Le prince Bandar d’Arabie saoudite met les pendules à l'heure sur la question palestinienne

Capture d’écran de l’interview d’Al Arabiya avec l’ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis.
Capture d’écran de l’interview d’Al Arabiya avec l’ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis.
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Publié le Mercredi 14 octobre 2020

Le prince Bandar d’Arabie saoudite met les pendules à l'heure sur la question palestinienne

  • L’interview avec Al-Arabiya a montré un contraste entre les échecs des leaders palestiniens et le soutien sans faille de l’Arabie saoudite
  • Les révélations cruciales font suite aux condamnations par les leaders palestiniens de la déclaration trilatérale États-Unis-EAU-Israël en août

RIYAD: En tant que figure phare de la diplomatie mondiale, le prince Bandar ben Sultan Al-Saoud d'Arabie saoudite a rencontré de nombreuses personnalités et assisté à de nombreux évènements qui ont façonné les décennies depuis le début des années 1980. Mais il aura fallu attendre ce mois-ci pour avoir un aperçu de certaines des décisions et des actions dont il a été témoin, et qui ont décidé du sort de millions de personnes au Moyen-Orient, des Palestiniens en particulier.

Sans surprise, l’interview d’Al Arabiya avec l’ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis, qui était également le chef de l’agence de renseignement saoudienne et du Conseil national de sécurité, a alimenté le débat politique comme aucun autre dans l’histoire récente. Ses souvenirs sont une étude de contrastes, entre la position ferme de l’Arabie saoudite sur la cause palestinienne et les blessures et les «échecs» autoinfligés par les leaders palestiniens, y compris leur critique des États du Golfe sur l’accord de paix entre les Émirats arabes unis (EAU) et Israël.

Ce qui est mis en lumière, ce ne sont pas seulement les nombreuses bévues des dirigeants palestiniens au cours des décennies, mais aussi leurs hésitations, dont les conséquences mises bout à bout ont coûté cher à leur peuple et fait reculer leur cause. De façon étrange cependant, c'est la condamnation par les leaders palestiniens de l'accord trilatéral États-Unis-EAU-Israël en août dernier qui a poussé le prince Bandar à faire ces révélations.

Il admet que sa réaction initiale aux déclarations palestiniennes a été la colère. Elle s’est ensuite muée en tristesse et en douleur. «Je me suis souvenu des événements dont j'ai été témoin, liés à la cause palestinienne de 1978 à 2015», explique-t-il avant de livrer un fascinant et personnel tour d'horizon historique tout en détaillant le soutien multidimensionnel – moral, matériel, militaire, diplomatique et économique fourni par les leaders saoudiens et le Royaume aux Palestiniens à partir de 1939.

Le prince Bandar rappelle le rôle de l'Arabie saoudite au lendemain de la guerre de 1948, lorsque les pays de la Ligue arabe ont décidé d'aider le peuple palestinien en détresse. «Combattant aux côtés de leurs frères égyptiens, l'armée saoudienne est entrée en terre palestinienne et sa mission a été bien accomplie. Trois mille soldats saoudiens se trouvaient sur le front égyptien et en Palestine. Dans cette guerre, 150 Saoudiens sont morts en martyrs. À l'époque, l'armée saoudienne venait d'être créée et avait des capacités limitées, comme ses adversaires.»

Le président américain George Bush (C) se réunit à la Maison Blanche avec l'Ambassadeur d'Arabie Saoudite le Prince Bandar ben Sultan (G) et l'Ambassadeur du Koweït Sheikh Saud Nasir Al-Sabah pour discuter de l'état actuel de la crise du Golfe Arabique le 21 décembre 1990 à Washington. (Photo, Kevin LARKIN/AFP).
Le président américain George Bush (C) se réunit à la Maison-Blanche avec l'ambassadeur d'Arabie saoudite le prince Bandar ben Sultan (G) et l'ambassadeur du Koweït Cheikh Saud Nasir Al-Sabah pour discuter de l'état actuel de la crise du golfe Arabique le 21 décembre 1990 à Washington. (Photo, Kevin LARKIN/AFP).

Même si les déclarations des dirigeants palestiniens actuels inspirent peu de confiance, la réponse dominante suscitée par l’interview d’Al Arabiya semble être la suivante: si seulement ils pouvaient remonter le fil de l’histoire et faire d’une manière différente. Prenons le récit du prince Bandar sur les événements de 1986, lorsque le roi Fahd lui a demandé de proposer au président américain Ronald Reagan de faire quelque chose pour aider la cause palestinienne.

«Je suis allé rencontrer le président Reagan. Je l'ai informé que les Palestiniens acceptaient maintenant la résolution 242 de l'ONU, qu'ils avaient rejetée en 1973 ... Le secrétaire d'État américain George Shultz m'a alors remis un courrier qui indiquait que si les Palestiniens reconnaissaient la résolution 242 de l'ONU (…) dénonçaient le terrorisme et reconnaissaient le droit des États de la région à vivre en paix, Reagan était prêt à reconnaître l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et à s'entretenir avec elle.»

«Je suis parti et j'ai appelé le roi Fahd en lui annonçant l'offre. “Êtes-vous sûr?” demanda-t-il. Je lui ai dit que j'avais en main la lettre écrite et signée. Il m'a alors dit de continuer comme prévu en me demandant de me rendre en Tunisie pour remettre la lettre directement à Abu Ammar (Yasser Arafat). C'est ce que j'ai fait. J'ai rencontré Abu Ammar qui s'est levé comme d'habitude en disant : “La Palestine est libre!” Et il a commencé à danser, à m'embrasser et à me serrer dans ses bras.»

«Tout le monde sait bien qu'Abu Ammar aimait embrasser les gens. Quand je l’ai interrogé sur la date de l’annonce afin qu’il rencontre le roi Hussein de Jordanie et que, ensemble, ils fassent une déclaration commune, etc., il m’a répondu: “Ce n’est pas possible.” Je lui ai rappelé que nous avions réussi à obtenir ce qu’il souhaitait. “J’applique le code de déontologie arabe”, m’a-t-il dit. Ce à quoi j’ai répondu: “Absolument, allez-y maintenant et ne gâchez pas une nouvelle occasion.”»

«Il m'a ensuite expliqué qu'il devait d'abord se rendre en Arabie saoudite afin de remercier le roi Fahd pour ce qu'il avait fait avant d'aller chez le roi Hussein... quand il a demandé un avion, je lui ai dit qu'il pouvait utiliser l'avion avec lequel j’étais venu pour me rendre à Djeddah. Il l'a pris et nous ne l'avons pas revu pendant un mois. Il est allé au Yémen du Sud et en Corée du Nord, avec lesquels nous n'avions même pas de relations. Il a également visité des pays d'Afrique et d'Asie avant d'arriver dans le Royaume. Après tout ce temps, les Américains ont dit qu'ils n'étaient plus intéressés. Beaucoup de choses s'étaient produites et leur vision avait changé.»

Le prince Bandar a été tout aussi franc dans son verdict au sujet du rejet arabe de l’accord de Camp David de 1978: «C'est vraiment l'erreur qui a joué un rôle majeur dans l'aggravation de la tragédie palestinienne, alors que la nation arabe a boycotté l'Égypte, le centre du monde, parce que les Palestiniens ont rejeté les dispositions relatives à l'autonomie… et ont considéré ce traité de paix comme une trahison de la nation arabe.»

L'ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Bandar ben Sultan (à droite) et l'ancien vice-président américain Dick Cheney participant à un gala de partenariat saoudo-américain à Washington, DC. (Photo, Bandar AL-JALOUD/Palais royal saoudien/AFP).
L'ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis le prince Bandar ben Sultan (à droite) et l'ancien vice-président américain Dick Cheney participant à un gala de partenariat saoudo-américain à Washington, DC. (Photo, Bandar AL-JALOUD/Palais royal saoudien/AFP).

Après les accords d’Oslo de 1993 et 1995, quand le prince Bandar «a sollicité le point de vue d’Arafat sur le traité de Camp David, ce dernier m'a dit: “Les dispositions d'autonomie de Camp David étaient dix fois meilleures que celles de l'accord d'Oslo.” J'ai répondu: “Eh bien, Monsieur le Président, pourquoi ne l'avez-vous pas accepté?” Sa réponse a été la suivante: “Je voulais, mais le président syrien Hafez al-Assad a menacé de me tuer et de creuser un fossé parmi les Palestiniens en les retournant contre moi.” J'ai pensé: "Il aurait donc pu être un martyr et donner sa vie pour sauver des millions de Palestiniens”, “mais c’était comme Allah l’a voulu.”»

Faisons en bond en avant jusqu'en février 2007, lorsque le roi Abdallah a amené le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas Khaled Meshaal à La Mecque pour entamer des pourparlers de crise visant à mettre fin à la violence meurtrière entre le Fatah et le Hamas et pour former enfin une direction palestinienne unifiée.

«Après que le roi Abdallah a vérifié ce qu'ils avaient écrit, lu et demandé de promettre devant Allah et devant tout le monde qu'ils acceptaient cet accord, il leur a demandé de se serrer la main et les a félicités en disant: “Allah est notre témoin et nous sommes dans sa terre sainte.” Le prince Saud ben Fayçal, a ensuite accompagné les deux frères à la Kaaba pour qu'ils donnent leur parole devant Allah et devant le peuple palestinien. Quelques jours seulement après leur départ d'Arabie saoudite, nous avons reçu des informations selon lesquelles les deux parties palestiniennes avaient recommencé à conspirer et à comploter les uns contre les autres.»

Bien sûr, comme l’a clairement indiqué le prince Bandar, les folies de ces dirigeants ne signifient pas que le peuple palestinien a perdu le droit de retourner dans son pays ou d’exiger qu’Israël se retire des terres arabes. «La paix ne peut se faire au détriment des droits des Palestiniens», explique-t-il, ajoutant de manière poignante: «Une seule goutte de sang palestinien vaut tout l’or du monde.»

Ayant fait valoir ce point, le prince Bandar affirme que chaque fois que les leaders palestiniens demanderaient des conseils et de l'aide, l'Arabie saoudite les leur fournirait sans rien attendre en retour, mais malheureusement, ils accepteraient toujours l'aide et ignoreraient les conseils. «Ensuite, ils échoueraient et reviendraient vers nous, et nous les soutiendrions à nouveau, quelles que soient leurs erreurs», ajoute-t-il. Cet aspect de la relation, estime-t-il, aurait pu convaincre les leaders palestiniens qu'«il n'y a pas de prix à payer pour les erreurs qu'ils commettent envers les leaders saoudiens ou l'État saoudien, ou même les leaders et les États du Golfe.»

Notant que «les circonstances et les temps ont changé», le prince Bandar a ajouté: «Je pense qu'il est tout à fait juste pour le peuple palestinien de connaître certaines vérités qui n'ont pas été discutées ou qui ont été cachées.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.