Birmanie: les militaires ont commis un génocide contre les Rohingyas, selon Washington

Sur cette photo d'archive prise le 30 septembre 2017, un homme bangladais aide des réfugiés musulmans rohingyas à débarquer d'un bateau sur la rive bangladaise de la rivière Naf après avoir traversé la frontière du Myanmar à Teknaf.  (Fred Dufour /AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 30 septembre 2017, un homme bangladais aide des réfugiés musulmans rohingyas à débarquer d'un bateau sur la rive bangladaise de la rivière Naf après avoir traversé la frontière du Myanmar à Teknaf. (Fred Dufour /AFP)
Short Url
Publié le Lundi 21 mars 2022

Birmanie: les militaires ont commis un génocide contre les Rohingyas, selon Washington

  • Des centaines de milliers de musulmans rohingyas ont fui la Birmanie à majorité bouddhiste depuis 2017 après une répression militaire
  • Si un génocide est juridiquement désigné contre la Birmanie, le pays pourrait subir des sanctions supplémentaires et de restrictions visant l'aide internationale

WASHINGTON : Les États-Unis ont estimé que les violences commises par les militaires en Birmanie contre la minorité rohingya relevaient du génocide et des crimes contre l'humanité, a déclaré dimanche un responsable américain.

Des centaines de milliers de musulmans rohingyas ont fui la Birmanie à majorité bouddhiste depuis 2017 après une répression militaire qui fait désormais l'objet d'une procédure pour génocide devant la plus haute juridiction des Nations unies à La Haye.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit prononcer un discours lors d'une visite lundi au musée de l'Holocauste à Washington, où une exposition intitulée "Burma's Path to Genocide" (le chemin de la Birmanie vers le génocide) et utilisant un ancien nom pour le pays est présentée.

M. Blinken a déclaré en décembre lors d'une visite en Malaisie que les États-Unis cherchaient "très activement" à savoir si le traitement de la communauté rohingya pourrait "constituer un génocide".

Un rapport publié par le département d'Etat en 2018, cité par CNN, décrivait la violence contre les Rohingyas dans l'État de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, comme "extrême, à grande échelle, généralisée et apparemment destinée à la fois à terroriser la population et à chasser les résidents rohingyas".

Environ 850.000 Rohingyas se trouvent dans des camps au Bangladesh voisin tandis que 600.000 autres membres de la communauté restent dans l'État de Rakhine.

Davantage de sanctions

Si un génocide est juridiquement désigné contre la Birmanie, le pays pourrait subir des sanctions supplémentaires et de restrictions visant l'aide internationale, entre autres sanctions contre la junte militaire, a avancé le New York Times.

Les États-Unis ont imposé une série de sanctions aux dirigeants du coup d'État militaire du 1er février 2021 qui, pendant la transition démocratique avant le coup d'État, ont été accusés de crimes contre l'humanité pour la campagne brutale contre les Rohingyas.

Le dossier ouvert contre la Birmanie devant la Cour internationale de justice en 2019 a été compliqué par le putsch qui a renversé Aung San Suu Kyi et son gouvernement civil, déclenchant des manifestations de masse et une répression sanglante.

La lauréate du prix Nobel de la paix, qui a été critiquée par des groupes de défense des droits humains pour son implication dans la répression des Rohingyas, est maintenant assignée à résidence et jugée par les mêmes généraux qu'elle a défendus auprès de La Haye.

Le 15 mars, l'ONU a dénoncé des tueries de masse en Birmanie, accusant l'armée de possibles crimes contre l'humanité et crimes de guerre depuis le coup d'État militaire.

Dans un rapport portant sur la période ayant suivi le putsch, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a appelé la communauté internationale à prendre immédiatement des mesures pour enrayer la spirale de violence en Birmanie.

Certaines des "violations et atteintes systématiques et généralisées aux droits de l'homme" attribuées à l'armée birmane "pourraient être assimilées à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité", a estimé l'ONU, qui a pourtant pour habitude de laisser le soin aux tribunaux de trancher.

Des milices anti-junte ont pris les armes contre les généraux qui étouffent dans le sang la contestation, avec plus de 1.600 civils tués et 11.000 arrêtés, selon une association locale de défense des droits de l'Homme.

Le rapport de l'ONU de son côté fait état de 1.600 personnes tuées et de plus de 12.500 arrêtées. Par ailleurs, au moins 440.000 autres ont été déplacées et 14 millions ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, mais l'acheminement de cette assistance reste largement bloqué par l'armée, selon l'ONU.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.