A Lviv, une radio locale sur le pied de guerre

Dès le premier jour de l'offensive russe en Ukraine, la radio locale Lvivska Khvylya a remplacé ses programmes de divertissement par une édition spéciale permanente pour informer ses dizaines de milliers d'auditeurs de l'ouest de ce pays sur le conflit en cours. (AFP)
Dès le premier jour de l'offensive russe en Ukraine, la radio locale Lvivska Khvylya a remplacé ses programmes de divertissement par une édition spéciale permanente pour informer ses dizaines de milliers d'auditeurs de l'ouest de ce pays sur le conflit en cours. (AFP)
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Publié le Lundi 21 mars 2022

A Lviv, une radio locale sur le pied de guerre

  • Entre deux tubes rock ou patriotiques ukrainiens, Volodymyr Melnyk et son compère commentent l'actualité avec humour sur cette radio locale trentenaire
  • Le 24 février, l'équipe composée de 40 personnes, dont cinq journalistes et une douzaine de présentateurs, s'est mise sur le pied de guerre, pour la deuxième fois de son histoire

LVIV: Dès le premier jour de l'offensive russe en Ukraine, la radio locale Lvivska Khvylya a remplacé ses programmes de divertissement par une édition spéciale permanente pour informer ses dizaines de milliers d'auditeurs de l'ouest de ce pays sur le conflit en cours. 


"Nous sommes une radio de musique et de divertissement, mais nous faisons aussi beaucoup d'actualités, car les citoyens ont besoin d'informations, surtout en ce moment", explique Volodymyr Melnyk, un DJ et présentateur âgé de 28 ans, dans un petit studio rouge et blanc flambant neuf à Lviv, une ville à 80 kilomètres de la frontière polonaise.


Entre deux tubes rock ou patriotiques ukrainiens, Volodymyr Melnyk et son compère Andryi Antoniuk, 41 ans, commentent l'actualité avec humour sur cette radio locale trentenaire, une des premières créées après l'effondrement de l'URSS. 

Chaîne de l'information 
"En temps de guerre, nous avons besoin de transmettre du positif, on peut rire de Poutine, des troupes russes qui n'arrivent pas à prendre nos villes, mais on ne peut pas s'amuser comme avant la guerre", souligne Volodymyr Melnyk, qui travaille depuis huit ans pour cette radio ukrainophone, Lvivska Khvylya (la Vague de Lviv, en ukrainien).


Le 24 février, le jour du déclenchement de l'attaque russe, l'équipe composée de 40 personnes, dont cinq journalistes et une douzaine de présentateurs, s'est mise sur le pied de guerre, pour la deuxième fois de son histoire. 


En 2014, après l'annexion de la Crimée et le début du conflit avec les insurgés prorusses soutenus en sous-main par la Russie dans le Donbass, dans l'est, la radio avait en effet déjà bousculé ses programmes.


"La guerre a beaucoup affecté notre travail, car il y a aussi un facteur psychologique qui, au début, nous a empêchés de travailler", raconte Marta Oliyarnyk, une journaliste de 27 ans, qui cache son émotion derrière de grandes lunettes rondes. Même en tant que professionnels, "les événements ne peuvent (nous) laisser indifférents".


Après 24 jours de guerre, la radio est devenue malgré elle un lien important entre les autorités et la population. Lvivska Khvylya informe ainsi près de 300 000 à 400 000 auditeurs par jour, un chiffre qui a doublé depuis le début des hostilités. 


Fermeture des écoles à Lviv, besoins en aide humanitaire, mais aussi situation dans le sud et l'est de l'Ukraine et déclarations internationales: au menu du bulletin de 17 heures, Marta Oliyarnyk trouve un équilibre entre nouvelles locales et nationales, "une mission de service public", selon elle.


La station dispose de ses propres programmes de sept à 19 heures, passant le flambeau dans l'intervalle au canal d'informations créé au début du conflit par les chaînes de télévision et les radios nationales qui mettent ainsi leurs ressources en commun. 


Cela part du principe que les médias, en temps de guerre, jouent un rôle crucial pour maintenir le moral de la population et soutenir l'effort de guerre. 


Les pertes militaires ou civiles ne sont quant à elles rendues publiques qu'au compte-gouttes.


"Ces chiffres nous terrifient, on en fait l'expérience personnellement, mais on essaye aussi de donner beaucoup d'informations positives comme les pertes humaines et matérielles de l'ennemi", dit Marta. Selon cette journaliste, le vrai bilan humain ne pourra de toute façon être connu qu'après la fin de la guerre.

«Infrastructures critiques»
Plusieurs fois par jour, les sirènes interrompent les émissions. 


Vendredi matin, Vassil Pakouch, 31 ans, le directeur technique, a dû mettre depuis chez lui l'alarme sur les ondes, appelant la population à aller dans les abris.


Ce jour-là, des "missiles russes" ont frappé le quartier de l'aéroport de Lviv, sans toutefois faire de morts, ont déclaré les autorités locales.


De son petit bureau, dont la vitre donne sur le studio, Vassil Pakouch contrôle l'état des dizaines de tours de télécommunications qui relaient les émissions de Lvivska Khvylya dans tout l'ouest de l'Ukraine et jusqu'à l'est de Kiev. 


La plus proche de la capitale, aux portes de laquelle se déroulent d'âpres batailles, a été endommagée à deux reprises par des bombardements. Une autre frappe, sur celle de Rivne cette fois, a fait près de neuf morts et neuf blessés le 14 mars.


"Ces tours sont des infrastructures critiques. Quand elles sont attaquées, c'est dangereux pour la population car la connexion est perdue", note Vassil Pakouch en montrant la tour de Lviv, juste à côté.


L'ingénieur, qui monte régulièrement au sommet de cette dernière pour la réparer, se dit prêt à tout pour rétablir le lien, en cas de bombardement. "Même si on prie pour que cela n'arrive pas, s'ils la détruisent, on montera une antenne sur un arbre s'il le faut". 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.