La ville de Paris accorde la citoyenneté d'honneur à Kiev

Des danseurs ukrainiens du Ballet de Kiev saluent le public à la fin de leur représentation avec un drapeau de l'Ukraine déployé sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris, le 8 mars 2022, dans le cadre d'une soirée de soutien à l'Ukraine. (AFP)
Des danseurs ukrainiens du Ballet de Kiev saluent le public à la fin de leur représentation avec un drapeau de l'Ukraine déployé sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris, le 8 mars 2022, dans le cadre d'une soirée de soutien à l'Ukraine. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 22 mars 2022

La ville de Paris accorde la citoyenneté d'honneur à Kiev

  • L'assemblée municipale a également validé une enveloppe humanitaire d'un montant d'un million d'euros
  • Une collecte séparée organisée par des mairies d'arrondissements de droite a permis l'acheminement de 125 tonnes de produits de première nécessité en Ukraine

PARIS: Le Conseil de Paris a accordé mardi à l'unanimité la citoyenneté d'honneur à Kiev, ville "vibrante et éprise de liberté", selon la maire Anne Hidalgo, dont la moitié des 3,5 millions d'habitants ont déjà fui les bombardements de l'armée russe.


L'assemblée municipale a également validé une enveloppe humanitaire d'un montant d'un million d'euros: 360 000 euros pour quatre organisations intervenant en Ukraine ou dans les pays limitrophes où les civils affluent et 640 000 euros pour l'accueil des réfugiés dans la capitale française.


Une collecte séparée organisée par des mairies d'arrondissements de droite a permis l'acheminement de 125 tonnes de produits de première nécessité en Ukraine, à Oujhorod et Mayaky, a souligné le maire du XVe arrondissement Philippe Goujon.


"Si l'Ukraine est attaquée, c'est parce qu'elle aspire à la démocratie, à vivre en paix et à inscrire ses pas dans ceux de l'Europe", a souligné Anne Hidalgo en affirmant son soutien à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.


Près d'un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et alors que les bombardements se poursuivent sur les grandes villes du pays, la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle française a également annoncé un "pacte d'amitié" avec Marioupol, "ville martyre", et dénoncé l'enlèvement des maires de Dniproroudné et Melitopol par les forces russes.


Accueillis au Théâtre du Châtelet, les danseurs du Kiev City Ballet y resteront "aussi longtemps que nécessaire", a aussi indiqué l'élue socialiste.


Présent, l'ambassadeur ukrainien en France Vadym Omelchenko a été longuement ovationné.


Instituée en 2001, la citoyenneté d'honneur de la Ville de Paris a été attribuée à une trentaine de personnalités, dont Ingrid Betancourt, le Dalaï Lama ou encore Nelson Mandela, mais aussi à Charlie Hebdo en 2015, la biodiversité en 2016 et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en 2019.


Kiev est la première ville à recevoir cette distinction.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.