Londres: grand gala de danseurs étoiles pour l'Ukraine

Un drapeau ukrainien est suspendu à la façade du London Coliseum avant le gala-bénéfice spécial «Dance for Ukraine» à Londres, le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
Un drapeau ukrainien est suspendu à la façade du London Coliseum avant le gala-bénéfice spécial «Dance for Ukraine» à Londres, le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 20 mars 2022

Londres: grand gala de danseurs étoiles pour l'Ukraine

  • L'ambassadeur ukrainien à Londres a été ovationné tandis qu'Ivan Putrov et la danseuse Alina Cojacaru, ont exalté l'importance d'un tel spectacle
  • L'Ukrainien fut danseur principal du prestigieux Royal Ballet de Londres de 2002 à 2010

LONDRES: De la Russie à l'Argentine, en passant par le Japon, la France ou Cuba, des stars internationales du ballet ont offert samedi à Londres un grand gala humanitaire pour l'Ukraine et envoyer un message de paix.

Le drapeau jaune et bleu de l'Ukraine flottait à l'extérieur du London Coliseum, siège de l'English National Opera où la collecte de fonds a dépassé les espérances des organisateurs, avec 140 000 livres sterling (166 000 euros environ) récoltés entre les dons et le prix des places, avant même le début de la soirée.

La soirée, ouverte au son de l'hymne ukrainien, s'est achevée sur "Le triomphe de l'amour" tiré d'un ballet du compositeur russe Alexandre Glazounov.

L'argent ira au profit du Disasters Emergency Committee (DEC), coalition d'associations humanitaires britanniques ayant déjà levé quelque 200 millions de livres pour l'Ukraine.

"S'il vous plaît, continuez votre soutien", a prié le danseur et producteur ukrainien Ivan Putrov, coordinateur de la représentation, donnée à guichet fermé.

Les danseuses de ballet Marianela Nunez et Reece Clarke de Grande-Bretagne lors d'une répétition pour le gala-bénéfice spécial «Dance for Ukraine» à London Coliseum, le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
Les danseuses de ballet Marianela Nunez et Reece Clarke de Grande-Bretagne lors d'une répétition pour le gala-bénéfice spécial «Dance for Ukraine» à London Coliseum, le 19 mars 2022 (Photo, AFP).

L'ambassadeur ukrainien à Londres Vadym Prystaiko a été ovationné tandis qu'Ivan Putrov et sa complice pour l'organisation, la danseuse roumaine Alina Cojacaru, ont exalté l'importance d'un tel spectacle, "pour la démocratie, pour défendre la liberté et les valeurs humaines".

"En tant qu'artistes, nous avons du talent et nous devons l'utiliser pour dire ce en quoi nous croyons. L'art a une voix et c'est la voix que nous utilisons", avait auparavant confié à l'AFP Ivan Putrov. 

L'Ukrainien fut danseur principal du prestigieux Royal Ballet de Londres de 2002 à 2010. Aujourd'hui, alors qu'il voit son pays détruit par la guerre, l'enjeu pour lui et Alina Cojocaru, formée comme lui à Kiev où ils ont toujours des amis et des proches, était de mobiliser le monde du ballet pour un "appel humanitaire". 

"Ce qui se passe est horrible", explique Ivan Putrov qui a réuni un casting d'exception pour "lever des fonds qui sauveront des vies" et "envoyer un message non seulement à l'Occident (...) mais aussi aux Russes, dont certains nous entendront et élèveront la voix".

Parmi les étoiles de la soirée, la Russe Natalia Osipova, l'Argentine Marianela Núñez et la Japonaise Fumi Kaneko, issues du Royal Ballet et le Français Mathieu Ganio de l'Opéra de Paris.

L'Ukrainienne Katja Khaniukova, l'Espagnole Katja Khaniukova et l'Américaine Emma Hawes (English National Ballet) étaient aussi sur scène.

«Devoir humanitaire»

"L'art est-il approprié dans des circonstances si horribles? Bien sûr qu'il l'est, parce qu'il donne de l'espoir, de l'inspiration aux gens", assure Ivan Putrov.

Le gala a mis à l'honneur plusieurs compositeurs russes, outre Glazounov, comme Tchaïkovski et Rachmaninov, parce que "la culture russe n'a rien à voir avec (le président russe Vladimir) Poutine, et Poutine n'a rien avoir avec la culture russe", insiste le danseur ukrainien. 

"Et la danse est si intégrée depuis des siècles qu'on ne peut pas vraiment l'attribuer à une nation en particulier. C'est donc vraiment un message d'unité", ajoute-t-il. 

Parmi les artistes répondant à l'appel, la danseuse russe Natalia Osipova, célèbre dans son pays, a refusé toute interview.

Le Cubain Javier Torres, du Northern Balle a dansé une version masculine de "La mort du cygne" de Camille Saint-Saens.

L'oeuvre qui met en scène un paraplégique perdant un membre "représente la lutte pour ce qu'on a perdu", explique Javier Torres à l'AFP. 

ballet

"Elle parle de se battre jusqu'au bout", ajoute-t-il, évoquant les "gens qui tentent de résister contre ce qui leur arrive", comme les Cubains souffrant depuis des décennies des sanctions américaines ou les Ukrainiens plongés dans la guerre. 

Participer au gala est pour Javier Torres "un devoir humanitaire (...) d'abord en tant que personne et ensuite en tant qu'artiste". 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.