somptueux du Château de Versailles, l’un des joyaux du patrimoine français, s’est tenu vendredi 5 septembre un concert intitulé Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite. Organisé sous le haut patronage du Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, ministre saoudien de la Culture et président du Conseil d’administration de la Commission musicale, cet événement a marqué un moment fort de la coopération culturelle entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République française.

Porté par la Commission musicale, en collaboration avec la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène, ce concert a réuni sur scène l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite et l’Orchestre de l’Opéra Royal du Château de Versailles, dans une performance conjointe inédite. Ensemble, ils ont livré une fresque musicale riche et raffinée, mêlant tradition et modernité, Orient et Occident.

La soirée s’est distinguée par la présence de nombreuses personnalités éminentes, dont le Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, le Prince Turki ben Faisal Al Saud, la Princesse Haifa Al Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite à Madrid, Majid ben Abdullah Al-Kassabi, ministre saoudien du Commerce, Rachida Dati, ministre française de la Culture, ainsi que Brigitte Macron.

Un hommage vibrant au patrimoine culturel saoudien a été rendu à travers quatre formes emblématiques des arts du spectacle traditionnels : Al Khobeiti, Al Majroor, Al Rifaihi et Al Khathwah, interprétés avec grâce par les artistes de la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène. Ces tableaux vivants ont offert au public une plongée sensorielle dans l’héritage vivant du Royaume.

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En miroir à cette richesse, l’Orchestre de l’Opéra Royal a interprété des chefs-d’œuvre de la musique française, faisant résonner l’élégance intemporelle du répertoire classique national. Le point culminant de la soirée fut le segment fusion, véritable dialogue musical entre les deux ensembles, qui a symbolisé l’harmonie entre les cultures.

Cette soirée s’inscrit dans la continuité d’un parcours international remarquable pour l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite. Après des représentations saluées à Mexico, New York, Londres, Tokyo, Riyad et Sydney, Versailles a offert une étape prestigieuse, qui résonne comme l’accomplissement d’un projet artistique d’envergure.

Depuis leur première apparition internationale au Théâtre du Châtelet en 2022, les musiciens saoudiens n’ont cessé de séduire par la profondeur de leur répertoire. Cette nouvelle escale à Versailles s’inscrit également dans l’élan diplomatique impulsé par la visite d’État saoudienne de décembre 2024, et la signature récente de deux accords majeurs avec la Philharmonie de Paris et le Grand Palais.

Au-delà de la performance, Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite ont incarné un puissant symbole de dialogue interculturel. Une célébration de la musique comme langage universel, capable de bâtir des ponts durables entre les peuples, et de magnifier les valeurs de respect, de partage et de beauté commune.


« Palestine 36 », soutenu par l’Arabie saoudite, présenté en avant-première au TIFF 2025

Le film a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto. (AFP)
Le film a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto. (AFP)
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  • Le film Palestine 36 d’Annemarie Jacir, présenté au TIFF 2025, revient sur le soulèvement palestinien de 1936 contre le mandat britannique
  • Financé en partie par le Red Sea Film Fund d’Arabie saoudite, le film explore un moment décisif pour la région

DUBAÏ : Le film Palestine 36 de la réalisatrice Annemarie Jacir a été présenté cette semaine en avant-première au Festival international du film de Toronto (TIFF) 2025 lors d’une projection de gala.

Le film a été en partie financé par le Red Sea Film Fund, soutenu par l’Arabie saoudite.

Situé aux abords de Jérusalem, Palestine 36 raconte l’histoire du soulèvement arabe contre le mandat britannique.

Le synopsis officiel indique : « En 1936, alors que les villages de la Palestine mandataire se soulèvent contre la domination coloniale britannique, Yusuf erre entre son village rural et l’énergie bouillonnante de Jérusalem, aspirant à un avenir au-delà des troubles croissants.

Mais l’Histoire est implacable. Avec l’arrivée massive de réfugiés juifs fuyant l’antisémitisme en Europe, et la population palestinienne unie dans le plus vaste et le plus long soulèvement contre les 30 ans de domination britannique, toutes les parties glissent vers une collision inévitable — un moment décisif pour l’Empire britannique et pour l’avenir de toute la région. »

Le film réunit une distribution internationale : l’acteur oscarisé Jeremy Irons, la star de Game of Thrones Liam Cunningham, l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine, ainsi que les talents palestiniens Hiam Abbass, Yasmine Al-Massri, Kamel El Basha et Saleh Bakri.

La première a réuni de nombreuses personnalités, dont les acteurs britanniques Billy Howle et Robert Aramayo, l’acteur palestinien Karim Daoud Anaya, le producteur de cinéma palestino-jordanien Ossama Bawardi, ainsi que Jacir, Bakri, Al-Massri et Abbass.

Jacir, à qui l’on doit Salt of the Sea, When I Saw You, Wajib et des épisodes de la série Ramy, a entamé le travail sur ce projet avant la pandémie mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com