L'OMS attire l'attention sur les problèmes de santé mentale des Rohingyas

Un jeune réfugié rohingya transportant du matériel de secours dans un camp à Ukhia (Photo, AFP).
Un jeune réfugié rohingya transportant du matériel de secours dans un camp à Ukhia (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 11 octobre 2020

L'OMS attire l'attention sur les problèmes de santé mentale des Rohingyas

  • Des anciens traumatismes auxquels d’ajoutent Covid-19, sont tant de causes de la recrudescence des troubles mentaux chez les réfugiés Rohingyas
  • L'OMS a déclaré que le facteur le plus inquiétant apparu lors des consultations et du traitement était que les enfants figuraient parmi l'un des groupes les plus vulnérables au sein des réfugiés

DHAKA: Plus de 20% des réfugiés rohingyas du Bangladesh sont affectés par des troubles mentaux, conséquences des abus et des traumatismes subis au Myanmar, explique un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) samedi.

Ce chiffre a été diffusé lors de la Journée mondiale de la santé mentale, qui a lieu le 10 octobre de chaque année. Avec pour but de mettre en lumière la situation de près d'un million de Rohingyas à Cox's Bazar, le plus grand camp de réfugiés au monde.

Selon les statistiques du ministère de la Santé, confirmées par l'OMS, il y a eu 14819 consultations pour troubles de santé mentale enregistrées par le département de santé du district parmi les Rohingyas en 2019.

De janvier à aujourd'hui, ce chiffre est passé à près de 20 000.

La plupart des cas ont été traités par les centres de santé des camps, où les patients rohingyas ont reçu des conseils et des traitements.

« Au lendemain d'une crise, une personne sur cinq (22 %) souffrirait de dépression, d'anxiété, de trouble de stress post-traumatique, de trouble bipolaire ou de schizophrénie », a déclaré le porte-parole de l'OMS Catalin Bercaru à Arab News. « Les impacts psychosociaux et sociaux des urgences peuvent être aigus à court terme, mais ils peuvent également nuire à la santé mentale et au bien-être psychosocial à long terme des populations touchées. »

Les Rohingyas ont subi des décennies d'abus et de traumatismes au Myanmar, dans les années 1970, lorsque des centaines de milliers de personnes ont cherché refuge au Bangladesh.

Entre 1989 et 1991, 250 000 personnes supplémentaires ont fui lorsqu'une répression militaire a suivi un soulèvement populaire et que la Birmanie a été rebaptisée Myanmar.

En 1992, le Bangladesh et le Myanmar ont conclu un accord de rapatriement qui a conduit des milliers de Rohingyas à retourner dans l'État de Rakhine. L'exode vers le Bangladesh a repris de nouveau il y a quelques années.

« Nos maisons ont été incendiées par les militaires », a déclaré Mostafa Ahmed, un réfugié de 42 ans, à Arab News. « Ils ont pris mes deux jeunes frères qui ne sont jamais revenus. Je ne peux pas dormir la nuit. Mes souvenirs à Rakhine me hantent. Je n'ai pas de mots pour consoler mes parents des pertes irréparables de leurs fils. »

Une autre réfugiée, Amina B, 31 ans, a déclaré qu'elle revivait continuellement l'horreur des atrocités dont elle a été victime. Elle a demandé que son nom complet ne soit pas divulgué.

« J'ai été victime d'un viol collectif », a-t-elle déclaré à Arab News. « Ils pensaient que j'étais morte et ils m'ont laissé chez moi. Quand je suis revenue à moi, je me suis retrouvée entourée de mes voisins dans ma cour. Ils ont emmené mon mari ce jour-là et je ne l'ai jamais revu. Après une semaine, avec quelques voisins, j'ai commencé à marcher vers le Bangladesh. Il m'a fallu huit jours pour atteindre Cox's Bazar.

Les enfants se souviennent également des jours sombres avant de fuir au Bangladesh. Morium Akter avait 10 ans lorsqu'elle a perdu son père.

« J'ai perdu mon père sous mes yeux », a déclaré Akter à Arab News. « Les militaires lui ont tiré dessus… Je me souviens encore de ses derniers mots: « Restes en sécurité mon petit ange. »

Akter, sa mère et ses trois frères, essaient péniblement de reconstruire leur vie dans les camps de réfugiés.

Bercaru a déclaré que si l'OMS avait formé au moins 8000 médecins et 1000 infirmières à la prise en charge des maladies mentales au cours des deux dernières années, les problèmes augmentaient parmi les « populations en situation d’urgence », la pandémie de la Covid-19 devrait également avoir un « très grave impact » sur le bien-être mental des gens.

Vendredi, près de 276 Rohingyas avaient été testés positifs pour le coronavirus, avec huit décès signalés.

« À ce jour, 291 professionnels travaillant dans les camps et les installations gouvernementales ont bénéficié de la formation », a ajouté Bercaru.

L'OMS a déclaré que le facteur le plus inquiétant apparu lors des consultations et du traitement était que les enfants figuraient parmi l'un des groupes les plus vulnérables au sein des réfugiés.

Selon l'UNICEF, il y a environ 470 000 enfants dans les camps de Cox's Bazar, dont certains souffrent de problèmes de santé mentale.

Bercaru a déclaré que l'OMS avait formé un groupe de travail spécial pour résoudre ce problème en adoptant des activités axées sur la promotion du bien-être.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ukraine: des attaques russes font trois morts et visent des infrastructures énergétiques

Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
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  • Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine
  • Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local

KIEV: Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays.

Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine.

Cette localité est située sur les rives du fleuve Dniepr, qui fait office de ligne de front dans cette partie de l'Ukraine.

Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local.

Cette ville avait été occupée par l'armée russe pendant plusieurs mois lors de la première année de la guerre en 2022, puis libérée par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive.

Elle borde aussi le Dniepr, et est presque constamment bombardée par les soldats russes postés de l'autre côté du fleuve.

Le ministère ukrainien de l'Energie a lui affirmé que des "infrastructures énergétiques et de transport de gaz" avaient été touchées par d'autres attaques dans six régions du pays.

Une frappe de drone a endommagé une infrastructure de Soumy, grande ville du nord-est du pays, ce qui a provoqué d'importantes coupures de courant, selon le ministère.

Une autre attaque a provoqué des "dégâts significatifs" sur des installations de transport de gaz dans la région de Poltava (centre-est), d'après cette même source.

Le ministère a dénoncé la "politique délibérée de la Fédération de Russie visant à détruire les infrastructures civiles de l'Ukraine" à l'approche de l'automne.

Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a affirmé mercredi qu'une frappe russe avait touché l'une de ses usines la veille.

Cette installation, qui fournit du charbon pour la production énergétique du pays, est "complètement paralysée", selon l'opérateur.

En plus de trois ans d'invasion, la Russie a ravagé le réseau énergétique de l'Ukraine.

Les frappes contre ce type d'infrastructures, qui laissent les civils sans chauffage ou électricité, constituent un problème de taille pour ce pays d'Europe de l'est où les hivers sont rudes.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.