Zelensky prêt à parler Donbass et Crimée avec Poutine contre la fin des hostilités

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Publié le Mardi 22 mars 2022

Zelensky prêt à parler Donbass et Crimée avec Poutine contre la fin des hostilités

  • Le chef d'Etat, qui veut parler directement à son homologue russe, a aussi avancé que le peuple devrait, par référendum, "se prononcer sur certaines formes de compromis" conclus avec la Russie
  • Plusieurs sessions de tractations entre Kiev et Moscou se sont déroulées en présentiel et par visioconférence depuis le déclenchement de la guerre, sans résultat pour l'heure

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré prêt à tout discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine s'il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des "garanties de sécurité" en préalable, et en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.


Près d'un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et alors que les bombardements se poursuivent sur les grandes villes du pays, le président ukrainien s'est pour la première fois dit ouvert à "essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie", dans une interview à plusieurs médias diffusée dans la nuit de lundi à mardi.


"La question de la Crimée et du Donbass est une histoire très difficile pour tout le monde". Il faut "des garanties de sécurité" et la fin des hostilités, et "une fois que ce blocage sera levé, parlons", a dit M. Zelensky à propos de la presqu'île annexée par la Russie en 2014 et de la région de l'est de l'Ukraine où des séparatistes prorusses ont proclamé deux "républiques", uniquement reconnues par Moscou.


Le chef d'Etat, qui veut parler directement à son homologue russe, a aussi avancé que le peuple devrait, par référendum, "se prononcer sur certaines formes de compromis" conclus avec la Russie. Tout en prévenant: "Nous devons tout faire pour que le Donbass et la Crimée nous reviennent (...) Une question de temps ? Oui. Mais l'arrêt de la guerre, maintenant, c'est ça la question".


M. Zelensky a aussi déclaré qu'il ne voulait pas "que l'Histoire fasse de nous des héros et une nation qui n'existe pas", et a martelé que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.


Plusieurs sessions de tractations entre Kiev et Moscou se sont déroulées en présentiel et par visioconférence depuis le déclenchement de la guerre, sans résultat pour l'heure.

Couvre-feu à Kiev

Sur le terrain, les bombardements se sont poursuivis en ce début de semaine sur plusieurs villes comme Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa ou Mykolaïv.


Dans la capitale, où un nouveau couvre-feu est entré en vigueur lundi à 20H00 (18H00 GMT) jusqu'à mercredi 07H00, "65 habitants pacifiques de Kiev, dont quatre enfants, sont morts" et environ 300 personnes, dont 16 enfants, ont été blessées dans "les bombardements des militaires russes", a déclaré lundi son maire, Vitali Klitschko.


Tard dimanche soir, une puissante frappe russe, vraisemblablement causée par un missile, avait détruit l'immense centre commercial Retroville, l'attaque la plus violente contre la capitale depuis le début de la guerre. Selon Moscou, le centre commercial "inopérant" servait de dépôt d'armements. L'AFP a vu six cadavres sortis des décombres, des hommes vêtus d'effets militaires, laissant à penser que des soldats dormaient sans doute là.


La situation reste dramatique à Marioupol, grande ville portuaire du sud, majoritairement russophone, située entre la Crimée et le territoire séparatiste de Donetsk et assiégée, bombardée depuis des semaines par les Russes. Le gouvernement ukrainien a rejeté un ultimatum lancé par Moscou sur une reddition de la ville.


La situation humanitaire y est "extrêmement grave", selon l'ONU, avec "une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d'eau et de médicaments". Et pour le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, "ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur".


Lundi, le président américain Joe Biden et les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, allemand Olaf Scholtz et italien Mario Draghi se sont entretenus par vidéoconférence notamment de la "situation humanitaire critique à Marioupol, et l'urgence d'obtenir un accès sans entrave de l'aide humanitaire", a indiqué la présidence française.


Le président Zelensky a lui accusé la Russie de "tout simplement détruire" la ville, où des chars russes sont entrés. "Ils la réduisent en cendres, mais nous leur survivrons", a-t-il assuré lundi soir.

Biden: Poutine «dos au mur»

A Kherson, ville du sud de l'Ukraine, une manifestation de civils contre l'occupation des forces russes a été dispersée lundi par des tirs d'armes automatiques, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, qui ont fait au moins un blessé, selon des responsables ukrainiens.


Au total l'armée ukrainienne a affirmé lundi que les Russes avaient perdu 15.000 soldats, tandis que M. Zelensky annonçait 1.300 militaires ukrainiens tués le 12 mars - des chiffres impossibles à vérifier. Des sources du renseignement américain citées par le New York Times avancent plus de 7.000 Russes tués.


Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a admis que "la situation est très difficile" face à "un ennemi très supérieur numériquement et la menace d'une invasion terrestre de l'armée" du Bélarus, allié de Moscou.


Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne ont décidé lundi de doubler leur soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kiev, après l'épuisement d'une première enveloppe de 500 millions d'euros.


Des armes chimiques et biologiques seront-elles utilisées par les Russes ? Moscou a suggéré que l'Ukraine en détenait, ce qui est "un signe clair qu'il (Vladimir Poutine) envisage d'utiliser ces deux types d'armes", a estimé Joe Biden lundi soir lors d'une rencontre à Washington avec des représentants du monde des affaires, estimant que son homologue russe était "dos au mur".


La fin de semaine sera marquée par une intense activité diplomatique. M. Biden participera jeudi à Bruxelles à un sommet extraordinaire de l'Otan, une réunion du G7 et un sommet de l'UE, avant de séjourner vendredi et samedi en Pologne, principal pays d'arrivée des réfugiés ukrainiens.


Près de 3,5 millions de personnes - essentiellement des femmes et des enfants - ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié lundi.


A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a lui estimé que Joe Biden avait conduit les relations russo-américaines "au bord de la rupture" par ses déclarations "indignes" visant Vladimir Poutine, qu'il a qualifié de "criminel de guerre". L'ambassadeur américain a été convoqué lundi.


Le sujet d'un éventuel embargo européen sur les hydrocarbures russes a été remis sur le tapis, avec l'appel de Volodymyr Zelensky lancé lundi à l'UE de cesser tout commerce avec la Russie, notamment concernant "les ressources énergétiques". Les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes, ont jusqu'ici exclu de sanctionner ce secteur.


"Aucun train de sanctions ne sera décidé cette semaine", a déclaré M. Borrell. "Mais des orientations seront données jeudi et vendredi lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement et elle seront suivies par des décisions concrètes", a-t-il avancé.


La Corée du Nord affirme que tout nouveau comité de surveillance des sanctions est voué à l'échec

L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
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  • La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire
  • Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique

SEOUL: Les efforts visant à mettre en place un nouveau comité d'experts pour surveiller l'application des sanctions internationales visant la Corée du Nord sont voués à l'échec, a déclaré son ambassadeur à l'ONU dans des propos rapportés par un média d'Etat dimanche.

"Les forces hostiles pourraient installer (un) deuxième et (un) troisième comités d'experts à l'avenir mais ils sont tous destinés à connaître l'autodestruction", a lancé l'ambassadeur Kim Song dans un communiqué en langue anglaise diffusé par l'agence de presse officielle KCNA.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations Unies visant Pyongyang.

Cette dissolution est un "jugement historique à l'encontre d'une organisation illégale et fomenteuse de complots (...) en vue d'éliminer le droit à l'existence d'un Etat souverain", selon Kim Song.

La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017. Depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire en Corée du Nord, réclament l'allègement de ces sanctions, qui n'ont pas de date de fin.

Armes 

N'ayant pas obtenu gain de cause, Moscou a pris pour cible le comité d'experts chargé de surveiller l'application de ces mesures, comité dont les rapports font référence.

Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique pour son programme de satellites espions.

Lors d'une visite en Corée du Sud en avril, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné l'importance de garantir l'application des sanctions en Corée du Nord.

D'après l'ambassadrice, Washington travaille avec Séoul, Tokyo et d'autres capitales à trouver "des moyens créatifs" pour reprendre la surveillance des sanctions.

En 2023, la Corée du Nord a conduit un nombre record d'essais de missiles en dépit des sanctions. L'année précédente, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".


Attaque au couteau en Australie, un adolescent de 16 ans «radicalisé» abattu par la police

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
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  • L'homme «d'âge mûr» blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état «grave» mais stable
  • Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé

SYDNEY: Un adolescent de 16 ans "radicalisé" et atteint de troubles mentaux a été abattu samedi soir par la police dans la banlieue de Perth, dans l'ouest de l'Australie, après avoir blessé une personne lors d'une attaque au couteau, ont rapporté les autorités dimanche.

L'adolescent, armé d'un couteau, "s'est précipité" sur les forces de l'ordre et a été mortellement touché par le tir d'un agent, a indiqué le Premier ministre de l'Etat d'Australie-Occidentale Roger Cook lors d'une conférence de presse.

"Il y a des indications selon lesquelles il s'était radicalisé en ligne. Mais je tiens à rassurer la population, à ce stade il semble qu'il ait agi seul", a déclaré M. Cook.

La police a reçu un appel samedi soir de la part d'un homme avertissant qu'il allait commettre "des actes de violence" mais sans donner son nom ni sa localisation, a fait part aux journalistes le responsable de la police de l'Etat, Col Blanch.

Quelques minutes plus tard, a-t-il ajouté, la police a reçu un appel d'urgence pour les avertir qu'un "homme avec un couteau courait" au niveau d'un parking de Willetton, dans la banlieue sud de Perth.

L'individu était armé d'un couteau de cuisine de 30 centimètres de long et d'après des images d'une caméra-piéton de la police, l'adolescent a refusé de le poser à terre comme le demandaient les forces de l'ordre, a indiqué M. Blanch.

Les agents ont tiré au moyen de deux pistolets à impulsion électrique mais "aucun des deux n'a eu totalement l'effet escompté", a-t-il relaté.

"L'homme a continué à avancer vers (un agent) muni d'une arme à feu qui a tiré un seul coup et mortellement blessé" l'individu, a raconté le responsable de la police. L'adolescent est décédé à l'hôpital plus tard dans la nuit.

«Radicalisation en ligne»

L'homme "d'âge mûr" blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état "grave" mais stable, a dit le responsable policier.

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police, a-t-il expliqué sans divulguer d'informations sur leur contenu.

L'adolescent avait "des problèmes de santé mentale mais aussi des problèmes de radicalisation en ligne", d'après la même source.

Ces dernières années, l'assaillant était suivi dans le cadre d'un programme de lutte contre la violence et l'extrémisme.

"Il ne s'agit pas d'une approche fondée sur la dimension criminelle, c'est un programme visant à aider des individus qui expriment des idéologies préoccupantes pour notre communauté", a expliqué M. Blanch.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué avoir été tenu au courant des faits par la police et les services de renseignement selon qui il n'y a pas de "menace en cours".

"Nous sommes une nation attachée à la paix et il n'y a pas de place pour l'extrémisme violent en Australie", a écrit M. Albanese sur les réseaux sociaux.

Les crimes violents sont rares en Australie, mais cet incident survient moins d'un mois après une autre attaque au couteau qui a fait six morts dans un centre commercial de Sydney (sud-est).

L'auteur de cette attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, avait été abattu par la police. Ses parents ont indiqué que leur fils a été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans, puis qu'il a quitté leur domicile du Queensland (nord-est) et abandonné son traitement.

Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé lors d'un sermon diffusé en direct dans une église de Sydney. La victime a survécu à ses blessures. Un adolescent de 16 ans a depuis été inculpé d'"acte terroriste".


Comme un «air de révolution» en Hongrie face au système Orban

Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
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  • Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation
  • Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix

DEBRECEN: Acteur en vue en Hongrie, Ervin Nagy a délaissé les planches et studios de tournage pour battre le pavé. Comme des milliers d'autres, il est saisi par la fièvre Magyar, du nom de ce dissident qui défie Viktor Orban.

Dimanche, il participera à un grand rassemblement dans la ville de Debrecen (est), bastion du parti Fidesz du Premier ministre nationaliste, à un mois des élections européennes.

Depuis l'irruption en février sur la scène politique de Peter Magyar, ex-haut fonctionnaire entré en rébellion, le comédien de 47 ans s'est lancé à ses côtés dans ce combat "pour un renouveau" du pays d'Europe centrale.

Il a même mis à disposition son camion à plateau d'où le tribun s'est adressé à la foule un soir, de manière spontanée.

"Nous n'avions pas le temps de trouver un podium", raconte Ervin Nagy à l'AFP. "Il flottait comme un air de la révolution de 1956", s'enflamme-t-il, en allusion au soulèvement de la Hongrie contre la mainmise soviétique.

«Galvanisés»

Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation, de l'avis des experts, qui évoquent un défi sans précédent pour le dirigeant.

Après le scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité, Peter Magyar a su capitaliser sur la colère pour drainer des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Budapest.

"Apathiques et frustrés" par un pouvoir indéboulonnable, "ils ont été soudainement galvanisés par l'arrivée de cet homme sensé et téméraire", lance l'acteur.

S'il a adhéré par le passé à la cause des enseignants, il n'avait pas d'ambitions politiques jusqu'à ce que Peter Magyar le contacte. "Il m'a convaincu en une heure", se souvient-il.

En trois mois à peine, cette nouvelle figure de l'opposition a évincé les partis existants, avec son discours conservateur pourfendant la corruption qui ruine à ses yeux le pays.

Son mouvement Tisza (Respect et liberté), qui se veut "ni à gauche ni à droite", est désormais crédité de 25% d'intentions de vote auprès des électeurs sûrs de leur choix, selon un récent sondage réalisé par l'institut Median auprès de 1.000 personnes en vue du scrutin européen du 9 juin.

Sa force, pour ses partisans: connaître le système de l'intérieur. Longtemps diplomate à Bruxelles, le charismatique avocat de 43 ans a aussi partagé pendant des années la vie de Judit Varga, ancienne ministre de la Justice, avec laquelle il a eu trois enfants.

«Mini-dictature»

Si Viktor Orban balaie l'arrivée de ce concurrent d'un revers de la main, son parti "se démène pour tuer dans l'oeuf" cette vague de contestation, décrypte pour l'AFP l'analyste Zoltan Lakner.

Des affiches le taxant de "serviteur de Bruxelles" ont fleuri dans le pays, tandis que les journaux pro-gouvernementaux ont publié des dizaines d'articles pour salir sa réputation, d'accusations de violences conjugales - qu'il nie fermement - à des remarques sur ses "lunettes de soleil de femme".

Une nouvelle autorité de surveillance, créée pour prévenir "les interférences étrangères" dans le processus électoral, a également lancé une enquête à son encontre.

"Si Magyar parvient à unir les électeurs de l'opposition", aujourd'hui fragmentée en plusieurs partis sans envergure, il pourrait alors présenter un réel danger pour le pouvoir, estime le politologue.

Même si d'autres jugent le mouvement éphémère et incapable de déstabiliser la solide assise construite par le Premier ministre, qui a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs en 14 ans et installé une redoutable propagande selon l'Union européenne, l'ONU et l'OSCE.

Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix, son passage à Debrecen lui permettant tester sa popularité.

Sur scène, il sera entouré de plusieurs célébrités hongroises "suffisamment courageuses" pour s'afficher à ses côtés, souligne Ervin Nagy, qui affirme avoir été "placé sur une liste noire" pour avoir osé un jour critiquer un membre du Fidesz.

La Hongrie est devenue "une sorte de mini-dictature", assène-t-il. "Ils ne vous battent pas à mort, mais si vous vous élevez contre les autorités, il y aura des conséquences".