Ukraine: nouvel effort pour sortir les civils de Marioupol dévastée, Kiev sous couvre-feu

La fumée d'une poubelle envahit un cimetière à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, le 21 mars 2022. (AFP)
La fumée d'une poubelle envahit un cimetière à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, le 21 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

Ukraine: nouvel effort pour sortir les civils de Marioupol dévastée, Kiev sous couvre-feu

  • Zelensky s'est pour la première fois dit ouvert à «essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie» avec son homologue russe pour «arrêter la guerre»
  • Des sources du renseignement américain citées par le quotidien américain New York Times avancent plus de 7 000 Russes tués depuis le début de la guerre

KIEV: Au 27ème jour du conflit en Ukraine, les autorités ont annoncé mardi un nouvel effort pour tenter d'évacuer les civils coincés dans Marioupol, grande ville portuaire du Sud ravagée par les bombardements russes, tandis que les habitants de Kiev, sous couvre-feu, se terraient chez eux.
Dans la nuit, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est pour la première fois dit ouvert à "essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie" avec son homologue russe Vladimir Poutine pour "arrêter la guerre", s'il accepte de négocier directement avec lui.
Sur le terrain, les bombardements de l'armée russe se sont poursuivis en ce début de semaine sur nombre de villes ukrainiennes: Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv...


Confrontée à de lourdes pertes et une défense acharnée, l'armée russe a "renforcé sa présence dans l’espace aérien de l’Ukraine" lundi, a indiqué mardi l'armée ukrainienne sur Facebook. "Outre l’utilisation de drones, l’ennemi utilise des bombardiers, des avions d’attaque et de combat, des missiles ballistiques et de croisière".
Des sources du renseignement américain citées par le quotidien américain New York Times avancent plus de 7 000 Russes tués depuis le début de la guerre.

Cinq morts dans une attaque russe près de Donetsk

La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins cinq morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.


"Cinq civils ont été tués et 19 blessés", a déclaré cette responsable ukrainienne sur sa chaîne Telegram, indiquant qu'Avdiivka avait été "la cible de tirs d'artilleries et de bombardements aériens (russes), détruisant complètement le village".


Avdiivka, qui abrite en temps de paix 30.000 habitants, se situe dans la banlieue nord-ouest de Donetsk, centre industriel de l'est de l'Ukraine tenu depuis 2014 par les séparatistes prorusses soutenus par Moscou.


A Lissitchansk, à 150 km au nord-est de Donetsk, deux autres personnes ont été tuées, trois blessées et huit sauvées des décombres à la suite d'une autre frappe de l'armée russe, a-t-elle poursuivi.


Dans un autre message sur sa chaîne Telegram publié plus tard dans la matinée, Lioudmila Denissova a déclaré qu'un tank russe avait tiré dans la région de Kharkiv, à l'est de l'Ukraine, sur une voiture transportant une famille avec deux enfants.


La famille aurait crié qu'ils étaient des civils et agité un drapeau blanc, en vain, selon elle. Les parents et leur fille de 9 ans sont décédés et un adolescent de 17 ans a été blessé, a-t-elle ajouté.

«Un enfer glacial»
"Aujourd’hui (mardi) nous nous concentrons sur l’évacuation des habitants de Marioupol", où la situation humanitaire est dramatique, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo.
Des habitants ayant fui la ville ravagée ont décrit à l'ONG Human Rights Watch "un enfer glacial, avec des rues jonchées de cadavres et de décombres d’immeubles détruits", et "des milliers de personnes coupées du monde dans une ville assiégée", terrées dans des sous-sols sans eau, nourriture, électricité ni communications.


L'ONU a également décrit une situation "extrêmement grave", avec "une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d'eau et de médicaments".


Trois couloirs humanitaires devaient être ouverts mardi entre trois localités proches de Marioupol et la ville de Zaporojie, à 250 km au nord-est, selon Mme Verechtchouk. "Il n’y aura pas suffisamment de place pour tout le monde" mardi, mais "nous allons poursuivre l’évacuation selon le même algorithme jusqu’à ce qu’on ait sorti tous les habitants de Marioupol", a-t-elle ajouté.


Plus de 200 000 personnes se trouvent toujours dans la cité, selon Petro Andryushchenko, adjoint au maire cité par Human Rights Watch. Selon lui, plus de 3 000 civils y ont péri depuis le début des combats, mais le bilan exact reste inconnu.


Majoritairement russophone, Marioupol, stratégiquement située entre la Crimée (sud) et le territoire séparatiste de Donetsk (est), est bombardée depuis des semaines par les Russes. Le gouvernement ukrainien a rejeté un ultimatum de Moscou exigeant la reddition de la ville, où des chars russes sont entrés et les combats se poursuivent.


L'Union européenne a qualifié lundi les "bombardements indiscriminés" sur la ville, qui "tuent tout le monde", de "crime de guerre majeur" et décidé de doubler son soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kiev.


Le président ukrainien a accusé la Russie de "tout simplement détruire" Marioupol. "Ils la réduisent en cendres, mais nous leur survivrons", a-t-il assuré lundi soir.


A Kiev, touchée dimanche soir par une puissante frappe russe - la plus puissante jusque-là, selon habitants et secouristes - qui a détruit un centre commercial, tuant huit personnes, et secoué toute la capitale, un nouveau couvre-feu est entré en vigueur lundi soir jusqu'à mercredi 07H00 (05H00 GMT).


Selon Moscou, le centre commercial Retroville était  "inopérant" et servait de dépôt d'armements. L'AFP a vu, sous leur linceul de plastique, six cadavres vêtus d'effets militaires.


Depuis le début du conflit le 24 février, "65 habitants (...), dont quatre enfants, sont morts" et environ 300 personnes, dont 16 enfants, ont été blessées dans "les bombardements des militaires russes", selon le maire Vitali Klitschko.


Un think-tank américain, l'Institute for the study of war (ISW), a prévenu que les Russes "se préparent à déployer davantage" d'artillerie autour de la capitale, qu'ils n'ont toujours pas réussi à encercler, "repoussés par une résistance ukrainienne féroce".


Dans tout le pays, au moins 117 enfants ont été tués depuis le début de l’invasion russe, a indiqué mardi le parquet général d’Ukraine. 548 établissements scolaires ont été endommagées, dont 72 complètement détruits, selon la même source.

Défections russes 
Dans le Nord-Est, l'état-major de l'armée ukrainienne a affirmé mardi que près de 300 soldats russes avaient fait défection près d’Okhtyrka, dans la région de Soumy, assurant que les troupes russes n’avaient que pour trois jours de munitions, de nourriture et de carburant.


Dans le Donbass (est), en proie à un mouvement séparatiste prorusse depuis 2014, au moins 124 civils ont été tués dans la région de Lougansk depuis le début de l'invasion, a indiqué l’administration régionale sur Facebook.


Le ministère russe de la défense a fait état mardi de la prise d’une dizaine villages du Donbass par les séparatistes prorusses.


La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins cinq morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.


Dans une interview à plusieurs médias, le président ukrainien s'est dit prêt à discuter de la Crimée et du Donbass, tout en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.


Mais mardi matin, le Kremlin a jugé que les pourparlers en cours n'étaient pas assez "substantiels". "Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu'il soit plus énergique, plus substantiel", a dit à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.


"La question de la Crimée et du Donbass est une histoire très difficile pour tout le monde", a estimé M. Zelensky dans son interview. Il faut "des garanties de sécurité" et la fin des hostilités, et "une fois que ce blocage sera levé, parlons", a-t-il à propos de la presqu'île annexée par la Russie en 2014 et de la région de l'Est ukrainien.


Le président ukrainien a dit vouloir parler directement à son homologue russe. Tout en prévenant: "Nous devons tout faire pour que le Donbass et la Crimée nous reviennent (...) Une question de temps ? Oui. Mais l'arrêt de la guerre, maintenant, c'est ça la question".


Près de 3,5 millions de personnes - essentiellement des femmes et des enfants - ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon l'ONU.


Plusieurs sessions de tractations entre Kiev et Moscou se sont déroulées en présentiel et par visioconférence depuis le déclenchement de la guerre, sans résultat pour l'heure.


Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a admis que "la situation est très difficile" face à "un ennemi très supérieur numériquement et la menace d'une invasion terrestre de l'armée" du Bélarus, allié de Moscou.


Des armes chimiques et biologiques seront-elles utilisées par les Russes ? Moscou a suggéré que l'Ukraine en détenait, ce qui est "un signe clair qu'il (Vladimir Poutine) envisage d'utiliser ces deux types d'armes", a estimé le président américain Joe Biden lundi soir, estimant que son homologue russe était "dos au mur".


Moscou avait plus tôt déclaré que Joe Biden avait conduit les relations russo-américaines "au bord de la rupture" par ses déclarations "indignes" visant Vladimir Poutine, qu'il a qualifié de "criminel de guerre". L'ambassadeur américain a été convoqué lundi.


La fin de semaine sera marquée par une intense activité diplomatique. M. Biden participera jeudi à Bruxelles à un sommet extraordinaire de l'Otan, une réunion du G7 et un sommet de l'UE, avant de séjourner vendredi et samedi en Pologne, principal pays d'arrivée des réfugiés ukrainiens.

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Par Arab News en français -
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Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.