Présidentielle: Emmanuel Macron détaille son programme pour la Guadeloupe

Le président français Emmanuel Macron salue la foule à Goyave, en Guadeloupe, le 28 septembre 2018, lors d'un voyage dans les Antilles françaises, un an après le passage de l'ouragan Maria sur l'île. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron salue la foule à Goyave, en Guadeloupe, le 28 septembre 2018, lors d'un voyage dans les Antilles françaises, un an après le passage de l'ouragan Maria sur l'île. (AFP).
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Présidentielle: Emmanuel Macron détaille son programme pour la Guadeloupe

  • Emmanuel Macron présente les éléments du programme qu'il envisage pour "poursuivre le chemin engagé" : selon lui, cela passera par "la structuration des filières agricoles"
  • "Le candidat Macron écrit à la Guadeloupe pour enjoliver son maigre bilan outre-mer de chantiers initiés par les gouvernements qui l'ont précédé", a réagi sur Twitter Olivier Nicolas

POINTE-A-PITRE : Le président-candidat Emmanuel Macron a détaillé son programme pour la Guadeloupe dans une lettre diffusée mardi que les habitants devraient recevoir d'ici quelques jours, selon la coordinatrice de sa campagne en Guadeloupe, Sylvie Gustave Dit Duflot.


Emmanuel Macron y présente les éléments du programme qu'il envisage pour "poursuivre le chemin engagé" : selon lui, cela passera par "la structuration des filières agricoles" pour assurer "l'autonomie alimentaire", par l'autonomie énergétique, notamment via "deux nouvelles centrales électriques qui valoriseront les déchets de l'île."


"Les accès aux massifs de la Soufrière seront remis à niveau pour en faire un site touristique à dimension internationale", assure le candidat qui promet aussi des investissements dans "l'économie bleue".


Autres chantiers évoqués, la lutte contre le chômage aux résultats "encourageants" "avant la crise sanitaire", l'ambition de "donner à la jeunesse l'envie de rester ou de revenir dans l'archipel" mais également d'accompagner "le maintien à domicile" des personnes âgées.


Emmanuel Macron se dit également favorable à "accompagner toute évolution institutionnelle qui fera consensus", une allusion à l'autonomie de l'île mise sur la table par son ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu durant la crise sociale qui a secoué la Guadeloupe en novembre.


Le président-candidat dresse aussi un bilan de son action en Guadeloupe. "Au cours des cinq dernières années, ma première priorité n’a pas varié : vous protéger", assure Emmanuel Macron; "Cette volonté (...) ne s'est pas arrêtée à la crise sanitaire", écrit-il encore, énumérant le nouveau CHU financé par l'Etat, dont il a "posé la première pierre" en 2018, la prolongation du plan séisme, la lutte contre les sargasses et les rénovations d'établissements pénitentiaires de Guadeloupe.


"Parce que je n’ai rien voulu esquiver, je me suis également engagé dans deux dossiers difficiles", affirme Emmanuel Macron, rappelant avoir dénoncé "le scandale sanitaire et environnemental" de la chlordécone et pris "à bras le corps" le "sujet de l'accès à l'eau".


"Le candidat Macron écrit à la Guadeloupe pour enjoliver son maigre bilan outre-mer de chantiers initiés par les gouvernements qui l'ont précédé", a réagi sur Twitter Olivier Nicolas, président de la Fédération socialiste de Guadeloupe et secrétaire national aux Outre-mer du PS.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.